Tanger Tech : Signature imminente du contrat avec le Chinois CCCC

La signature du contrat avec le Chinois CCCC est attendue avant fin octobre. Ce n'est qu'après cela que la commercialisation des lots industriels sera entamée, selon un cahier des charges spécifique. 

Tanger Tech : Signature imminente du contrat avec le Chinois CCCC

Le 7 octobre 2019 à 12h47

Modifié 11 avril 2021 à 2h43

La signature du contrat avec le Chinois CCCC est attendue avant fin octobre. Ce n'est qu'après cela que la commercialisation des lots industriels sera entamée, selon un cahier des charges spécifique. 

La Cité Mohammed VI Tanger Tech commence à prendre forme. Lors de sa dernière conférence de presse pour la présentation des résultats semestriels 2019, le groupe BMCE a parlé brièvement de l’état d'avancement de ce projet qui déchaîne les passions depuis son annonce. 

Selon les déclarations des responsables de la banque, la première tranche de la Cité Mohammed VI Tanger Tech est prête pour le démarrage. "Le hors-site est terminé. Le in-site est très bien avancé sur la première zone de 500 hectares", a poursuivi la même source. "Le dispositif est donc prêt pour le démarrage", concluent-ils sans donner plus d’explication. 

Déjà une première liste d'entreprises ayant manifesté leur intérêt

Médias24 a sondé une source proche du projet pour avoir plus de détails. Ainsi, le premier lot de 467 hectares (sur plus de 2.000 ha) est acquis et viabilisé par la société d’aménagement de Tanger Tech (SATT). "Les travaux hors site qui comprennent les aménagements comme les accès routiers, les branchements eau/électricité, l’assainissement… ont été pris en charge par l’Etat dans le cadre d’une convention. Ils ont coûté plus de 100 MDH", détaille notre source.

Les travaux in-site ont, quant à eux, été pris en charge par la SATT. Ils comprennent, entre autres, les branchements eau/électricité à l’intérieur du site, les routes intérieures, le canal de déviation des eaux pluviales, le lotissement du terrain. Ils ont coûté environ 100 MDH.

Sur ce premier lot qui a déjà obtenu le statut de zone franche, "un premier parc industriel de 100 hectares est déjà viabilisé", nous assure notre source. 

Donc, comme il a été annoncé lors de la conférence, le site est prêt à accueillir ses premières usines qui peuvent en effet démarrer leurs travaux à tout moment, sauf que cela ne se fera pas avant quelques semaines, car la SATT n’a pas encore ouvert officiellement la commercialisation des lots industriels, comme nous l’assure notre source.

"Nous n’avons pas encore ouvert la commercialisation même si nous avons déjà une liste d’entreprises qui ont exprimé leur intérêt de façon spontané", nous confie-t-on. Selon nos informations, cette liste comprend des entreprises marocaines, espagnoles et même une joint-venture maroco-américaine.

Des conditions à remplir pour s'installer à Tanger Tech

Nos sources expliquent la non-ouverture de la commercialisation des lots industriels par deux raisons principales. Il faut d’abord élaborer un cahier des charges précis et détaillé qui définit les critères à remplir par les sociétés voulant s’installer dans la zone.

Tanger Tech est une zone franche, donc toutes les entreprises qui y opéreront doivent avoir une activité tournée à 100% vers l’export ou au service des entreprises installées dans la zone.

La seconde raison, qui est bien plus importante, est que les porteurs du projet (groupe BMCE et la région de Tanger) veulent attendre la signature du contrat avec le Chinois CCCC avec qui les négociations sont en cours depuis avril dernier afin que ce dernier soit impliqué dans la phase opérationnelle.

Pour rappel, en avril 2019 il a été procédé à Pékin à la signature d’un MoU, entre la Société d’aménagement de Tanger Tech (SATT) et l’entreprise chinoise China Construction Communication Compagny (CCCC), portant sur la relance de l’aménagement et du développement de la Cité Mohammed VI Tanger Tech. 

Depuis cette date, les deux partenaires se sont engagés dans un cycle de négociations pour transformer ce mémorandum d’entente en un contrat. 

Ils se sont donné 6 mois pour que chaque partie réalise les conditions fixées dans le MoU et que Médias24 avait révélé dans un article dédié. 

La partie marocaine a exigé ce qui suit :

- Les volets relatifs à la construction de la cité (routes, autoroutes, infrastructures) seront assurés par des entreprises marocaines.

- CCCC devra attirer des industriels chinois au Maroc.

- La main-d’œuvre employée dans la cité industrielle doit être à 90% marocaine.

- Les industries attirées doivent comporter de la R&D pour un transfert de technologie.

- CCCC doit s’engager en tant qu’actionnaire de Tanger Tech et inscrire le projet dans le cadre des projets financés par l'initiative chinoise de la route de la soie qui prévoit des financements à des conditions intéressantes pour les entreprises qui s'y inscrivent.

De l’autre côté, les Chinois exigent :

- de finaliser la convention selon laquelle l’Etat s’engage à réaliser les différentes infrastructures hors site (connexion aux réseaux autoroutiers, électriques, de distribution d'eau, d'assainissement …). Sur les 2 167 ha de toute la cité, ce sont plus de 2,4 milliards de DH qui doivent être investis par l'Etat.

- d'accorder des incitations et des avantages aux industriels qui vont s’implanter dans la zone. Le partenaire chinois veut un package similaire à celui accordé à Renault ou Peugeot. Ici, la balle est dans le camp du gouvernement marocain.

La répartition du capital, en discussion entre CCCC et les actionnaires marocains

Si la partie marocaine tempère la phase de la commercialisation, c’est que le principal apport du partenaire chinois, au-delà de la participation financière dans le projet, est sa capacité à attirer des industriels chinois pour donner vie à la ville industrielle, telle qu’elle a été imaginée au départ.

Selon nos sources, l’attente ne sera pas très longue. "Les négociations sont en phase finale", nous assurent nos sources. "Elles sont à un stade avancé. Plusieurs points ont été concrétisés, d’autres sont en cours de finalisation", nous confie-t-on.

Le Master plan qui avait été finalisé par la SATT a été, selon nos informations, revu et amélioré avec un autre "space planner" et avec la contribution de CCCC. 

A la question de savoir si CCCC a pu obtenir un package incitatif similaire à celui accordé à Renault ou Peugeot, notre source a préféré ne pas entrer dans le détail, mais nous a assuré que les discussions actuelles tournent autour "de la gouvernance de la SATT et de la répartition du capital".

C’est dire que la signature du contrat est imminente. Notre source avance que sauf surprise, le contrat sera signé d’ici fin octobre.

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