Les banques marocaines cotées en bourse ont fait preuve de résilience en 2020

M. Ett. | Le 5/4/2021 à 15:21

Résilience de l’activité, quasi-stagnation des fonds propres, maintien des dividendes… voici comment ont évolué les principaux indicateurs financiers des banques cotées en bourse en 2020.

L'analyse des résultats annuels 2020 des banques cotées en bourse montre que ce secteur a pu se démarquer grâce à la résilience de son activité, malgré le contexte économique marqué par une crise sans précédent.

La baisse du chiffre d’affaires global de la cote casablancaise s’est située à 5,2%. La masse bénéficiaire, elle, a reculé de 35,5%. 

Pour leur part, les banques cotées affichent un produit net bancaire en hausse de 3,5% à 65,4 milliards de DH. Le résultat d’exploitation du secteur a chuté de 52,1% à 10,88 milliards de DH. De son côté, la masse bénéficiaire a baissé de 55,9% à 5,4 milliards de DH. La hausse du coût de risque globale des banques cotées a atteint 139,8% en 2020. 

Source : M.S.IN.

Contacté par LeBoursier, un analyste de la place explique la progression du PNB du secteur par « l’orientation favorable des crédits ». Le secteur bancaire a en effet profité du « lancement des plans de relance sectoriels et des offres « Damane Oxygene » et « Damane Relance ». Ces plans ont permis aux banques de maintenir une activité en croissance malgré les difficultés engendrées par la crise », précise-t-il.

« Par contre, l’impact de la crise est énorme sur les bénéficies des banques. Ceux-ci se sont dégradés à cause des dons au fonds spécial Covid-19 et la hausse du coût du risque de près de 140% à 17,7 milliards de DH en 2020 contre 7,4 milliards de DH en 2019. La forte hausse du coût du risque est logique. Elle s’explique par le grand niveau d’incertitude qui marque le contexte économique qui pousse les banques à adopter une stratégie de provisionnement prudente», souligne notre interlocuteur.

C’est le CIH qui a connu la plus forte hausse du coût du risque (+298,8%). En face, le coût du risque de Bank of Africa (BoA) n’a augmenté que de 57,2%. « La hausse du coût du risque diffère d’une banque à l’autre. Cela dépend de la stratégie de gestion du risque adoptée par chaque banque. Il est donc difficile d’apporter des explications précises à la hausse du coût du risque pour chaque banque d’une manière distincte ».

Et de souligner : « Mais les banques qui ont beaucoup provisionné et qui connaissent une forte hausse du coût du risque en 2020 vont réaliser des reprises au cours des années prochaines, ce qui aura un impact positif sur leurs résultats, surtout à partir de l’année 2022. De toutes les manières, la dégradation des réalisations des banques en 2020, ou des autres secteurs, est exceptionnelle tenant compte du contexte de crise ».

La BCP se démarque par la progression de son PNB

C’est la BCP qui a enregistré la plus forte hausse (en volume) du PNB. Celui-ci est passé de 17,81 milliards de DH à 19,28 milliards de DH en 2020, progressant ainsi de 1,47 milliard de DH (+8,3%) en comparaison avec l’exercice 2019. « Cette performance s’explique en grande partie par l’effet périmètre lié à l’intégration des nouvelles banques récemment acquises. Comme indiqué par la banque, hors intégration de ces filiales, la hausse du PNB serait en croissance de 2,6%, suivant ainsi la même tendance des autres banques de la place ».

Du côté de l’évolution du RNPG, c’est Attijariwafa bank qui affiche la baisse la moins importante (-48,1%) en comparaison avec les autres banques et ce, malgré une hausse de 243,2% de son coût du risque.

Les fonds propres restent stables

Les fonds propres des banques cotées sont restés quasi-stables en s’affichant dans le vert, à l’exception du CIH dont les fonds ont baissé de 5,7%.

« La baisse du RNPG du CIH est importante, automatiquement cela a impacté les fonds propres. De plus, la banque a puisé dans ses réserves pour rémunérer ses actionnaires », explique notre analyste.

Les banques qui maintiennent la distribution du dividende

AWB, CIH et CDM ont déjà annoncé les dividendes à distribuer au titre de l’exercice 2020. Attijari compte distribuer 11 DH contre 13,5 DH au titre de 2019 (-18%), le CIH distribuera 8 DH contre 14 DH (-43%) et CDM 4,55 DH contre 18,7 DH (-75%). « La baisse des dividendes à distribuer par la banque s’explique naturellement par la dégradation de leur bénéficies ».

Les autres banques cotées n’ont toujours pas communiqué sur les dividendes à distribuer.
 

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