Covid-19 : Moody's change ses perspectives de stables à négatives pour les banques marocaines
L’agence de notation Moody’s vient de revoir ses perspectives pour les banques marocaines de stables à négatives à cause des risques liés à la propagation du Coronavirus. Moody’s prévoit, entre autres, une hausse des créances en souffrance.
L’agence américaine Moody’s vient de mettre à jour, ce lundi 27 avril, ses perspectives pour le système bancaire marocain. Celles-ci passent de stables à négatives.
Ce changement s’explique par le fait que les banques marocaines seront confrontées à une détérioration de la qualité et de la rentabilité des prêts à cause de la pandémie du Covid-19 qui pèse sur certains pans de l'économie. S’ajoute à cela la sécheresse, causée par de faibles précipitations, qui va nuire au secteur agricole.
La croissance du crédit s’établirait à 5% en 2020, contre 5,7% en 2019 selon les prévisions de Moody’s, « reflétant un équilibre entre une croissance modérée au Maroc et une croissance transfrontalière relativement plus rapide en Afrique subsaharienne à laquelle les banques sont exposées ».
Moody’s s’attend à ce que le rendement des prêts s'affaiblisse à cause de la pandémie. Elle s'attend à une hausse des créances en souffrance vu que « les défis économiques réduisent la capacité de remboursement des emprunteurs.
« La détérioration liée au coronavirus s'ajoutera aux créances en souffrance élevées existantes à cause des concentrations d'emprunteurs, de l’exposition aux petites et moyennes entreprises (PME) et à l’Afrique subsahariennes ».
Dans ce contexte, l’agence prévoit que les créances en souffrances augmenteront entre 9% et 11% du total des prêts en 2020, contre 8,1% à fin 2019. Les réserves pour pertes sur prêts sont saines, représentant 93% des prêts problématiques fin 2019.
L'exposition croissante des banques aux pays d'Afrique subsaharienne, qui présentent un profil de risque plus élevé que le Maroc, constitue également un risque. Les crédits en Afrique subsaharienne représentaient 17,5% des prêts des trois banques marocaines notées exerçant des activités panafricaines à fin 2019.
Cela dit, « Les banques marocaines ont des profils de financement stables et une liquidité élevée, soutenus par une base de dépôts nationaux solide, à faible coût et diversifiée », souligne l’agence.
Les mesures annoncées par la banque centrale, le 30 mars, permettront également aux banques d'accéder plus facilement et plus largement aux financements afin de répondre à la demande de fonds des emprunteurs. Moody’s prévoit alors que « ces mesures, si elles sont pleinement mises en œuvre, tripleront la capacité de refinancement des banques à la banque centrale et soutenir leur liquidité.
Moody’s risque de réviser ses prévisions de la croissance du PIB à la baisse
L'impact du coronavirus, conjugué à la détérioration du secteur agricole, ralentira la croissance de l'économie. La pandémie du Coronavirus pèsera en particulier sur le secteur du tourisme et sur les exportations vers l’Europe (spécialement l’automobile), souligne Moody’s.
« L'impact sera partiellement compensé par la baisse des prix des importations d'énergie, vu que le Maroc est importateur de pétrole ».
L’agence estime que « la réponse rapide et complète du gouvernement soutiendra la reprise économique au lendemain de la crise ».
Cependant, elle souligne que « dépendamment de la durée de la crise, le risque d’une révision à la baisse de nos prévisions actuelles de croissance du PIB réel de 2% pour 2020 (contre 2,4% en 2019) est en hausse, reflétant à la fois le choc du coronavirus et la persistance de la sécheresse partiellement atténuée par les avantages de la baisse du prix du pétrole ».
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