Pourquoi l’introduction de l’amazigh dans la monnaie nationale a été rejetée

Après son adoption par la Chambre des Conseillers, la majorité gouvernementale et l'Istiqlal se sont prononcés contre l’amendement du PAM qui voulait introduire l’amazigh dans les billets de banque et pièces de monnaie. Selon Abdellah Bouanou, il faut attendre la loi organique sur l’amazigh qui va encadrer l'utilisation de cette langue. Seul problème, il n'y a aucune visibilité sur le vote de cette loi organique qui traine toujours au Parlement.

Pourquoi l’introduction de l’amazigh dans la monnaie nationale a été rejetée

Le 23 mai 2019 à 15h14

Modifié 11 avril 2021 à 2h42

Après son adoption par la Chambre des Conseillers, la majorité gouvernementale et l'Istiqlal se sont prononcés contre l’amendement du PAM qui voulait introduire l’amazigh dans les billets de banque et pièces de monnaie. Selon Abdellah Bouanou, il faut attendre la loi organique sur l’amazigh qui va encadrer l'utilisation de cette langue. Seul problème, il n'y a aucune visibilité sur le vote de cette loi organique qui traine toujours au Parlement.

Adopté lors d’un vote, le 14 mai en séance plénière, l’amendement du PAM a atterri à la chambre des représentants qui a voté, le 20 mai, contre son maintien dans la mouture du projet de loi 40-17 formant statut de Bank Al-Maghrib.

Un vote qui suscite l'étonnement sachant que la plupart des chefs de partis de la majorité sont eux mêmes amazigh. 

Sollicité par Médias24, Abdellah Bouanou, président de la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, explique les raisons de l'unanimité des partis de la majorité gouvernementale et de l'Istiqlal contre le maintien de l'amendement du PAM dans l'article 57 du projet de loi. 

"Hormis les élus du PAM et Omar Balafrej de la FGD, 19 députés du PJD, de l’UC, du MP, de l’USFP, du PPS et du PI ont tous voté contre l’adoption de cet amendement en 2ème lecture à la chambre basse.

"Notre opposition à ce texte s’explique par le simple fait que nous avons un projet de loi organique (toujours pas adopté, ndlr) qui encadre l’utilisation de la langue amazigh dans les domaines législatif, institutionnel et autres...

"Ce projet de loi définit les conditions de mise en œuvre, sur 10 ans, du caractère officiel de la langue amazighe, et ce sur tous les plans y compris monétaire.

"Pourquoi se précipiter avec un amendement intégré dans une loi ordinaire qui a moins de poids juridique qu’une loi organique ? Cette démarche procède plus de la surenchère qui n’a pas lieu d’être alors qu’il suffit d’attendre que la loi organique sur l’amazigh entre en vigueur", nous explique le député Bouanou.

L'explication peut-elle être aussi simple ? Pas sûr. Le PJD, au référentiel religieux, et d'autres partis comme l'Istiqlal, au référentiel identitaire, ne se bousculent pas pour appliquer le caractère officiel de la langue amazighe, relèvent des défenseurs de l'amendement avorté.

La loi organique relative à cette langue devait être adoptée durant la première législature après la Constitution de 2011. Elle n'a été versée dans le circuit législatif qu'en septembre 2016. Deux ans et demi plus tard, elle n’est toujours pas adoptée.

Le texte bloque en commission car il ne fait pas l'unanimité. Dernière actualité en date, une récente réunion pour l'examen du projet de loi a été boycottée par le PAM et l'Istiqlal

Rappelons que l’amendement du PAM concernait l’article 57 du projet de loi 40-17 relatif à la définition de toutes les caractéristiques des billets de banque à savoir les formats, les couleurs, les tailles…

Il comportait un paragraphe consacré à l’impression des billets et pièces de monnaie en langues arabe et amazighe sachant que ce sont les 2 langues officielles reconnues par la nouvelle Constitution.

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