Interrogations sur l'avenir de Stroc malgré l'activation de la procédure de sauvegarde
La relation de Stroc avec ses partenaires (fournisseurs, donneurs d'ordres, banques) risque de se compliquer davantage, ce qui peut bloquer la reprise de ses activités et le sauvetage de l'entreprise. Le syndic judiciaire rendra son rapport dans 4 mois.
C’est l’entreprise elle-même qui a demandé son placement en sauvegarde. Cette procédure vient en amont des procédures de redressement et de la liquidation judiciaire. Elle est censée préserver l’entreprise et garantir la poursuite de son activité.
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Stroc vise à travers cette procédure la "préservation des intérêts de ses clients, de ses collaborateurs, de ses partenaires et de ses actionnaires".
Toutefois, dans cette situation, la relation de Stroc, qui ne paie pas une grande partie de ses salariés depuis 9 mois, risque de se compliquer davantage avec ses partenaires. Comme nous l’a affirmé une source de la profession, "aucun fournisseur ne fera crédit à Stroc. Il demandera automatiquement du cash. Et pour cela, la banque ne financera surement pas".
La sauvegarde peut plonger Stroc dans un cercle vicieux. Au lieu de lui permettre de dépasser ses difficultés, elle peut faire fuir les fournisseurs ; les donneurs d’ordre ainsi que les banquiers.
Depuis son introduction à la bourse de Casablanca en 2011, Stroc a envoyé plusieurs signaux d’alerte: arrêt des chantiers suite à un conflit social (2012) ; endettement assez lourd ; tension sur la trésorerie ; chiffre d’affaires en dégringolade ; résultats déficitaires (2012, 2015, 2016, 2017), fonds propres négatifs...
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En fait, la situation est difficile pour tout le secteur. Buzzicheli, fleuron de l’industrie métallurgique, est en redressement judiciaire depuis le 31 juillet 2017.
Stroc connaîtra-t-elle finalement le même sort que Buzzicheli ? La réponse à cette question attendra le rapport du syndic judiciaire de cette affaire, Mohamed Toukani.
En se basant sur le rapport qu’il doit élaborer dans une période de quatre mois, il devra proposer au tribunal soit l’adoption du plan de sauvegarde, soit sa modification ou la mise en redressement de l’entreprise. Le scénario d’une liquidation n’est pas totalement écarté.
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