La lente descente aux enfers de Stroc Industrie

Mouna Ettazy | Le 31/5/2018 à 14:35

Depuis son introcuction en bourse, Stroc a envoyé plusieurs signaux d’alerte: arrêt des chantiers suite à un conflit social (2012) ; endettement assez lourd ; tension sur la trésorerie ; chiffre d’affaires en dégringolade ; résultats déficitaires (2012, 2015, 2016, 2017), fonds propres négatifs...

Devant l’incapacité de redresser ses indicateurs financiers et d’honorer ses engagements, la Société de Travaux de Réalisations d'Ouvrage et de Construction Industrielle (Stroc Industrie) vient de demander son propre redressement judiciaire.

Cette demande de redressement appuie celle soumise par un ancien salarié le 24 avril dernier. D’après son avocat, la société se trouve dans un état de cessation de paiement depuis 8 mois

>>Lire Aussi : Stroc Industrie demande son propre redressement, le tribunal tranchera le 7 juin

Il importe de souligner que les difficultés qui frappent Stroc Industrie ne datent pas d’hier mais sont étroiement corrélés à la difficile situation de tout le secteur des IMME.

Depuis son introcuction à la bourse de Casablanca, Stroc a envoyé plusieurs signaux d’alerte: Arrêt des chantiers suite à un conflit social (2012) ; endettement assez lourd ; tension sur la trésorerie ; chiffre d’affaires en dégringolade ; résultats déficitaires (2012, 2015, 2016, 2017), fonds propres négatifs, etc.

Les saisies des biens de l’entreprise se sont enchaînées durant ces trois dernières années suite à son incapacité à honorer ses engagements vis-à-vis de ses fournisseurs.

Ce sont autant d’éléments qui ont inquiété le marché et semé le doute sur la continuité de l’activité de cet industriel, et ce depuis plusieurs années.

>>Lire aussi : Stroc industrie fait face à plusieurs recours judiciaires pour défaut de paiement

D’ailleurs, les résultats financiers de cet industriel au titre de l’exercice 2015 été accompagnés de deux réserves de la part des commissaires aux comptes. La première concerne les résultats non concluants d’une procédure de contrôle interne. La seconde est relative aux fonds propres négatifs et à une incertitude sur la continuité de l’activité.

Rappelons que les dirigeants de Stroc cherchaient un partenaire pour apporter de l'argent frais, sans succès. 

Un parcours en bourse loin d’être joyeux

Affichant plusieurs signes de fragilité, Stroc a été à maintes reprises sanctionnée par le marché boursier. Cela se reflète à travers la baisse significative de son cours.

Introduite en juin 2011 au prix de 357,00 DH, son cours a dégringolé de plus de 90% pour s’établir à 34,85 DH (au 31 mai 2018).

Evolution du cours de Stroc depuis son IPO


A l’issue de la séance boursière de ce jeudi 31 mai, et suite à la circulation de l’information concernant la procédure judiciaire qui a été engagée contre Stroc, son cours a drastiquement baissé de 9,99%, à 34,85 DH, après l’échange de 2.452 actions. 

Le sort de cette entreprise industrielle sera décidé le 7 juin prochain. Affaire à suivre...

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 2/5/2024 à 10:49

    Baisse de 5,1% des recettes touristiques à fin mars

    Les dépenses de voyages progressent bien plus fortement que les recettes à fin mars. Le solde de voyages recule de 17,6% à fin mars à 16 MMDH.
  • | Le 1/5/2024 à 16:30

    Inetum Maroc se renforce : “Il y a les talents, les conditions et la taille critique pour le faire” (PDG)

    Le géant des services numériques a annoncé vouloir tripler ses effecifs au Maroc d'ici 2027. Le PDG du groupe revient pour Médias24 sur les raisons de ce choix stratégique et sur l'évolution de l'activité du groupe depuis 20 ans d'implantation dans le royaume. Base offshore réputée dans l'Hexagone, le Maroc devient également de plus en plus attractif avec un marché local en fort développement. Entretien.
  • | Le 29/4/2024 à 14:30

    Le retrait des banques françaises du Maroc renforcera la compétition sur le marché

    Le Crédit Agricole et la Société Générale se sont désengagés du Maroc, et leur retrait aura, à terme, un impact sur la concurrence au sein du marché. Cette dernière se renforcera avec l'arrivée dans l'actionnariat d'acteurs locaux, plus indépendants, agiles, réactifs et déterminés à gagner des parts de marché.
  • | Le 26/4/2024 à 15:26

    Dislog Group clôt l'acquisition de CMB Plastique auprès de Mutandis

    La transaction a été bouclée pour un total de 330 MDH. L'objectif, à terme, est de changer le positionnement de CMB Plastique. L'usine de préformes deviendra une entité qui vendra aux clients de Dislog Group, in situ, des bouteilles fabriquées avec leurs bouchons et étiquettes, leur permettant ainsi de variabiliser leurs coûts de production.
  • | Le 25/4/2024 à 15:04

    Maroc Telecom : des résultats au 1er trimestre conformes aux prévisions et des menaces persistantes

    Le groupe a affiché une légère hausse de ses revenus et une stagnation de sa profitabilité à fin mars. Ces résultats sont sans surprise. Le groupe, dans le sillage de la Coupe du monde 2030, devra fortement investir dans la 5G qui se fait encore attendre. La menace de l'amende est toujours présente, malgré l'appel de la décision judiciaire dans son litige avec Wana.
  • | Le 25/4/2024 à 10:01

    Maroc Telecom. Hausse des revenus au 1er trimestre, profitabilité stable

    Le groupe affiche une légère hausse de ses revenus à fin mars 2024, poussés par les filiales Moov. La profitabilité globale du groupe reste stable sur la période à 1.528 MDH. Les revenus au Maroc reculent de 1,3%, notamment du fait de la baisse du Mobile.