Voici les résultats escomptés des décisions de Bank Al-Maghrib (CDG Capital)
CDG Capital a diffusé un document analysant les décisions prises par Bank Al-Maghrib lors du Conseil tenu mardi 16 juin et anticipant leurs retombées sur les sphères monétaire, financière et économique.
Dans un flash macroéconomique et taux intitulé «Flash post-Conseil de Bank Al-Maghrib », CDG Capital revient sur les dernières décisions de Bank Al-Maghrib.
Rappelons qu’à l’issue du Conseil tenu mardi 16 juin, la Banque centrale a décidé de réduire de 50 points de base le taux directeur qui passe de 2% à 1,5%. Cette baisse est la deuxième après celle de 25 points de base de mars dernier.
L’équipe CDG capital souligne que cette baisse marque « un niveau historiquement bas depuis la réforme du cadre de la politique monétaire au cours des années 90, avec la suppression de l’encadrement des crédits (1993) et la libération des taux débiteurs (1996). De même, la dernière baisse de 50 Pbs remonte à janvier 2003. Depuis cette date, Bank Al-Maghrib procédait à des variations limitées à 25 Pbs ».
Bank Al-Maghrib a également décidé de libérer intégralement le compte de réserve au profit des banques. Ainsi le taux de la Réserve monétaire obligatoire (RMO) est passé de 2% à 0%, « soit l’équivalent d’une injection permanente d’environ 12 milliards de DH dans le circuit bancaire », commente CDG.
Voici les résultats prévisionnels de ces décisions sur les sphères monétaire, financière et économique :
> Sur le plan monétaire : Atténuation du déficit de liquidité bancaire
CDG Capital prévoit une atténuation du déficit de liquidité du système bancaire de 12 milliards de DH et une baisse de 50 Pbs du TMP interbancaire.
« Il est à préciser que suite à l’annulation de la RMO, la maîtrise du TMP à un niveau collé au nouveau taux directeur 1,5% dépendra de la capacité de la banque centrale à déterminer avec exactitude le besoin de liquidité des banques. En effet, la RMO jouait le rôle de régulateur en absorbant les excédents de liquidité conjoncturels », indique les analystes.
> Sur le plan financier : Réduction du coût de financement du Trésor
Une réduction du coût de financement du Trésor public et des opérateurs économiques aussi, bien les entreprises que les ménages, est anticipée.
L’équipe CDG prévoit que « l’impact sur les taux primaires et secondaires des Bons du Trésor sera immédiat sur la partie courte avec une transmission graduelle pour les parties moyenne et longue de la courbe ».
« La baisse pourrait dépasser les 50 Pbs en liaison avec la formation de nouvelles anticipations baissières sur les deux prochains Conseils de la Banque au titre de l’année 2020 ».
Ainsi, cette orientation baissière impactera également les taux associés aux titres de la dette privée.
« Parallèlement, les taux débiteurs, sous pression de la banque centrale, devraient baisser graduellement, et ce avec des niveaux différents selon les risques associés aux catégories de crédits ».
> Sur le plan économique : Relance conditionnée des crédits et de la demande globale intérieure
L’objectif de Bank Al-Maghrib, entre autres, est d’accompagner l’économie nationale afin de surmonter les impacts de la crise du Covid-19en misant sur une facilitation d el’accès au financement avec des conditions avantageuses.
Ainsi, les résultats escomptés de cette orientation expansionniste sont les suivants :
- Une relance des crédits aussi bien aux entreprises, particulièrement les TPME, que les ménages.
- Une réduction du coût de financement du Trésor public et des Entreprises et Etablissements Publics qui devraient jouer le rôle de catalyseur à travers une politique budgétaire contracyclique.
- Une baisse du coût de la dette privée au profit des entreprises ayant accès au marché.
« La reprise s’affiche difficile et les risques désinflationnistes se concrétisent »
L’équipe CDG Capital souligne, toutefois, qu’à l’image des expériences récentes au niveau des économies développées, « la solution monétaire a démontré beaucoup de limites dans la relance économique ».
« En effet, malgré les mesures expansionnistes menées par les Banques centrales en vue de redresser la croissance et stimuler l’inflation, la reprise s’affiche difficile et les risques désinflationnistes se concrétisent », estiment les analystes de CDG.
Ainsi, plusieurs facteurs bloquent le déclenchement d’un cycle expansionniste de l’économie, en l’occurrence :
- La préférence pour le cash et le besoin de désendettement des agents économiques.
- La perte d’emploi et la reconstitution des marges d’épargne.
- La concentration de la demande sur les biens de première nécessité et le report des décisions d’investissement.
- La rigidité des salaires.
- La vigilance des banques en termes de distribution des crédits.
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