Bourse: les étrangers ont vendu en masse au premier trimestre
Durant le premier trimestre 2018, période durant laquelle le Masi a réalisé une performance de 5,4%, les investisseurs étrangers commençaient déjà à se désengager de la Bourse Casablancaise. C’est ce qui ressort des statistiques qui viennent d’être publiées par l’AMMC.
Au titre du premier trimestre 2018, le volume global des échanges sur les deux marchés, central et de blocs, a atteint 11,5 MMDH. Les échanges sur le compartiment central ont totalisé 9,15 MMDH, soit 79% du volume global. Celui-ci a reculé de 27% par rapport à la même période de l’année précédente.
Ce volume est toujours généré en grande partie par les les Organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM) qui s'accaparent 39%, suivis des personnes morales marocaines, des personnes physiques marocaines puis des personnes morales étrangères avec des parts respectives de 24 %, 18% et 13%, selon les statistiques de l'AMMC.
Dans les données publiées par l'Autorité, un seul constat frappe à l'oeil: les investisseurs étrangers (personnes physiques et morales) se sont distingués par une position nette vendeuse contrairement à toutes les autres catégories d’investisseurs pendant ce premier trimestre, et ce, dans un contexte où l’indice principal du marché Casablancais a réalisé une performance de 5,4% à fin mars 2018.
Notons que les statistiques de l'AMMC viennent couronner une série d'articles publiés par LeBoursier dans ce sens.
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En effet, le volume des actions cédées par les personnes morales étrangères sur le marché central s’élève à près de 1,4 MMDH, en hausse de 24,8% par rapport à la même période un an auparavant ; alors que le volume d’achat ressort à 961 MDH, en retrait de 10,3%. Soit une position nette vendeuse de 425 MDH.
Pour sa part, le volume de titres vendus par les personnes physiques étrangères est de l’ordre de 71 MDH, en progression de 4,2% contre 64 MDH à l’achat, en baisse de 23% par rapport au premier trimestre 2017. Soit une position nette vendeuse 7,85 MDH.
Les professionnels de la place déjà sollicités par LeBoursier s’accordent à dire que les investisseurs étrangers effectuent des arbitrages et se désengagent petit à petit du marché marocain. Ceci pour la simple raison qu’ils pensent que la place Casablancaise est chère. Ils estiment également avoir gagné assez d’argent sur ce marché et préfèrent réorienter leurs fonds vers d’autres marchés plus attractifs.
Selon nos sources, le retour prévu à des niveaux normaux de croissance bénéficiaire des entreprises cotées à la Bourse de Casablanca (aux alentours de 5 à 6% en 2018, d’après les pronostics des analystes) est considéré comme étant un autre facteur explicatif de la sortie des investisseurs internationaux.
Par rapport au reste de l’année 2018, les spécialistes du marché estiment que la tendance actuelle devrait se poursuivre surtout que le marché marocain manque de liquidité actuellement et d’événements majeurs capables de faire changer la donne. De plus, le reclassement ou la sortie de certaines valeurs marocaines du MSCI Frontier Markets en mai dernier s’est traduit directement par le retrait des investisseurs étrangers du marché marocain. Pour rappel, l’indice MSCI Frontier Markets auquel appartient le Maroc permet d'accroitre la visibilité de celui-ci à l’international.
Toutefois, la publication des résultats semestriels par les entreprises cotées en septembre est attendue. Pour l’instant, c’est le seul évènement susceptible de favoriser le retour des investisseurs aussi bien marocains qu’étrangers sur le marché Casablancais.
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S’agissant des personnes morales marocaines intervenant en bourse, celles-ci ont drainé un volume de 2,3 MMDH à l’achat et 2,1 MMDH à la vente. Notons que les deux volumes ont évolué à la baisse de 23,5% et 41% respectivement.
Les personnes physiques marocaines ont, quant à elles, drainé un volume de 1,6 MMDH que ce soit à l’achat ou à la vente, sauf que l’évolution de ce volume est beaucoup plus importante à l’achat (-46,5%) qu’à la vente (-4,2%) par rapport à la même période un an plus tôt.
Pour les OPCVM, le volume d'achat d'actions sur le marché central s'élève à 4 MMDH, supérieur à celui de la vente qui s'établit à 3,1 MMDH. Il faut noter que l’activité de ces organismes a été réduite étant donné que les volumes à l’achat et à la vente ont reculé respectivement de 21% et de 16,6% en glissement annuel.
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