BCP : Alpha Mena recommande de réduire le titre dans les portefeuilles

| Le 11/3/2021 à 13:47

Les récentes baisses du cours de la BCP ont mécaniquement fait passer la recommandation d’Alpha Mena de « accumuler » à « réduire ». Malgré les bonnes performances commerciales de la banque en 2020, le ralentissement des crédits ce début d'année et la détérioration de la qualité des actifs devraient freiner la génération de bénéfices en 2021. Avec un dividende par action prévu de 4 dirhams en 2020, la société de recherche anticipe un rendement de 1,75% en 2020.

Comme toutes les bancaires, le titre BCP en bourse a été fortement touché par la crise en 2020. Son cours a dévissé de 10% pour clôturer à 249,7 dirhams.

Depuis le début de l’année 2021, le cours de la BCP affiche un léger retrait de 0,96% à 247,3 dirhams (à la clôture de la séance du 11 mars, ndlr). Pour la société de recherche Alpha Mena, les différents profit warning et la correction du marché début 2021 en sont les principales causes. « La vague de correction a ralenti le rallye de l'action BCP et a réduit sa performance en ce début d'année. Le marché marocain a été saisi par une spirale descendante après l'optimisme constaté ces derniers mois » indique Alpha Mena..

Graph BCP P

Des effets de marché qui ont induit un changement de recommandation de la part d’Alpha Mena. Précédemment, la société de recherche recommandait l’accumulation du titre dans les portefeuilles, désormais, elle recommande de le réduire.

« Les chiffres de 2020 de la banque ont été inférieurs à nos attentes, confirmant notre opinion défavorable sur le titre. De plus, la dynamique positive mais ténue (avec 5 changements sur les 20 derniers jours) ne justifie pas de prendre position sur la BCP même à court terme » explique Alpha Mena. Elle valorise le titre à 248 dirhams dans les 6 mois, soit un très léger downside de -0,10% (par rapport au cours du 9 mars à 249 dirhams).

Une bonne dynamique mais une rentabilité érodée

La bancaire a cependant réussi à garder le cap durant la crise. Alpha Mena note que « par rapport à ses pairs panafricains, BCP est le seul groupe à avoir vu ses revenus augmenter en 2020 ». La BCP a d’ailleurs intégrer trois nouvelles filiales subsahariennes après leur acquisition en 2019. Sur l’année 2020, le PNB marque un bond de 34% en 2020, tiré aussi bien par les filiales historiques que par les nouvelles banques acquises.

La société de recherche note également « qu’avec 15 milliards de dirhams de dépôts supplémentaires, BCP a augmenté sa part de marché de 21 pb à 26,3%. La BCP a également profité d'un marché obligataire favorable pour dynamiser ses activités de marché ».

Cependant, le coût du risque, tout comme le don au fonds Covid, sont venus fortement rogner sur la croissance des revenus de la banque. Il était en hausse de 139% sur l’année pour atteindre 6,1 milliards de dirhams. In fine, le résultat net consolidé s’élevait à 1,3 milliard de dirhams en chute de 67% par rapport à l’exercice précédent.

Un ralentissement des crédits et une hausse des créances en souffrance

Malgré les bonnes performances de la BCP, Alpha Mena met en avant différents risques concernant l’activité. Notamment sur le dynamisme des crédits. L’encours crédit à fin janvier 2021 accusait un recul de 2,6% par rapport au mois précédent, comme l’indiquaient les derniers chiffres de Bank Al Maghrib sur le sujet.

La société de recherche a également pointé la détérioration de la qualité des actifs de la banque. « Le taux des créances en souffrance s’est encore dégradé en début d’année pour atteindre 8,7%. Le taux de BCP est plus élevé depuis 2019 et il devrait encore se détériorer avec la crise du Covid-19 (le plus élevé de ses concurrents marocains) » explique la société de recherche. Elle précise également que l'augmentation attendue des créances douteuses devrait ralentir la génération de bénéfices solides cette année.

BCP bien valorisée par le marché

Pour Alpha Mena, la bancaire est actuellement correctement valorisée. Elle explique dans sa note que « la valorisation de la BCP est principalement impactée par la valeur intrinsèque et les méthodes de rendement du dividende ».

La société de recherche anticipe dans son modèle une chute de 50% du dividende par action à 4 dirhams au lieu de 8 dirhams en 2019. Le dividend yield de la BCP en 2020 est attendu selon Alpha Mena à 1,75% avant de remonter à 2,82% en 2021.

Malgré le fait qu’alpha Mena estime que la BCP sera la bancaire la plus impactée par la crise, elle explique : « notre opinion est mitigée par une bonne dynamique de chiffre d'affaires et un niveau de marge opérationnelle confortable (deuxième du secteur). Nous pensons que le prix actuel évalue équitablement les forces et les faiblesses des banques ».

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