Trop de filiales chez Label'Vie ? Son directeur financier explique l'organisation du groupe
Distribution, foncier, carburant… Avec la multiplication des activités de Label'Vie, il s'avère difficile de suivre la création de richesse qui se fait au sein du groupe. Contacté par LeBoursier, Amine Bennis, directeur financier de Label'Vie nous parle des filiales qui constituent le groupe et des flux capitalistiques et commerciaux qui y existent.
La multiplication des activités au sein de Label’Vie ne permet pas de suivre facilement la création de richesse qui se fait au sein du groupe ni de comprendre les flux qui existent entre, d’une part, Label’Vie S.A et ses filiales, et d’autre part, Label’Vie et sa maison mère.
Label’Vie appartient au groupe Retail Holding, qui appartient à son tour au groupe Best Financière. Celui-ci détient une autre entité nommée Best Health. Le pôle d’activité distribution est géré par Retail Holding. Best Health, pour sa part, gère le pôle d’équipement médical. Si vous ne vous y retrouvez pas, voici un schéma:
Ci-après l’organigramme juridique de Best Financière :
Source : Label'Vie
Retail holding regroupe Label'Vie mais aussi d'autres enseignes de distribution (Virgin, Kiabi...). Nous allons nous concentrer sur l'organisation de Label’Vie S.A. qui est la seule entité du groupe cotée à la Bourse de Casablanca.
Label’Vie a quatre filiales (elle en détient juridiquement 7, mais 3 sont des coquilles vides pour le moment, elles n'exercent aucune activité). Deux gèrent une partie des enseignes de grande distribution.
Label’Vie S.A gère directement l’enseigne Carrefour Market. Sa filiale HLV, détenue à 95%, gère pour sa part les hypermarchés Carrefour. L'enseigne Atacadao est quant à elle gérée par Maxi LV (95%).
Une troisième filiale, Aradei Capital (57,4%), s’occupe de de la gestion du patrimoine foncier et immobilier du groupe. La quatrième filiale, SLV (100%), exploite les stations service ouvertes dans les grandes surfaces du groupe.
Quel est l’intérêt d’avoir toutes ces filiales ?
Amine Bennis, directeur financier de Label’Vie nous affirme que le premier intérêt derrière cette organisation est de loger chaque activité dans une entité juridique distincte. Cela permet de valoriser le métier et de lui donner une expertise spécifique.
Par exemple, l'activité foncière est logée dans Aradei Capital. C'est une structure indépendante qui lui permet de valoriser le patrimoine qu'elle détient et d’intégrer d'autres actionnaires intéressés uniquement par ce type d’activité.
Aradei s'occupe de la construction et de la location des murs à Label’Vie ainsi qu’à plusieurs grandes enseignes. "C'est un développeur de projets, un métier à part entière que les distributeurs Carrefour, Atacadao ou Label’Vie ne sont pas capables de faire", selon Amine Bennis.
Hormis Label'Vie, Aradei compte également dans son capital une banque européenne intéressée par la branche foncière et immobilière.
La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) a, en effet, réalisé un investissement de 45 millions d’euros, en janvier 2015, pour une prise de participation dans Aradei Capital, afin de permettre à la foncière de d’investir dans le développement du portefeuille d’actifs immobiliers à travers les différentes régions du Maroc.
Dans les filiales opérationnelles comme celles gérant Atacadao ou Carrefour, il y a le groupe Carrefour International dans le capital. Ce groupe est intéressé uniquement par les activités hypermarché et hyper cash.
Mais qu'est-ce qui crée réellement de la valeur au sein du groupe Label'Vie ? Le métier de base de Label'Vie est la distribution alimentaire. Autour de ce métier, il peut y avoir d’autres sources de création de richesse. L’immobilier est une source de richesse supplémentaire notamment en cas de location à d'autres partenaires.
Selon notre interlocuteur, le tout doit se faire dans une sorte de synergie parce qu’il s’agit de métiers complémentaires.
"Les trois activités de distribution ont un siège social, une centrale d'achat et une logistique communs. Acheter d’une manière groupée permet de bénéficier de prix d’achat intéressants. Cela donne de la marge additionnelle à chacune des enseignes. De cette manière, on arrive à amortir le coût du siège et de la logistique par des volumes plus importants générés par trois différentes activités".
Il existe également un système de facturation entre Label'Vie et ses filiales.
"Par exemple, c’est Label’Vie qui livre la marchandise à ses filiales. Elle leur facture donc une prestation de service liée à la logistique", continue notre interlocuteur.
Ces filiales reversent également des dividendes à Label’Vie et aussi aux autres actionnaires qu’elles peuvent avoir dans leur capital.
L’ensemble des flux échangés entre Label’Vie S.A, ses filiales ainsi que les filiales du Groupe Best Financière sont régis par des conventions réglementées, qui sont résumées au niveau du dossier d'information du programme d'émission de billets de trésorerie du groupe.
Qu’en-est-il des flux qui existent entre Label’Vie et le groupe Best financière ?
"Entre Label’Vie et Best Financière, il y a le groupe Retail Holding qui est l’actionnaire majoritaire de Label’Vie. Le premier flux qui existe entre ces entités, c’est la remontée de dividendes qui s’opère par Label’Vie à son actionnaire principal. Label’Vie et Retail Holding peuvent avoir aussi des collaborations réciproques de vente ou d’achat de prestations", explique-t-il.
Et d’ajouter : "A titre d’exemple, Retail Holding a une filiale en Côte d’Ivoire qui fait de la distribution alimentaire. Cette filiale peut solliciter les équipes de Label’Vie pour des prestations spécifiques au métier de la distribution. Label’Vie facture alors à Retail Holding le coût de ces prestations".
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