Sonasid : voici pourquoi il faut miser sur le sidérurgiste
Malgré les difficultés macroéconomiques et sectorielles auxquelles fait face le groupe, CDG Capital estime que le titre n'a jamais été aussi attractif en termes de valorisation.
CDG Capital recommande le titre Sonasid à l’achat avec un cours cible de 401,5 DH, soit un potentiel d’appréciation de 18,4% par rapport au cours observé le 7 mai.
«Selon nous, Sonasid a inquiété le marché avec une série de mauvaises nouvelles exceptionnelles. Le sentiment du marché envers le titre est probablement à son plus bas».
«Nous pensons que c’est le bon moment pour construire une position, dès lors que les éléments d’amélioration opérationnelle sont assurés», souligne la banque d’affaires dans son Equity Report.
Certes, les anticipations de croissance de la production industrielle ne sont pas encore au plus bas. Le marché s’inquiète de la demande et des volumes. A court terme, les problèmes macro-économiques auront probablement plus de poids que les problèmes micro-économiques, notent les analystes de la banque d'affaires.
«A cette inquiétude nous répondons que le niveau de valorisation est particulièrement intéressant et que dans une approche stock-picking, Sonasid est devenu incontournable».
Même en appliquant un scénario de crash, sur la base d’une baisse de 10% des volumes d’acier entre 2018 et 2028, d’une chute des prix de l’acier et d’une baisse de la marge EBITDA à 4,7%, les analystes estiment que la valorisation minimale du titre serait de 362 DH, soit un pote,tiel de croissance de 6,8% par rapport au niveau actuel.
«Nous estimons que le profil de risque/potentiel du titre est particulièrement attractif à ces niveaux de valorisation», ajoute-t-ils.
Par contre, il faut noter qu’une suppression des droits antidumping pourrait entrainer de profondes réductions de prix, et par ricochet Sonasid pourrait perdre des marchés à l’export et voir ses marges se réduire davantage.
Sonasid devra faire face à une autre année difficile
Pour 2019, CDG Capital prévoit une baisse des revenus en raison de la baisse des prix des produits longs, et du volume vendu.
En effet, les prix devraient baisser en 2019, suite au ralentissement économique de la Chine et de la croissance économique mondiale, tombant à 3,3%, contre 3,6% en 2018.
Dans ce sillage, le groupe Sonasid devrait réaliser un chiffre d’affaires de 3,7 milliards de dirhams, en baisse de 4,2%.
La marge d’EBITDA devrait passer de 5,2% en 2018 à 4,8% en 2019, sous l’effet d’une baisse plus prononcée des prix du rond à béton par rapport aux prix des billettes et de la ferraille importées, explique-t-on.
Ainsi, tenant compte des éléments ci-dessous, le résultat net devrait baisser de 40,8%.
«A moyen terme, Sonasid devra bénéficier d’économies de coûts réalisées à travers l’utilisation de gaz au lieu du fuel dans les laminoirs, la valorisation des déchets, et l’augmentation des volumes grâce à la production de nouveaux produits et la consolidation du marché d’export».
«Toutefois, les perspectives à court terme restent incertaines compte tenu de la tendance baissière des prix à l’international et du faible taux d’utilisation localement», peut-on lire sur le rapport.
S’agissant du programme de réduction de coûts mis en place par le management, « nous préférons rester prudent et ne prévoir un impact qu’à partir de 2022. Par conséquent, nous pensons que la marge EBITDA de l’année 2022 sera supérieure à celle des trois dernières années de 0,8 points. Nous prévoyons une marge moyenne de 5% entre 2019 et 2021 contre une marge EBITDA de 5,6% entre 2022 et 2028», estiment les analystes de CDG Capital.
"L’export, un relais de croissance à relativiser"
Par ailleurs, le document fait ressortir également une analyse de l’activité export.
Les analystes rappellent que des droits antidumping ont été appliqués en 2018 sur plusieurs pays dont notamment la Chine, l’Ukraine et la Turquie.
«Dans ce sens, devenant compétitif par rapport aux sidérurgistes internationaux, le groupe Sonasid a exporté selon nos estimations 15,6 KT en 2018 vers les États-Unis représentant ainsi près de 4% du chiffre d’affaires (selon le management) ».
Une éventuelle extension des droits antidumping pourrait entraîner une nouvelle hausse des prix des produits en acier et pourrait faire gagner au Maroc des parts de marché en plus.
"Néanmoins, nous pensons que le ralentissement de la croissance à l’échelle internationale principalement la chine, devrait mener à une intensification de la concurrence sur le marché d’export, et par ricochet une baisse des prix. En effet, dans une optique d’absorption des frais fixes, plusieurs sidérurgistes devraient exporter à des prix bas, laissant peu de place aux sidérurgistes marocains », lit-on sur le rapport.