Dette privée: les émissions en hausse de 30% en 2018

S.E.H. | Le 26/7/2019 à 11:07

Les banques et sociétés de financement restent les principaux émetteurs de dette privée. Elles sont également les principaux créanciers en dette privée avec 61,5% de l’encours global.


Avec une hausse de 30%, les émissions de dette privée ont atteint 69,6 milliards de dirhams en 2018, dans un contexte encore marqué par des taux bas. C’est ce que relève le dernier rapport sur la stabilité financière pour l’année écoulée, élaboré par Bank Al-Maghrib, l'AMMC et l'ACAPS.

Ces émissions sont restées dominées par les TCN à hauteur de 64,12%, contre 68,76% en 2017. Les certificats de dépôts représentent en effet plus de la moitié de l’ensemble des émissions de la dette privée, soit 52,71% contre 53,2% en 2017.

Les bons des sociétés de financement et les billets de trésorerie représentent respectivement 7,66% et 3,75%, contre 9,18% et 6,38% en 2017. Quant aux obligations, elles représentent 35,88% du volume d’émission de la dette privée en 2018 contre 31,25% en 2017.


Les établissements de crédit (banques et sociétés de financements) restent les principaux émetteurs de dette privée avec 76% de l’ensemble des émissions. Les banques ont émis sur le marché des montants importants s’élevant à près de 47,2 milliards de dirhams, que ce soit sous forme de certificats de dépôt ou d’obligations (subordonnées principalement), ce qui représente 68% des émissions de dette privée effectuées en 2018.


Pour leur part, les sociétés de financement ont réalisé des émissions s’établissant à 5,33 milliards de dirhams, soit près de 8% de part de marché.

Source: Rapport sur la stabilité financière 2018

Les entreprises publiques représentent pour leur par 10% des émissions : "Elles visent principalement à financer d’importants projets d’infrastructure très capitalistiques dans le cadre de la mise en œuvre des stratégies sectorielles du gouvernement", souligne le document. Les entreprises du secteur privé ne représentent pour leur part que 14% des émissions de dette privée en 2018.

En dépit de la hausse du volume des émissions de la dette privée, la contribution de cette dernière au financement de l’économie ressort en légère baisse en passant de 25% en 2017 à 22% en 2018.

Cette baisse s’explique d’une part par l’augmentation du volume de remboursement de la dette privée de 34,84 milliards de dirhams en 2017 à 50,51 milliards de dirhams en 2018 ; et d’autre part par l’augmentation du volume global de financement de l’économie (Emissions du marché primaire de la bourse + variations de l’encours des titres de dette, FPCT et OPCR + variation encours crédits des établissements de crédit) de 74,89 milliards de dirhams en 2017 à 85,86 milliards de dirhams en 2018.

L'encours de la dette privée en hausse de 10,5%

Pour sa part, l'encours de la dette privée s’est établi à près de 200 milliards de dirhams à la fin de l’année 2018 contre 181 milliards de dirhams à la fin de l’année 2017, soit une hausse de 10,5%.

Cette hausse provient à hauteur des deux tiers du gisement obligataire. Les certificats de dépôts et les bons de sociétés de financement affichent des encours en hausse respectivement de 5 et 4 milliards de dirhams, alors que l’encours des billets de trésorerie a reculé de 2 milliards de dirhams.

Les établissements de crédit (banques et sociétés de financement) restent les principaux créanciers en dette privée avec 61,5% de l’encours global.

Le rapport sur la stabilité financière relève par ailleurs que la situation du risque de crédit relatif à la dette privée ressort favorable en 2018, dans la mesure où aucun événement de défaut de paiement ou de difficulté financière d’un émetteur particulier n’ont été enregistrés.

"Concernant les deux émetteurs appartenant à un même groupe immobilier ayant connu des difficultés en 2014, ils poursuivent la réalisation d’un programme de restructuration qui a permis notamment de réduire de manière significative leurs dettes bancaire et obligataire", souligne le rapport.

Quant à l’endettement net global des sociétés non financières émettrices de dette privée, il s’élève à 197,4 milliards de dirhams au terme de l’année 2018, en baisse de 2,3% comparativement à l’exercice précédent.

Leur gearing global ressort en baisse à 71% en 2018 contre 77% en 2017: "Il reste à un niveau maîtrisé dans la mesure où les dettes financières demeurent globalement inférieures aux capitaux propres", conclut le rapport.

 


 

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