Bourse: Les particuliers ont réalisé 23% des transactions en 2017 contre 40% dix ans plus tôt (BAM)

A.L | Le 31/7/2018 à 12:49

Dans son rapport annuel au titre de l’année 2017, Bank-Al Maghrib analyse la participation des particuliers sur le marché boursier marocain et son impact en termes de liquidité, de profondeur... Les détails.

Selon Bank Al-Maghrib (BAM), la participation des particuliers au marché boursier a un impact positif à plusieurs égards. «Outre sa contribution à l’amélioration de la profondeur et de la liquidité, elle renforce la légitimité et la perception de la pertinence de l’investissement boursier», indique le rapport annuel de la banque centrale au titre de l’année 2017.

BAM explique que les investisseurs individuels, notamment durant les périodes d’instabilité, réalisent en général des transactions fréquentes et s’engagent dans des stratégies opposées à celles des institutionnels qui optent plutôt pour des placements de long terme. Ils contribuent de cette manière à atténuer la faiblesse de la liquidité.

Les données empiriques font ainsi ressortir que les bourses ayant des taux élevés de participation des particuliers enregistrent globalement des ratios de liquidité relativement élevés (voir le tableau ci-dessous). Dans le cas de la Thaïlande par exemple, le taux de participation s’élève à 84% et le ratio de liquidité atteint 81%.

Source: Rapport annuel 2017, BAM

Notons que selon une étude réalisée sur un panel de pays émergents par la «fédération mondiale des bourses» et évoquée par BAM dans son rapport, la hausse des rendements boursiers et la baisse des coûts de transactions renforceraient l’attrait des particuliers, alors que l’augmentation des taux d’intérêt l’impacterait négativement (outre les facteurs structurels d’ordre culturel, institutionnel et réglementaire). 

Pour le cas du Maroc, BAM rappelle que la place de Casablanca a connu avec le lancement des programmes de privatisation au début des années 90 un engouement "très fort"aussi bien des particuliers que des investisseurs institutionnels.

Toutefois, à partir de 1998, le marché s’est inscrit dans un cycle baissier qui a engendré une perte de confiance et une sortie progressive des particuliers, très peu avertis à l’époque sur les risques entourant l’investissement boursier. Leur retour ne s’est fait que très progressivement et sur une longue période. 

Au cours de la dernière décennie, la participation directe des particuliers s’est inscrite dans une tendance baissière avec une part dans les transactions revenant de 40,8% en 2007 à 8,4% en 2015. Sur les deux dernières années, le rebond de la performance boursière a induit un retour des particuliers, leur part ayant augmenté à 15,7% en 2016 et à 23,4% en 2017.

Le retour des particuliers vers les OPCVM était plus rapide que vers la place boursière

Aussi, «l’analyse de l’évolution de l’actif net des OPCVM actions et diversifiés détenu par les particuliers fait ressortir la même tendance, mais montre que le retour de ces investisseurs vers les OPCVM a été plus rapide que vers la place boursière», indique le rapport.

BAM précise que, dès 2014, année où la MASI avait enregistré sa première hausse après trois années de baisses consécutives, l’investissement des personnes physiques dans les fonds actions et diversifiés s’est sensiblement renforcé. Leur part dans ces derniers est ainsi passée d’une moyenne de 10% entre 2008 et 2013 à 15% en 2017, année ayant enregistré le montant de souscriptions nettes le plus élevé depuis 2007, soit 3,5 MMDH.

«Ces évolutions ont été favorisées par la persistance des taux d’intérêt à des niveaux bas mais également par les efforts consentis en matière d’éducation financière. Néanmoins, et quoiqu’en légère hausse, le ratio de liquidité de la bourse de Casablanca s’est stabilisé en 2017 à 6,5%, niveau proche de la moyenne enregistrée depuis 2011, soit 6,2%», lit-on sur le rapport.

Sensibilisation, développement de nouveaux produits, nouvelle réforme de la BVC... devraient améliorer la liquidité du marché

«L’amélioration de cette situation qui continue de handicaper la place de Casablanca et d’affaiblir sa contribution à l’écosystème de Casablanca Finance City, est certes tributaire de la performance économique et de la qualité de l’environnement des affaires du pays, mais dépend également d’autres paramètres sur lesquels les responsables du marché peuvent agir à moyen et long terme».

Selon BAM, il s’agit en particulier de l’amélioration des conditions d’admission et la poursuite des efforts de promotion et de sensibilisation aux avantages qu’offre le financement via le marché boursier, ainsi que du développement de nouveaux produits tels que les fonds alternatifs « ETF » et les instruments de couverture. «Dans ce sens, la nouvelle réforme de la bourse devrait, si sa mise en œuvre est réussie, contribuer à l’amélioration de sa liquidité et de sa profondeur, notamment dans un contexte marqué par un faible niveau des taux d’intérêt», estime la banque centrale.

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