Assurances: Le secteur renforce légèrement ses placements dans les Actions

Les actifs Actions ont pris une part de 48,7% dans les placements des assureurs en 2019, contre une part de 47,7% une année auparavant; dans un contexte où le rendement de cette catégorie d'actifs est plus intéressant que celui des actifs de Taux.
Selon les dernières statistiques de l'ACAPS (Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale), l'encours des placements des entreprises d'assurances et de réassurance (à l'exception des réassureurs exclusifs) s'est apprécié de 7,6% à 164,7 milliards de dirhams à fin 2019.
La ventilation des placements affectés est restée quasiment la même en glissement annuel, avec une prépondérance des actifs Actions et des actifs de Taux.
Source: ACAPS
Les actifs Actions ont pris une part de 48,7% dans les placements des assureurs en 2019, contre une part de 47,7% une année auparavant.
L'encours des placements dans les actifs Actions a en effet augmenté de 9,9%, à près de 80,3 milliards de dirhams ; dont 37,4 milliards de dirhams investis dans des actions cotées, soit 22,7% du portefeuille global des assureurs.
L'investissement dans les OPCVM vient en seconde position dans la poche allouée aux Actions, avec une part de 18,4% à près de 30,4 milliards de dirhams.
Quant aux actifs de Taux, leur part dans les placements des assureurs a reculé à 45,7% contre 46,7% une année auparavant, à plus de 75,2 milliards de dirhams. Leur encours affiche une augmentation de 5,3% en une année; alors que le marché des Taux subit des niveaux de rendements inférieurs à ceux du marché Actions.
Les actifs de Taux sont en grande partie alloués à des OPCVM, avec 20,4% du portefeuille global contre 21,3% une année auparavant, et un encours de 33,6 millions de dirhams.
Par ailleurs, la poche des placements immobiliers représente 3,7% du portefeuille global des assureurs, contre 4,1% une année auparavant. Son encours a d’ailleurs reculé de 4,4%, à près de 6,1 milliards de dirhams.
Une ventilation qui risque de changer
Le secteur des assurances prépare son passage vers les normes de Solvency II, ou Solvabilité II en français, ou même SBR, la Solvabilité basée sur les risques, selon la nomenclature retenue par le régulateur marocain; ce qui risque de chambouler la ventilation des placements des assureurs et avec elle, la globalité du marché des capitaux.
Le nouveau régime prudentiel impose un ajustement des fonds propres chez les entreprises d’assurance et de réassurance, pour que ceux-ci soient en phase avec l’ensemble des risques auxquels elles sont confrontées. Le but ultime étant, bien évidemment, d’assurer leur solvabilité.
Le calcul de la marge de solvabilité des assureurs, destinée à garantir leurs engagements vis-à-vis des assurés et à leur permettre de faire face aux aléas liés à leur activité, devra dès l’entrée en vigueur de Solvency II tenir compte de l’ensemble des risques encourus par les assureurs (opérationnel, d’investissement, de marché, etc.), et les quantifier à leur véritable valeur.
Pour mieux comprendre l’enjeu, il faut savoir qu’actuellement, la marge de solvabilité des compagnies d’assurance ne tient compte que du risque de souscription, lié aux contrats d’assurance distribués auprès de personnes physiques ou de personnes morales. Ce qui explique les marges de solvabilité très confortables qu’affichent les entreprises du secteur, généralement à trois chiffres.
Et pour ajuster leurs capitaux propres aux différents risques qui intègrent le périmètre de Solvency II, les assureurs devront se serrer la ceinture notamment au niveau de leurs placements financiers.
Les assureurs opteront pour des actifs moins risqués pour leurs placements, avec pour objectif la limitation de leurs besoins en fonds propres à mettre en place en face d'éventuels risques financiers. La recherche d’un risque moindre conduira donc à un réajustement important des portefeuilles des assurances, et donc un changement probablement remarqué au niveau du marché des capitaux. Le scénario le plus probable est une affectation plus considérable des fonds vers le marché obligataire, relativement moins risqué que le marché actions.

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