Intelaka: la stratégie d'accompagnement des entrepreneurs se met en place

Après le lancement effectif du programme national de financement des entreprises Intelaka, c'est au tour de la composante accompagnement de se structurer à travers la mobilisation de tous les acteurs nationaux et régionaux.

Intelaka: la stratégie d'accompagnement des entrepreneurs se met en place

Le 17 février 2020 à 20h14

Modifié 11 avril 2021 à 2h44

Après le lancement effectif du programme national de financement des entreprises Intelaka, c'est au tour de la composante accompagnement de se structurer à travers la mobilisation de tous les acteurs nationaux et régionaux.

Walis, présidents des banques, directeurs des CRI, présidents de Chambres de commerce, d'agriculture ou d'artisanat,... l’ensemble des acteurs impliqués dans l’écosystème de l’entrepreneuriat ont répondu présents à la rencontre d'information organisée par le ministère de l'Intérieur et celui des Finances ce lundi 17 février à Rabat, au sujet du Programme intégré d’appui et de financement de l’entrepreneuriat.

Ce programme se base sur deux volets importants: d'un côté, le financement et de l'autre l'accompagnement. Cette rencontre a été l'occasion pour le secteur bancaire de partager ses premiers retours d'expérience depuis le lancement effectif des formules de financement le 3 février dernier.

Plusieurs centaines de dossiers de crédit autorisés

Le président du GPBM, Othmane Benjelloun, a expliqué que le programme de financement a rencontré un véritable engouement auprès des jeunes entrepreneurs. Il affirme, sans donner des chiffres, que des dossiers de crédit ont été traités et même autorisés. C'est à travers l'intervention des patrons des banques présents que nous aurons une idée plus précise. 

"Nous avons accueilli dans nos agences plusieurs milliers de personnes pour des prises d'informations. Mais au-delà, nous avons déjà traité et autorisé plus de 200 dossiers de crédit. Je pense sincèrement que nous allons bien dépasser les projections de 13.500 entreprises accompagnées pour l'année 2020", avance Mohamed Karim Mounir, PDG de la BCP. 

De son côté, le président d'Attijariwafa bank Mohamed Kettani, a annoncé que sa banque a reçu au cours dès premiers jours de lancement entre "5.000 et 12.000 visites par jour au niveau de l'ensemble des agences sur le territoire national".

"80% à 90% des personnes qui viennent ne sont là que pour s'informer et la réponse est entre les mains des CRI d'abord", poursuit-il. Il a également sensibilisé l'assistance, notamment les walis, à une problématique à laquelle font face les porteurs de projets, à savoir, "la disponibilité des petits locaux de proximité pour démarrer leurs projets". 

"J'attire l'attention sur ceux qui ne trouveront pas d'écho au niveau du secteur bancaire. Comment les prendre en charge et donc éviter de créer de la frustration?", a-t-il insisté. 

On apprend lors de cette rencontre que le secteur bancaire a dédié un réseau d'agences à ce programme. Des agences dont le personnel a été formé et mis à niveau pour accompagner la cible visée par ce programme.

Tarik Sijilmassi, président du Crédit Agricole du Maroc a expliqué qu'avec son partenaire Al Barid Bank, 1.200 agences ont été dédiées au monde rural. "Nous avons cherché à élargir les points de contact", a-t-il déclaré. "Nous allons aussi bientôt mobiliser des agences mobiles qui sillonneront tout le territoire". 

Sijilmassi apporte deux précisions importantes pour les investissements dans le rural: 

- Pour l'activité agricole, l'écrasante majorité est constituée de TPE. "Nous finançons bien sûr les créations. Mais quand il s'agit de projets d'exploitation agricole qui existent depuis un certain nombre d'années, nous demandons que le projet à financer soit un nouvel élément déterminant pour l'exploitation, comme une modernisation ou autre", explique Sijilmassi qui insiste sur l'importance de la communication et la vulgarisation, car certains n'ont pas encore compris le programme. "Nous avons eu des gens qui demandent de convertir un ancien crédit par celui à 1,75%".  

- Pour l'activité non-agricole, Sijilmassi précise que pour les projets hors agriculture, c'est "le lieu où va s'exercer l'activité qui sera déterminant et non le lieu d'habitation du porteur du projet". "Il y aura bien sûr une zone grise entre le rural et l'urbain... nous aviserons à ce moment-là... De toute façon, la différence entre 1,75% et 2% n'est pas énorme", a-t-il déclaré. 

La stratégie d'accompagnement en marche

Les patrons des banques ont tous insisté sur l'importance de la composante accompagnement qui a d'ailleurs représenté le point central de la rencontre de ce lundi 17 février. Sur cette partie, Mohamed Benchaâboun et Abdellatif Jouahri ont apporté quelques éclairages. 

"Ce programme souhaite apporter des solutions non seulement sur le volet financement mais également sur celui de l'accompagnement. C’est la finalité de la convention signée devant Sa Majesté le Roi portant sur le renforcement de la coordination de l’accompagnement au niveau des régions", rappelle le ministre de l'Economie et des Finances.

"Si aujourd’hui, nous avons lancé une nouvelle dynamique en matière de financement des cibles prioritaires, notamment les jeunes entreprises, les TPE, le secteur de l’informel et le monde rural, la dimension accompagnement, qui est fondamentale pour la réussite de ce programme, devrait être également appréhendée avec tout l’intérêt qui se doit. En effet, l’accompagnement contribue non seulement à transformer des idées en projets effectifs et bancables, mais également à soutenir leurs chances de réussite et de croissance dans la phase post-création", poursuit-il. 

L'on comprend des différentes interventions, que cette offre d'accompagnement se base sur l'existant et se structurera au fur et à mesure de l'avancement du programme. 

La gouvernance de cet accompagnement est confiée à un comité régional intitulé "Comité Régional de Coordination de l’Accompagnement (CRCA)". Ce comité est présidé par le CRI et comprend les représentants de Bank Al-Maghrib, l’OFPPT, le GPBM, la CGEM et la CCG. Il est ouvert à d’autres partenaires comme les Chambres de commerce, d'artisanat, d'agriculture,...

Son rôle est d'assurer la coordination, le suivi et la proposition des pistes d’amélioration de l’accompagnement en vue de faciliter l’accès au financement et la remontée d’information au comité stratégique national. 

En parallèle, Mohamed Benchaâboun promet:

- La réalisation d’une cartographie exhaustive des offres actuelles d’accompagnement, conduites par les partenaires régionaux afin de les mutualiser, les rationaliser et les accélérer.

- Le renforcement du partenariat tant avec le secteur privé que la société civile pour la mise en place de l’infrastructure pour un accompagnement professionnel tout au long du parcours de l’entrepreneur et du cycle de vie de l’entreprise. "Des dispositifs de labellisation seront lancés incessamment à cet effet ", promet le ministre.

- La construction des réseaux de partenaires qualifiés qui pourront soutenir, dans le cadre de leur responsabilité sociétale, les populations cibles. 

- L’accompagnement devra recourir également aux plateformes électroniques pour toucher le maximum de la population ciblée et augmenter l’efficience des actions entreprises dans ce cadre.

Tout cela se fera dans le cadre d'une vision intégrée qui sera développée et qui permettra d’accompagner durablement l’entrepreneur. Il s'agit  de la stratégie nationale de l’entrepreneuriat "qui devra donner une réponse plus globale et soutenue aux différentes problématiques identifiées", explique Mohamed Benchaâboun.

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