Carburants: les trois claques de Driss Guerraoui
Il désapprouve le plafonnement des marges et considère que la libéralisation des prix a été mal préparée. Il recommande de réactiver l'activité raffinage, d'ouvrir l'activité stockage aux indépendants et de lever les barrières d'entrée à l'activité "station-service". Un avis qui ne plaira ni à Abdelilah Benkirane, ni au gouvernement actuel, encore moins aux majors du secteur.
Le très attendu avis du Conseil de la concurrence sur le plafonnement des marges des pétroliers vient de tomber. Il a été livré après la saisine du ministre délégué aux Affaires générales et économiques, Lahcen Daoudi.
On en retient quatre choses :
1. Le Conseil désapprouve le plafonnement des marges ;
2. Il considère que la demande du gouvernement ne remplit pas les conditions légales requises ;
3. Il propose des mécanismes alternatives et plus larges pour mieux réguler le secteur ;
4. Il considère que la libéralisation des prix a été mal préparé.
C’est une claque pour le gouvernement Benkirane qui a été derrière la libéralisation des prix. Et une gifle pour Lahcen Daoudi qui a fait du plafonnement des marges son seul cheval de bataille pour répondre politiquement à la bronca contre les marges plantureuses des opérateurs.
Les pétroliers pourront souffler. Mais pas trop. Car le Conseil présidé par Driss Guerraoui propose des solutions qui vont à l’encontre des intérêts des gros faiseurs du marché.
Il recommande par exemple :
- « la réappropriation nationale de l’activité raffinage », à l’arrêt depuis la fermeture de la Samir. Le raffinage est considéré par le Conseil comme un « contre pouvoir vis-à-vis des opérateurs dominants dans les segments d’importation, du stockage et de la distribution en gros ».
- L’ouverture de l’activité stockage à des acteurs indépendants. Ici, l’objectif est de casser la main mise des gros opérateurs sur le stockage, nerf de la guerre du métier.
- La levée des barrières à l’entrée pour l’activité « stations-service ». L’activité est soumise actuellement à un agrément avec un cahier des charges assez contraignant. Il faut disposer par exemple de 30 stations services dès le départ, une condition difficile quand on connait les prix du foncier et surtout sa rareté dans les zones urbaines. Le Conseil recommande au gouvernement de substituer le régime des agréments par un simple système déclaratif et de supprimer l’obligation de disposer de 30 stations pour pouvoir exercer…
Des recommandations, en somme, qui ne plairont pas aux majors du secteur.
Le gouvernement n’est pas tenu de prendre en compte l’avis du Conseil, qui a une nature purement consultative. Mais l’avis est tellement tranché et argumenté qu’il serait difficile pour le gouvernement de l’ignorer.
Voici l’avis du Conseil :
Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!