Comme nous l’écrivions dans nos colonnes ce 3 septembre, le dernier profit warning publié par Addoha, une des plus importantes capitalisations de la Bourse de Casablanca, a clairement impacté les autres compagnies immobilières cotées. Principalement Alliances Développement Immobilier.

Mais bien que l’annonce d’Addoha ait accentué la chute de la valeur ADI, la tendance baissière a été entamée bien avant.

En effet, à la clôture de la séance du 5 septembre, Alliances affichait un cours de 92,80 DH, en régression de 54,5% en variation Year-to-date. La valeur avait clôturé la dernière séance de 2017 en culminant à 204 DH, et atteint un maximum de 233,05 DH le 9 mars dernier.

C’est la publication des résultats de l’immobilière le 30 mars de l’année en cours qui a inversé la tendance. Ceci, bien entendu, en plus de la baisse du marché boursier dans son ensemble et la méfiance des investisseurs à l'égard de tout le secteur immobilier. Alliances présentait pourtant dans ses résultats des performances respectables et même au-dessus des prévisions, selon le top management, et ce en dépit d’un recul du chiffre d’affaires.

Mais la valeur reste toutefois difficile à «lire». Selon plusieurs analystes contactés par nos soins, Alliances ne communique pas assez d’informations sur sa situation financière, ce qui rend les tâches d’élaboration de business plan ou de modélisation des flux difficiles pour eux.

Un de nos interlocuteurs nous avait par ailleurs indiqué que des éléments comme le dopage du chiffre d’affaires de ces dernières années par des ventes de terrains compliquent encore plus le travail d’évaluation.

Par ailleurs, la valeur, d’un point de vue technique, est considérée par plusieurs analystes et acteurs du marché comme étant «purement spéculative». En tout cas, Alliances ne semble pas inspirer confiance sur le marché aussi bien pour ces particularités là que pour le contexte général de son secteur, qui fait que toutes les immobilières soient actuellement boudées en bourse.

Rappelons qu'Alliances a clôturé l'année 2017 sur un RNPG et un résultat net en progression respectivement de 21% et 41%, pour atteindre 174 MDH et 251 MDH, "principalement grâce à la réduction significative des frais financiers qui ont baissé de 63% par rapport à fin 2016", avait indiqué le top management.

En revanche, le chiffre d’affaires consolidé a reculé de 15% par rapport à fin 2016 pour s’établir à 3 MMDH à fin 2017. Le management explique cette baisse par le glissement, au 1er semestre 2018, de l’opération de titrisation d’un montant de 1,1 MMDH, sans évoquer de quelconques déboires au niveau de l'activité.

Le groupe avait également annoncé que l’endettement net global du groupe sera réduit à 2 MMDH au 31 décembre 2018 après extinction de la quasi-totalité de la dette bancaire. A suivre.