Taux directeur : statu quo anticipé par BMCE Capital Research
BMCE Capital Research livre son pronostic sur la décision de politique monétaire concernant le taux directeur et le taux de la réserve monétaire obligatoire lors de la prochaine réunion trimestrielle de Bank Al-Maghrib.
« Lors de sa première réunion trimestrielle de l’année 2021, prévue le 23 mars courant, Bank Al-Maghrib devrait, selon toute vraisemblance, renouveler en l’état son dispositif d’intervention au niveau du marché monétaire. Le taux directeur et la réserve obligatoire devraient ainsi se stabiliser à 1,5% et 0% respectivement », anticipe la société de recherche.
BKR justifie cette décision par l’impact positif des mesures prises entre 2019 et 2020, particulièrement les deux baisses de -75 pbs du taux directeur, sur l’économie réelle via le mécanisme de transmission sur les crédits et sur l’amélioration des conditions de financement du Trésor. S’ajoute à cela la maîtrise de l’inflation à un niveau bas.
Les analystes indiquent que les crédits distribués à l’économie en 2020 ont été associés à des taux débiteurs qui se sont inscrits en retrait de -49 pbs en 2020 à 4,42% (et même 4,34% au T3), traduisant la baisse du taux des crédits de trésorerie de -58 pbs, des crédits d’équipements de -40 pbs, des crédits immobiliers de -43 pbs et des crédits à la consommation de -26 pbs.
Composition et évolution des taux débiteurs
Source: BKR.
Cette évolution des taux montre que « c’est principalement le coût de financement de la trésorerie des entreprises qui a profité le plus de cette tendance baissière, fruit notamment des crédits garantis par l’Etat dans le cadre des produits Damane Oxygene et Damane Relance dont le taux a été fixé à 3,5% et dont le volume accordé a atteint près de 50 milliards de DH à fin 2020 », indiquent-ils.
Toutefois, ils signalent qu’il y a une remontée observée des taux entre le T4 et le T3 2020, « ce qui peut s’expliquer principalement par l’effet mécanique de la montée du risque de crédit en raison de la crise sanitaire qui a altéré la solvabilité des ménages et des entreprises. La dégradation en 2020 de +14,5% de l’encours des créances en souffrance pour la première fois à plus de 80 milliards de DH l’atteste ».
Pour sa part, le coût de financement du Trésor s’est nettement amélioré 2020 « avec des baisses des taux obligataires allant de -3 pbs à -67 pbs, ce qui a permis à l’Argentier du Royaume de répondre à ses besoins au niveau du marché interne sans difficulté. Evolution qui, aujourd’hui, semble se stabiliser », continuent-ils.
De son côté, «l’inflation reste largement sous contrôle avec une légère hausse en 2020 de +0,7%. Elle devrait se stabiliser à ce niveau en 2021 conformément aux projections initiales de Bank Al-Maghrib, ce qui reflète l’absence de pressions inflationnistes d’origine monétaire », conclut BKR.
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