L'indice MSCI Morocco recule de 2,63% à fin avril 2019
Regroupant les 11 plus importantes capitalisations de la Bourse de Casablanca, l'indice marocain a perdu 2,63% à fin avril 2019, alors que son indice de référence, composé de valeurs cotées sur 29 "Frontier Markets", a gagné 7,15% sur la même période.
A fin avril 2019, le MSCI Frontier Markets affiche une variation YTD (Year-to-date) de 7,15% contrairement au MSCI Morocco qui accuse une perte annuelle de 2,63%.
Notons qu’en 2018, l’indice marocain regroupant les 11 plus importantes capitalisations et son corollaire ont affiché des contre-performances respectives de 6,98% et 16,2%.
Voici l'évolution du MSCI Morocco et du MSCI Frontier Markets entre fin avril 2004 et fin avril 2019:
Source: MSCI
Selon un article récent de Bloomberg, certains marchés Frontiers ont largement récompensé les investisseurs à long terme.
Les analystes citent à titre d’exemple l'indice de référence du Vietnam qui a augmenté en moyenne, en monnaie locale, de 9,8% par an au cours de la décennie jusqu’en 2018, avec notamment une hausse de 48% en 2017 et une baisse de 27% en 2011.
«Cela souligne la nature idiosyncratique des Frontier Markets et leur sensibilité accrue aux affaires locales (…) Les Frontier Markets ont sous-performé Emerging Markets au cours des quatre dernières années civiles, mais ont progressé au cours de la dernière année», souligne Bloomberg.
Selon la même source, ces marchés sont moins vulnérables aux chocs externes et peuvent donc constituer un lieu sûr pour échapper aux différentes turbulences.
Aussi, les Frontier Markets sont moins corrélés aux marchés du reste du monde en raison de leurs liens financiers limités. Ils sont également moins corrélés les uns aux autres en raison de leur diversité géographique.
La Bourse de Casablanca, un marché plus cher et volatile que son corollaire
A l'instar des marchés émergents, ils risquent de subir les conséquences d'une vente massive concertée à l'échelle mondiale; les deux marchés ont perdu environ 50% de leur valeur en 2008, rappelle Bloomberg.
En effet, Frontier Markets sont considérés comme étant une classe d'actifs risquée dans laquelle les investissements peuvent être bloqués en raison d'un défaut de paiement, d'une chute des monnaies ou des contrôles des capitaux. Il existe également un risque d’hyperinflation sur certains marchés, d'après les professionnels du marché.
Sur les trois dernières années, le Frontier Markets affiche un écart-type global de 11,18%. Notons que pour le marché marocain, l’écart-type ressort à 13,42% sur la même période. Celui-ci est donc plus volatil que son corollaire.
En termes de rendement de dividendes, le MSCI Morocco surpasse, quoi que légèrement, l’indice de référence avec un D/Y (Dividend Yield) de 4,58% alors que celui du MSCI Frontier Markets ressort à 4,14% au 30 avril 2019, et ce, malgré la cherté du marché marocain se traduisant par un PER (Price-earning ratio) de 18,9 fois les bénéfices. Le PER du Frontier Markets est de 12,82 fois.
Pour rappel, le Maroc avait été déclassé vers le Frontier Markets en novembre 2013 après plus de 10 ans de présence dans l’indice MSCI Emerging Markets.
Il convient de rappeler également que le MSCI Frontier Markets inclut 29 pays dont Nigéria, Vietnam, Kuwait et le Maroc. Ce dernier représente 7,61% de son indice de référence international à fin avril 2019.
Sur ce point, il faut noter que cette pondération ne tient pas compte du reclassement de l’indice MSCI Argentina qui est passé aux Emerging Markets. Ceci est censé renforcer la pondération et la visibilité du Maroc à l’international.
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