Malgré la crise, la Californie restera la locomotive économique américaine

| Le 29/5/2020 à 11:01

Chômage record, sites touristiques et plateaux de tournage à l'arrêt, déficit énorme en vue: la Californie, locomotive de l'économie américaine, a été heurtée de plein fouet par la pandémie de nouveau coronavirus mais les experts estiment qu'elle va repartir et continuer à tirer la croissance des Etats-Unis comme par le passé.

Avant que le coronavirus ne frappe, cet Etat de 40 millions d'habitants s'est développé durant des années plus vite que tout le reste du pays, grâce à une économie dynamique et très diversifiée.

Mais le confinement décrété fin mars pour endiguer l'épidémie a tout changé, en fermant les bureaux, les commerces, les restaurants, les plages et parcs d'attraction. Le chômage, quasiment inexistant auparavant, s'est envolé pour atteindre 24%, un niveau presque équivalent à celui enregistré en Californie après la Grande dépression de 1929. A titre de comparaison, le taux de chômage pour l'ensemble des Etats-Unis était de 14,7% au mois d'avril.

Alors que la Californie tablait en début d'année sur un budget largement excédentaire, le gouverneur Gavin Newsom a dû revoir ses ambitions à la baisse, en dépit des aides fédérales déjà versées. Il prévoit à présent un déficit de 54 milliards de dollars, malgré des coupes dans les budgets alloués à l'éducation, à la santé, aux aides sociales et aux infrastructures.

"Le Covid-19 a imposé à la Californie et aux autres économies du pays une crise économique sans précédent, avec à la clef des destructions d'emplois et des pertes de revenus massives", a résumé le gouverneur démocrate.

Les autorités ont certes donné le feu vert à la reprise de certaines activités économiques, qui concernent aujourd'hui quelque 70% des entreprises, selon M. Newsom.

Mais la crise sanitaire est loin d'être passée et les consommateurs - dont beaucoup ont perdu leur emploi - ne se pressent pas pour passer commande dans les concessions automobiles, les restaurants ou les petits commerces.

"Pour que l'économie fonctionne, il faut que les gens se sentent en sécurité", a relevé sur la radio NPR Tom Steyer, ancien candidat à l'élection présidentielle de 2020 désormais à la tête de la commission de relance de l'économie de Californie.

"Les gens ne vont pas aller dans les magasins s'ils ne pensent pas que c'est sûr, ils ne vont pas aller au travail", a-t-il estimé.

- Technologie -

Avec un PIB de plus de 3.000 milliards de dollars, la Californie constitue la cinquième économie mondiale, devant le Royaume-Uni et la France. L'Etat de l'Ouest américain représente à lui seul 14,5% du PIB des Etats-Unis.

Parmi ses principaux atouts économiques figurent la Silicon Valley et ses géants technologiques, sans oublier l'industrie cinématographique d'Hollywood qui génère des milliards de recettes chaque année.

La Californie abrite aussi une forte activité portuaire et industrielle, sans oublier des zones agricoles parmi les plus productives du monde.

"La Californie a un secteur technologique très fort et dynamique. Nous prévoyons qu'il va continuer à croître et nous tirer hors de la récession (...) ce qui signifie que la Californie va continuer à avoir une croissance plus rapide que le reste du pays", déclare à l'AFP Jerry Nickelsburg, professeur d'économie à l'université UCLA.

Tom Steyer, lui, redoute que cette croissance de la high-tech ne suffise pas à compenser la chute des autres secteurs.

Certaines récoltes sont compromises faute de main-d'oeuvre, l'industrie touristique et hôtelière est au point mort, sans parler de la chute des cours du pétrole qui précipite vers la faillite des villes entières qui dépendent de cet or noir.

Les secteurs culturel et sportif ne se portent pas mieux, avec des stades et des salles de concert partis pour être désertés encore plusieurs mois.

Mais "la Californie restera une composante clef de l'économie mondiale", assure à l'AFP Stephen Cheung, ancien responsable du port de Los Angeles, par lequel transitent habituellement 40% des conteneurs arrivant aux Etats-Unis.

Pour Tom Steyer, cette crise sanitaire et économique doit être l'occasion pour la Californie de repartir "mieux qu'en janvier 2020". "Nous voulons avoir une Californie plus juste, plus durable et plus tournée vers l'avenir après avoir traversé ce moment pénible et très difficile".

(AFP)

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 2/5/2024 à 13:03

    La barre des 400 MMDH de cash en circulation a été franchie en mars (BAM)

    Le cash en circulation a atteint les 400 MMDH en mars 2024. En un mois, il a progressé de plus de 5 MMDH et de plus de 37 MMDH sur 12 mois glissants. Les dépôts bancaires progressent également en mars. En 12 mois, ils ont augmenté de près de 50 MMDH pour atteindre 1.177 MMDH.
  • | Le 2/5/2024 à 10:49

    Baisse de 5,1% des recettes touristiques à fin mars

    Les dépenses de voyages progressent bien plus fortement que les recettes à fin mars. Le solde de voyages recule de 17,6% à fin mars à 16 MMDH.
  • | Le 1/5/2024 à 16:30

    Inetum Maroc se renforce : “Il y a les talents, les conditions et la taille critique pour le faire” (PDG)

    Le géant des services numériques a annoncé vouloir tripler ses effecifs au Maroc d'ici 2027. Le PDG du groupe revient pour Médias24 sur les raisons de ce choix stratégique et sur l'évolution de l'activité du groupe depuis 20 ans d'implantation dans le royaume. Base offshore réputée dans l'Hexagone, le Maroc devient également de plus en plus attractif avec un marché local en fort développement. Entretien.
  • | Le 29/4/2024 à 14:30

    Le retrait des banques françaises du Maroc renforcera la compétition sur le marché

    Le Crédit Agricole et la Société Générale se sont désengagés du Maroc, et leur retrait aura, à terme, un impact sur la concurrence au sein du marché. Cette dernière se renforcera avec l'arrivée dans l'actionnariat d'acteurs locaux, plus indépendants, agiles, réactifs et déterminés à gagner des parts de marché.
  • | Le 26/4/2024 à 15:26

    Dislog Group clôt l'acquisition de CMB Plastique auprès de Mutandis

    La transaction a été bouclée pour un total de 330 MDH. L'objectif, à terme, est de changer le positionnement de CMB Plastique. L'usine de préformes deviendra une entité qui vendra aux clients de Dislog Group, in situ, des bouteilles fabriquées avec leurs bouchons et étiquettes, leur permettant ainsi de variabiliser leurs coûts de production.
  • | Le 25/4/2024 à 15:04

    Maroc Telecom : des résultats au 1er trimestre conformes aux prévisions et des menaces persistantes

    Le groupe a affiché une légère hausse de ses revenus et une stagnation de sa profitabilité à fin mars. Ces résultats sont sans surprise. Le groupe, dans le sillage de la Coupe du monde 2030, devra fortement investir dans la 5G qui se fait encore attendre. La menace de l'amende est toujours présente, malgré l'appel de la décision judiciaire dans son litige avec Wana.