Bourse: Les courtiers en assurances sont-ils des valeurs d’avenir ?

Mouna Ettazy | Le 18/5/2018 à 15:32

Agma Lahlou Tazi et Afma semblent bien solides. La question qui se pose est de savoir s’ils peuvent faire face à la montée de la bancassurance et à l’avènement de la digitalisation ?

Les deux courtiers d’assurance cotés à la Bourse de Casablanca, à savoir AFMA et Agma Lahlou-Tazi, affichent de bons indicateurs financiers et boursiers.

Rappelons en effet qu’Agma Lahlou-Tazi a clôturé l’exercice 2017 sur un résultat net de 42,3 MDH contre 40,7 MDH une année auparavant, soit une hausse de 3,9%. Le chiffre d’affaires s’est, lui, établi à 113,9 MDH, en augmentation de 3,1 MDH en comparaison avec 2016.

Ainsi, le Conseil d’administration a décidé de distribuer un dividende ordinaire de 205 DH par action (41 MDH en total), soit le même dividende que l’année précédente.

Pour ce qui est des réalisations d’Afma à fin 2017, le groupe a enregistré un résultat net part du groupe de 58,5 MDH, en hausse de 3% par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires s’est, lui, établi à 183,3 MDH, soit une hausse de près de 1%.

Soulignons qu’au niveau de la note d’information réalisée à l’occasion de son introduction en bourse, Afma avait prévu de réaliser un résultat net part du groupe de plus de 60,9 MDH en 2017 ainsi qu’un chiffre d’affaires qui dépasse les 190 MDH, soit un écart d’à peu près 4% et 7%, en ordre respectif.

Malgré tout, les deux courtiers demeures classés parmi les dix sociétés offrant les meilleurs taux de rendement de la cote au titre de l’exercice 2017. 

Le taux de rendement d’Agma s’est établi à 6,84% en 2017, soit le niveau le plus élevé de la place. Afma, elle, affiche un taux de 5,63%. Rappelons qu’en se basant sur la capitalisation boursière du 31 mars 2018, le Dividend Yield du marché au titre de l’exercice 2017 ressort à 3,27%.

S'agissant de leurs cours, les deux valeurs demeurent relativement stables, Agma gravitant autour de 3.000 DH et AFMA autour de 1.000 DH

Un secteur en mutation

Cela dit, peut-on relier le léger écart entre les prévisions et les réalisations d’AFMA en 2017 (les prévisions pour Agma ne sont pas disponibles) aux mutations que connait le secteur des assurances  ? Les deux courtiers vont-ils résister à la montée de la bancassurance et à la digitalisation de l'assurance ?

Face à ces menaces, le PDG du groupe AFMA reste confiant. 

Contacté par LeBoursier, Farid Bensaid nous a déclaré que "La bancassurance demeure réglementée au Maroc". Autrement dit, elle ne pose problème pour le moment que quand les réseaux bancaires commercialisent des produits autres que ceux permis par la loi (celle-ci limite leur activité aux produits de l'assurance-vie). Les courtiers les plus menacés sont ceux qui travaillent exclusivement avec des particuliers.

Pour ce qui est de la digitalisation, M. Bensaid admet que le passage au digital est inévitable : "Aujourd’hui on est dans l’ère du digital. Il faut que chacun travaille pour s'adapter à ce nouveau mode de fonctionnement et de commercialisation".

Il ajoute : "Je pense que les entreprises d'assurance et de courtage structurées ont déjà réfléchi aux actions à mener pour surfer sur la vague de la digitalisation".

Toutefois, il existe toujours une contrainte légale qui bloque la transformation numérique totale: "Il y a toujours le problème de la signature électronique", déplore le PDG d’Afma. "Les clients ne peuvent avoir leur quittance s’ils ne signent pas le contrat d'assurance, et pour le faire ils doivent encore se déplacer chez leur courtier. Si on veut digitaliser tout le processus de l’assurance, il faut que la réglementation évolue", ajoute-il.

"Mais je pense que l’ACAPS planche sur le dossier actuellement", souligne-t-il.

Il précise qu’au sein d'AFMA, "cela fait plusieurs années qu’on travaille sur ce sujet. Nous avons des choses déjà prêtes, d’autres en cours de développement". 

"La digitalisation fait bel et bien partie de nos préoccupations, et elle ne représente pas forcément un danger pour la continuité de notre activité. Au contraire, elle constitue une opportunité qu’il faut saisir, puisqu’elle va faciliter l’accès à l’assurance, à condition que la réglementation nous permette de le faire", précise-t-il.

Toutefois, "elle représente une source de concurrence supplémentaire pour ceux qui ne prennent pas le virage du digital", conclut le PDG d'AFMA.

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