Bureaux de change : le 1er semestre 2021 est compromis, optimisme partiel pour le 2ème (FNAR)
Les bureaux de change au Maroc continuent de souffrir des conséquences de la pandémie du Covid, d’après Abdeslam El Yamlahi, président de la Fédération nationale des associations régionales des bureaux de change, qui nous indique que le 1er semestre 2020 est déjà compromis.
Les bureaux de change ont beaucoup pâti de la crise avec l’arrêt total de l’activité en 2020 pendant la période du confinement et des fermetures des frontières. Il s’avère que la situation n’a pas beaucoup changé depuis le déclenchement de la crise.
Contacté par LeBoursier, Abdeslam El Yamlahi, président de la Fédération nationale des associations régionales des bureaux de change (FNAR), nous indique que « la situation est toujours la même. Nous sommes toujours en difficulté. Ce semestre a été marqué par la fermeture intégrale des frontières avec 54 pays. Nos difficultés se sont donc aggravées. Même après avoir ouvert les frontières, l’activité n’a pas vraiment bougé, sauf dans quelques régions ou quelques emplacements, notamment les aéroports, où quelques bureaux de change commencent à respirer un peu. Les bureaux installés dans la région de l’orientale ont pu réaliser plus ou moins à peu près 30% à 40% de hausse de leur activité en comparaison avec 2020 ».
Et d’ajouter : « le tourisme n’a pas vraiment repris. Et la décision de la réouverture des frontières vient d’être prise il y a quelques semaines sans annonce préalable pour permettre aux opérateurs de bien se préparer et pour bien mener cette campagne touristique. On s’attend à une reprise pendant la fête de l’Aïd Al-Adha. C’est une période capitale pour les MRE. Mais on n’a pas de visibilité sur le reste de cette année. On reste partiellement optimiste ».
Notre interlocuteur tient à souligner l’ampleur de la dégradation de l’activité des bureaux de change en 2020. « D’après les chiffres officiels de l’Office de change, il y a eu une chute de 70% des recettes de voyages en 2020. Pour les bureaux de change, qui ont une activité unique, il y en a certains qui ont été touchés à 100%. Depuis le mois de mars 2020, la majorité des bureaux de change n’a pas travaillé. Les bilans 2020 ont été catastrophiques.
« On a sollicité plusieurs responsables, mais on n’a pas eu de retour. On se sent complétement délaissés », déclare-t-il.
A rappeler que les bureaux de change ont pu bénéficier des indemnités du Fonds Covid-19 pour les mois de mars, avril, mai et juin. « Mais, nous n’avons pas reçu d’indemnités depuis presque un an. Et nous n’avons même pas eu d’explication. Nous attendons toujours une réaction de la part des responsables. On avait déclenché une grève nationale afin d’attirer l’attention des responsables mais ça n’a pas marché », déplore-t-il.
La FNAR a organisé en effet une grève nationale, vendredi 5 mars, afin d’attirer l’attention des responsables sur la situation difficile que vivent les bureaux de change.
Parmi les demandes adressées aux différents responsables, il y a celle qui propose d’élargir le champ d’activité des bureaux de change afin de pouvoir diversifier leurs revenus pour dépasser la crise. Pour cela, la FNAR a contacté l’autorité de tutelle, en l’occurrence l’Office des changes.
« Ils avaient dans un premier temps fait montre d’une grande compréhension compte tenu de la sensibilité et de la gravité de notre situation en nous notifiant, par écrit datant du 14 juillet 2020, de leur accord de principe à ce que nous puissions traiter des opérations de paiement et de transfert tout en gardant notre agrément sous la catégorie ‘A’ à condition de rechercher une convention signée avec un établissement de paiement. A notre grande déception, nous avons reçu de l’Office des changes, un écrit daté du 8 février 2021, nous proposant la conversion totale de notre agrément initial en catégorie « C » relative aux agents mandataires des établissements de paiement, ce qui équivaut en somme à l’abandon de la proposition de base d’une convention de partenariat avec un tel organisme, et donc la perte totale de notre statut en tant que société de change autonome », explique la fédération dans un communiqué.
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