Hors dons au fonds Covid-19, le déficit budgétaire s'envole de 80% à fin août

| Le 14/9/2020 à 15:23

Avec une économie à l’arrêt pendant plusieurs mois et une reprise compliquée, la situation des charges et des ressources du Trésor (SCRT) s’est dégradée. Les recettes fiscales s’écroulent, les dépenses sont à la hausse et le déficit explose à fin août.

Le 11 septembre, le ministère de l’économie et des finances a publié la situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) à fin août 2020. Sur un trend plus sévère en comparaison à fin juin dernier, les recettes ont fortement diminué et les dépenses ont augmenté. Une donne causée par la persistance de la crise apportée par la Covid-19 qui a fait exploser le déficit budgétaire.

Recettes fiscales : IR, TVA et TIC en net retrait

La SCRT affiche des recettes ordinaires en chute de près de 9% à fin août 2020 par rapport à un an auparavant. Ces dernières se chiffrent à 143 milliards de dirhams contre près de 157 milliards au même moment l’an dernier. La loi de finances rectificative pour l'année 2020 table sur des recettes de 222,5 milliards de dirhams sur la période, ce qui donne un taux de réalisation de 64,3% à fin août 2020.

Les recettes fiscales sont en diminution de 8,3% par rapport à août 2019. Toutes les composantes des recettes fiscales sont en chute. Impôts directs (-4,1%), impôts indirects (-10,4%), droits de douanes (-6,6%), enregistrement et timbres (-21,3%). Parmi les plus impactées, les recettes de l’IR sont en chute de plus de 1,9 milliard de dirhams. Idem pour les recettes engendrées par la TVA qui chutent de près de 3,7 milliards de dirhams. « Cette baisse est attribuable principalement à la TVA à l’importation (-4 milliards de dirhams), la TVA à l’intérieur ayant connu une légère hausse de 366 millions de dirhams » précise la SCRT. Les TIC, quant à elles, sont en net retrait de 2,5 milliards de dirhams.

Concernant les recettes non fiscales, ces dernières sont en chute de 13,9% par rapport à août 2019. Elles se chiffrent à 14,4 milliards de dirhams contre 33,6 milliards prévus selon la loi de finances rectificative, soit un taux de réalisation d’à peine 43%. Notamment causé par le fait qu'aucune privatisation n'ait été effectuée sur la période, contrairement à l'année dernière, provoquant ainsi une chute des recettes non fiscales de plus de 4 milliards de dirhams.

Dépenses en hausse et explosion du déficit

Dans la SCRT, les dépenses ordinaires sont annoncées en hausse de 5,8% à fin août 2020, s’élevant à 159 milliards de dirhams. En valeur, la hausse se chiffre à 8,7 milliards de dirhams. Concernant les biens et services, les dépenses ont augmenté de 7,6% ou 8,9 milliards de dirhams sur la période. Idem pour les charges de personnel en hausse de 6 milliards de dirhams ou 7,2% par rapport à fin août 2019.

Causée par une diminution dans la consommation des produits pétroliers et du gaz, seules les dépenses de compensation ont subi une diminution de 6,4% sur la période, soit 664 millions de dirhams d'économie.

D'où un solde ordinaire déficitaire de près de 16 milliards de DH contre un excédent de 6,5 milliards une année auparavant.

L’investissement, à fin août 2020, est en retrait de 4,7%, soit une baisse en valeur de près de 2 milliards de dirhams. Les émissions ont atteint près de 40 milliards de dirhams à fin août 2020. « Cette évolution résulte principalement de la baisse des dépenses au titre des budgets ministériels » explique le MEF dans le communiqué.

Avec ces chiffres, et malgré la comptabilisation d'un solde de 9 milliards de dirhams disponible dans le Fonds de gestion des effets Covid-19, le déficit global s’accroît de près de 16 milliards de dirhams ou de 51,3%. Il culmine désormais à près de 46,5 milliards de dirhams. Quant au déficit budgétaire hors fonds Covid-19, il explose de 80,7% à fin août 2020 par rapport à fin août 2019, en atteignant 55,5 milliards de DH. En valeur, l’aggravation du déficit s'élève à 24,7 milliards de dirhams.

En tenant compte du solde positif du Fonds Covid et des opérations en instance, le besoin de financement du Trésor s'est élevé à 48 milliards de DH. Il a été comblé à hauteur de 33 milliards par des financements intérieurs et de 15 milliards de DH par des financements extérieurs.

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