Après un début d'année morose, le MASI termine 2019 sur une hausse de 7,11%
Alors que la Bourse de Casablanca avait entamé l'année 2019 sur une note négative, le MASI est parvenu à décrocher une bonne performance à la fin de l'année. Il a été soutenu par divers éléments comme l'opération Maroc Telecom et le repositionnement des investisseurs sur les grandes capitalisations, entre autres.
Après un exercice mouvementé, la place casablancaise achève l'année 2019 sur une note positive avec une croissance de l’indice MASI de 7,11%, à 12.171,90 points; alors qu'il terminait l'année 2018 sur un recul de 8,27%.
Une aubaine alors que la Bourse de Casablanca est passée par une phase morose pour la majeure partie du premier semestre de l’année qui nous quitte, et où le MASI avait même affiché une contre-performance annuelle d'environ 3,5% à fin mars dernier, à 10.912,23 points; le plus bas niveau atteint par l'indice de toutes les valeurs cette année.
Graph MASI
Il faut dire que 2019 a commencé par un newsflow assez négatif de la part des sociétés cotées sur leurs réalisations en 2018. Des contre-performances liées à diverses raisons comme le recul de l'activité ou la multiplication des contrôles fiscaux, entre autres.
Ce n'est qu'à partir de mi-juin qu'une tendance haussière s'est formée. Et pour cause majeure, le boost de l'opération de privatisation d'une partie du capital Maroc Telecom, et le changement de la réglementation liée aux placements des OPCVM qui l'a accompagné.
En effet, les OPCVM ont été autorisés à détenir les valeurs qui pèsent plus de 15% dans l’indice MASI à hauteur de 20% de leurs fonds Actions, contre 15% initialement. Pesant jusque-là 18% de l’indice, le poids de Maroc Telecom dans le flottant est passé à 25% après le règlement-livraison des nouveaux titres cédés par l’Etat. Pour se conformer à la nouvelle pondération du marché, les OPCVM ont créé un rush vers la valeur IAM, qui a tiré avec lui la place casablancaise à la hausse.
Le trend haussier s'est par la suite interrompu début septembre, alors que les sociétés cotées publiaient des indicateurs et des résultats semestriels en recul, qualifiés de "grande déception"; et qu'une incertitude régnait sur le marché au sujet des apports de la loi de Finances 2020 mais également du remaniement gouvernemental.
Les nouvelles mesures annoncées dans le cadre du PLF 2020, notamment celles liées à la baisse du taux d’imposition pour les sociétés industrielles et à la déclaration de l’argent thésaurisé ont toutefois animé positivement le newsflow de la place par la suite, ainsi que l'amélioration du classement du Maroc dans l’indice Doing Business et la notation de Standard & Poors qui a relevé les perspectives du Maroc de négatives à stables. Des éléments qui ont amorti la déception des investisseurs face aux résultats des sociétés cotées.
Et avec un marché obligataire qui touche le fond, couplé à un manques d'alternatives d'investissement, les investisseurs se sont rués sur le marché boursier pour cette fin d'année. Les grands investisseurs institutionnels ont aussi opéré un reclassement de leurs portefeuilles en visant les plus grandes capitalisations à savoir Maroc Telecom, Attijariwafa Bank ou la BCP, entre autres; des titres dont les cours se sont nettement améliorés, ce qui a favorisé la montée du MASI.
Addoha: le cas spécial de l'année
Il faut dire toutefois que la valeur qui a passé l'année 2019 sous les radars aussi bien des investisseurs en bourse que d'autres opérateurs économiques est Addoha, qui a atteint son plus bas historique durant cette année, avec un cours de 7,5 DH le 26 novembre dernier. A ce stade, elle était la valeur la moins chère de la cote en valeur absolue.
Mais il faut dire que depuis la publication de l’aval de l’Autorité marocaine du marché des capitaux par rapport à son augmentation de capital, Addoha a vu son cours rebondir fortement, inversant la tendance baissière entamée depuis plusieurs mois.
Mais alors que la souscription à l'augmentation de capital est proposée à 10 DH l'action, et que divers investisseurs ont préféré se renforcer sur le marché à moindre prix plutôt que de souscrire à l'opération, le prix du titre sur le marché à présent a dépassé celui fixé pour l’opération. Une donne qui laisse des analystes de la place incapables à trouver des explications plaidant en faveur de la hausse, surtout que rien n'a changé dans les fondamentaux de l'entreprise.
Addoha a toutefois perdu 9,93% de sa valeur lors de cette dernière séance de l'année, pour se situer à 11,34 DH. En l'absence de réponses claires face aux rouages du cas Addoha, des analystes vont jusqu'à s'interroger sur une éventuelle intervention des investisseurs qui a soutenu le cours ces derniers jours. Une interrogation à prendre néanmoins avec des pincettes.
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