Heidelberg cède 7,5% de Ciments du Maroc, le marché n’est pas totalement rassuré
La cession n’augure guerre d’un mauvais signe, s’accordent à dire les professionnels du marché. Sauf dans le cas de l’existence d’un autre scénario, qui reste à présent écarté.
Comme nous l’avons annoncé hier, la cession par Heidelberg de 7,5% du capital de sa filiale marocaine correspond tout simplement à une opération financière.
L’investisseur industriel l’a bien précisé : "HeidelbergCement est pleinement engagé à demeurer sur le long-terme l'actionnaire majoritaire de Ciments du Maroc, un actif stratégique au sein du portefeuille du Groupe" a déclaré Dr. Bernd Scheifele, Président du Directoire d'HeidelbergCement au niveau d’un communiqué du groupe.
Et d’expliquer : "la réduction de notre participation entre dans le cadre de notre plan d'action d'optimisation du portefeuille et de génération de cash afin d'accélérer le désendettement du Groupe. Nous sommes toujours en bonne voie pour atteindre notre objectif d'1,5 milliard d'euros liés à la vente d'actifs d'ici la fin de l'année 2020."
En décryptant cette opération, Ayoub Msikine, directeur chez un investisseur institutionnel de la place, estime que ‘’on ne peut pas parler de désengagement de l’actionnaire de référence pour plusieurs raisons : le groupe a gardé le contrôle avec plus de 51% d’actions ; le pourcentage du capital cédé est relativement faible, et enfin ; ce type de cession pourrait répondre simplement à des contraintes liées à la structure financière de l’actionnaire cédant, indépendamment des niveaux de performance et de profitabilité de l’entité en question’’.
Et de souligner :’’par ailleurs, le fait que certains investisseurs ont exprimé leur intérêt à prendre part à cette opération envoie un signal positif au marché’’.
L’opération paraît simple. ‘’Heidelberg veut réduire sa dette. Il s’agit d’une opération d’optimisation financière ponctuelle. Et ça s’arrête là’’, commente un analyste de la place.
Toutefois, notre analyste pousse la réflexion plus loin en mettant le scénario d’un désengagement progressif sur la table. Mais, ‘’cela reste hypothétique’’, précise-t-il.
‘’Peut être cette transaction annonce une restructuration majeure du capital qui va arriver à court ou moyen terme. Il se peut qu’elle soit suivie par d’autres opérations de cession dans le cas où Heidelberg chercherait à se retirer du capital de Ciments du Maroc et ainsi effectuer un retrait du marché marocain’’.
Dans ce cas, ‘’s’il y aurait une opération de restructuration majeure qui porterait sur la majorité des titres détenus par Heidelberg, c’est le prix de cession et la qualité du repreneur qui annonceraient les couleurs’’.
‘’Le prix de cession de 7,5% du capital dégage une décote de 12% mais cela ne dérange pas puisque l’opération a été réalisée au profit d’investisseurs institutionnels, qui ont acheté ces titres, moins chers que le marché, pour les garder et non pas pour les vendre et réaliser une plus-value sur le court terme’’.
Le marché n’est pas très rassuré
Il s’avère que l’opération n’a pas été très bien accueillie par le marché.
Suite à l’annonce de la cession, le titre a cédé 5,51% en deux séances de cotation, passant de 1.530 DH au 20 février à 1.450 DH à la clôture de la séance de ce vendredi 22 février. (Voir graphique ci-dessous)
Evolution du cours de Ciments du Maroc (5 jours)
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