Les investissements touristiques lourdement affectés par la crise

Echaudés par l’apparition de la Covid 19, les investisseurs touristiques, nationaux ou étrangers, préfèrent attendre la fin de la crise avant de se lancer dans la construction de nouveaux projets. Sollicités par Médias24, deux importants opérateurs nous livrent une lecture différente de l’état actuel des flux d’investissements. Selon le premier, tous les nouveaux projets d’investissements sont gelés tandis que le deuxième nous invite à attendre fin décembre avant de se prononcer.

Les investissements touristiques lourdement affectés par la crise

Le 22 novembre 2020 à 16h49

Modifié 10 avril 2021 à 23h04

Echaudés par l’apparition de la Covid 19, les investisseurs touristiques, nationaux ou étrangers, préfèrent attendre la fin de la crise avant de se lancer dans la construction de nouveaux projets. Sollicités par Médias24, deux importants opérateurs nous livrent une lecture différente de l’état actuel des flux d’investissements. Selon le premier, tous les nouveaux projets d’investissements sont gelés tandis que le deuxième nous invite à attendre fin décembre avant de se prononcer.

A l’instar du nombre d’arrivées et de nuitées qui s’est effondré depuis le mois de mars dernier, le volume des investissements touristiques a également subi les effets de la crise sanitaire avec un report, voire une annulation des projets programmés pour 2020.

N’ayant pas été en mesure d’obtenir une liste détaillée, Médias24 a donc sollicité deux investisseurs importants qui nous ont livré leur point de vue sur la situation actuelle des flux d'investissements touristiques et sur leur avenir.

« La priorité n’est plus d’investir mais de sauver l’existant »

Préférant rester anonyme, notre 1er interlocuteur nous a déclaré qu’au regard de la conjoncture complètement sinistrée de l’industrie du tourisme, personne ne parle plus de nouvel investissement.

« Pour l’instant, la priorité, aussi bien des investisseurs étrangers que des marocains, est d’abord de sauvegarder les entreprises existantes et leurs emplois puis éventuellement, pour ceux qui ont les reins solides, de se tourner vers l’avenir en préparant la relance.

« Le principal message des investisseurs est qu’il n’y aura pas d’investissements de sitôt sans une réponse adéquate et proportionnée de l’Etat à travers un mécanisme de soutien et de stimulation.

 « Tout cela pour dire que la question de l’investissement touristique n’est plus du tout d’actualité et que la vraie priorité actuelle est de survivre », résume notre investisseur.

« Les seuls investissements maintenus concernent les rénovations »

Sur les projets qui avaient été programmés avant le début de la crise, en mars dernier, notre interlocuteur déclare ne pas connaître leur liste précise mais qu’en toute logique, beaucoup ont dû être reportés à des jours meilleurs.

« Ainsi, si certains se réjouissent des investissements récents du Club Med au Maroc, il faut préciser qu’hormis une petite extension à Marrakech, ce ne sont que des investissements de rénovation et qu’en plus, l’investisseur initial a fini par se retirer du projet d’Essaouira.

« Il convient cependant de se féliciter du fait que les investissements, du type Club Med, qui devaient faire l’objet de grosses rénovations aient été maintenus. A ce propos, il faut aussi saluer le groupe espagnol Barcelo qui a également poursuivi les travaux de rénovation de ses hôtels au Maroc.

« En fait, la crise sanitaire et les fermetures d’hôtels constituent le meilleur moment pour effectuer des grands travaux même si certains établissements rénovés n’ont toujours pas ouvert leurs portes.

« D’une manière générale, la grande majorité des investissements de rénovation qui ont été maintenus vont se concrétiser durant le dernier trimestre de l’année 2020 et tout au long de 2021.

« Les investissements programmés en 2020 reportés sine die »

« Ceci dit, si toutes les modernisations devraient se poursuivre quasi normalement, il en va tout autrement pour les nouveaux investissements qui partent de zéro et qui devaient démarrer en 2020.

« Les seuls hôtels qui sortiront de terre courant 2020 sont ceux qui ont démarré les travaux de construction il y a deux ou trois ans comme ceux de la station Taghazout qui ouvriront dans 6 mois.

« Concernant ceux qui devaient connaître leur premier coup de pioche durant l’année courante, il y a peu de chances que leurs travaux de construction démarrent dans l’immédiat. Pour être honnête, il sera très compliqué, voire même impossible de maintenir leur agenda de départ.

« La reprise des investissements prendra 1 à 2 ans »

« En effet, non seulement la période actuelle de calme ne s’y prête pas, mais en plus ce sujet n’est même plus d’actualité dans les agendas des investisseurs.

« Avec tout l’optimisme du monde, on espère une éventuelle reprise en avril prochain, à condition qu’il n’y ait pas de 3ème vague et qu’un vaccin vraiment efficace soit découvert très rapidement. Cela ne veut pas dire que tout redeviendra normal en avril prochain », conclut notre investisseur en ajoutant qu’il faudra un minimum de 12 à 24 mois avant de remonter la pente.

« Il est trop tôt pour livrer un bilan »

Se voulant moins pessimiste, un autre investisseur préfère temporiser en déclarant qu’un état des lieux crédible des flux d’investissements ne pourra être effectué qu’à la fin de l’année en cours.

« N’ayant pas de mécanisme qui nous permet de mesurer l’arrêt ou la poursuite des flux d’investissements touristiques, il est encore trop tôt pour se prononcer sur la tendance actuelle.

Un glissement de 6 à 18 mois 

« Cependant, il est sûr que la cadence des investissements a indéniablement baissé, même s’il y a encore des gens qui s’inscrivent à la commission des investissements.

« D’une manière générale, la crise actuelle sera à l’origine d’un glissement de 6 à 18 mois des projets.

Une baisse de l’appétence qui ne pourra être mesurée qu’en janvier prochain

« S’il est difficile d’évaluer le nombre d’abandons, il est vrai que l’appétence pour les investissements touristiques sera autant touchée que les investissements immobiliers. Ce désintéressement n’est pas propre au tourisme mais à la pandémie qui a touché tous les secteurs et les économies de la planète.

« Sachant que les engagements d’investissement dans le secteur touristique se font sur le moyen et le long terme, il faudra donc attendre la fin de l’année pour disposer d’un vrai bilan », conclut notre source pour qui il est prématuré d’affirmer qu’il y a eu un arrêt des investissements en 2020.

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