Vidéo humiliante des artistes franco-algériens: le parquet se saisit du dossier

Après la diffusion d'une vidéo humiliante par deux acteurs franco-algériens et un influenceur marocain, le procureur du Roi de Marrakech s'est saisi de l’affaire. Les prévenus ont été convoqués par la police judiciaire, lundi 5 avril matin. Round up.

Vidéo humiliante des artistes franco-algériens: le parquet se saisit du dossier

Le 5 avril 2021 à 12h14

Modifié 11 avril 2021 à 2h51

Après la diffusion d'une vidéo humiliante par deux acteurs franco-algériens et un influenceur marocain, le procureur du Roi de Marrakech s'est saisi de l’affaire. Les prévenus ont été convoqués par la police judiciaire, lundi 5 avril matin. Round up.

Indigné par cette affaire, le Club des avocats au Maroc (CAM) "condamne vigoureusement les propos haineux, abjects et racistes proférés à l’encontre des enfants du Maroc par des pseudos-humoristes/influenceurs", a déclaré, dimanche 4 avril, son président Me Mourad Elâjoutti sur son compte Twitter, ajoutant que le Club a décidé de "porter plainte devant le procureur du Roi pour diffamation, injures publiques et discrimination".

"Ces déclarations ont porté atteinte à la dignité des enfants marocains. Le Club des avocats dénonce ces déclarations, qui reflètent l’immaturité de leurs auteurs, une provocation insultante et une offense injurieuse". Le CAM "compte également demander aux autorités publiques de prendre les mesures administratives afin que ces personnes fassent l’objet d’une mesure d’interdiction d’entrer sur le territoire marocain pour atteinte à l’ordre public", lit-on sur une autre série de tweets de Me Elâjoutti.

Joint par Médias 24 ce lundi matin, le président du CAM était rassurant : "Le procureur du Roi de Marrakech a donné ses instructions pour ouvrir une information judiciaire à l’encontre de ces humoristes/influenceurs"; "Les prévenus ont été convoqués ce lundi matin par la police judiciaire marocaine". 

"Selon nos informations, deux d'entre eux se trouvent toujours sur le sol marocain. Il s'agit de Zbarbooking et Brahim Bouhlel". Le troisième, Hedi Bouchenafa, est rentré. 

Amendes et peines d'emprisonnement

D'après Me Elâjoutti, les poursuites qui peuvent être engagées à l'encontre de ces humoristes/influenceurs sont les suivantes : 

- "Concernant l'incitation à la haine, l'article 431-1 du Code pénal précise : Est puni d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 5.000 à 50.000 DH ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque a incité à la discrimination ou à la haine entre les personnes. La peine encourue sera l’emprisonnement d’un an à deux ans et d’une amende de 5.000 à 50.000 DH ou l’une de ces deux peines seulement, si l’incitation à la discrimination ou à la haine entre les personnes est commise par discours, cris ou menaces proférés dans les lieux ou réunions publics, par des affiches exposées aux regards du public ou par tout moyen qui remplit la condition de publicité y compris par voie électronique, sur papier ou par voie audiovisuelle."

- "Pour ce qui est de l'enregistrement et la publication d'une vidéo sans consentement de la personne concernée, l'article 447-1 du même code précise : Est puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 2.000 à 20.000 DH, quiconque procède, sciemment et par tout moyen, y compris les systèmes informatiques, à l’interception, à l’enregistrement, à la diffusion ou à la distribution de paroles ou d’informations émises dans un cadre privé ou confidentiel, sans le consentement de leurs auteurs. Est passible de la même peine, quiconque procède, sciemment et par tout moyen, à la capture, à l’enregistrement, à la diffusion ou à la distribution de la photographie d’une personne se trouvant dans un lieu privé, sans son consentement".

- Enfin, "pour ce qui est de la diffamation et de l'injure publique, le ministère Public peut également se saisir de l'affaire. En temps normal, la poursuite ne peut avoir lieu que sur plainte de la personne diffamée ou injuriée. Toutefois le ministère Public peut engager d'office des poursuites dans le cas de diffamation ou d'injures dirigées contre une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine ou leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, comme il est le cas pour ces trois humoristes/influenceurs qui parlent des Marocains de façon générale". 

Après une vidéo choc, place aux excuses 

La vidéo en question a été diffusée samedi par l'acteur algérien Brahim Bouhlel sur les réseaux sociaux. En compagnie d'un autre acteur algérien Hedi Bouchenafa et du snapchatteur marocain Zbarbooking, dans un café, ils insultent les femmes et les enfants marocains. 

La vidéo a suscité colère et indignation. Sur les réseaux sociaux, les Marocains ont réclamé l'interdiction d’accès au territoire marocain à ces "pseudos-humoristes", et demandent des réactions des autorités marocaines, de Canal Plus, diffuseur de la série rap de Franck Gastambide "Validé", où Brahim Bouhlel s'est fait connaître, ainsi que d'Adidas, qui sponsorise le programme. Des réactions qui ne se sont pas fait attendre.

En effet, l'acteur Bouhlel devait passer samedi soir sur @2MInteractive, mais l'émission a été déprogrammée. 

Adidas a également réagi sur les réseaux sociaux. "Adidas s'oppose fermement à toute forme d'intolérance, de discrimination et de sexisme. Nous nous engageons à faire du sport un espace où chacun est pleinement accepté. Rappelant qu'aucun contrat ne lie la marque à Brahim Bouhlel. Adidas s'engage à reconsidérer sa collaboration avec lui", peut-on lire sur l'une de ses stories.  

Les trois concernés ont fini par présenter leurs excuses, mais un peu trop tard au goût des Marocains. Zbarbooking et Brahim Bouhlel l'ont fait à travers des stories. 

Hedi Bouchenafa s’est, lui, excusé sur une vidéo qu'il a diffusée sur ses réseaux sociaux.

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