Exclusif. Nouveau port de Safi: l’avancement des travaux en images

A cause des multiples déboires de ce chantier, notamment l’effondrement du quai charbonnier, les travaux ont pris du retard. Le ministère de l’Equipement, maître d’ouvrage, annonce la fin du projet pour fin 2018, le groupement chargé de la construction aussi. Quelle a été l’origine de l’effondrement des blocs ? Quelle solution a été trouvée? Les réponses vous sont livrées avec des photos exclusives du chantier en cours.

Exclusif. Nouveau port de Safi: l’avancement des travaux en images

Le 14 mai 2018 à 18h48

Modifié 14 mai 2018 à 18h48

A cause des multiples déboires de ce chantier, notamment l’effondrement du quai charbonnier, les travaux ont pris du retard. Le ministère de l’Equipement, maître d’ouvrage, annonce la fin du projet pour fin 2018, le groupement chargé de la construction aussi. Quelle a été l’origine de l’effondrement des blocs ? Quelle solution a été trouvée? Les réponses vous sont livrées avec des photos exclusives du chantier en cours.

Est-ce un chantier maudit? Le projet du nouveau port de Safi cumule les déboires depuis l'incident survenu en août 2017 où des blocs constituant le quai charbonnier se sont fissurés, nécessitant sa démolition pour une reconstruction à zéro. Bien que ce quai charbonnier ne représente que 4% de l’ensemble de l’ouvrage, il a causé un retard important. 

Quelle est l’origine du problème? C’est une question que tout le monde se pose et à laquelle personne n’apporte de réponse, notamment au niveau du ministère de tutelle. Nous avions précédemment annoncé qu’une expertise a été mandatée par le ministère de l’Equipement et menée par Tanger Med Engineering (TME). Le rapport, qui a pour objectif d’expliquer ce qui s’est passé, a été finalisé il y a plusieurs semaines, mais n’a été présenté officiellement au ministère, selon nos informations, que le 25 avril dernier. Les conclusions de ce rapport sont encore confidentielles.

Sur le plan technique, des sources proches du dossier nous expliquent que le problème constaté au niveau des blocs est dû à un problème complexe lié au béton. Dans la conception initiale du quai charbonnier, les blocs en béton devaient avoir une certaine forme et suivre un montage particulier leur permettant de supporter le poids du quai.

En général, le béton résiste à la compression, mais cède à la contrainte de traction. Ce qui lui permet de résister à la traction, c’est le fait de l’armer par l’acier.

La rupture du quai charbonnier est intervenue car les blocs inférieurs (bases) ont cédé sous le poids des blocs supérieurs. Et selon nos sources, il y a eu «un effet de traction qui était difficile à détecter».

La vue du quai chabornier à partir de la digue principale
 

Mais depuis, le ministère, le groupement chargé de la construction mené par la SGTM, TME ainsi que les autres cabinets impliqués ou sollicités dans ce dossier ont mené des études beaucoup plus poussées à la fois pour comprendre le problème et savoir comment le résoudre.

Selon nos sources, la SGTM travaille actuellement sur la production de nouveaux blocs pour le quai charbonnier. «Les blocs formant la fondation seront armés avec de l’acier et ceux en haut de la structure seront renforcés avec du béton».

La production des nouveaux blocs est toujours en cours. C’est ce qu’a constaté Médias24 sur place lors d’une visite effectuée le vendredi 11 mai sur le site du nouveau port. Certains blocs nécessaires au quai pèsent jusqu’à 100 tonnes, l’équivalent de 100 voitures (voir image).

Un nouveau bloc produit pour le quai charbonier, transporté pour l'entreposage dans la zone de stokage 

Combien reste-t-il à produire? « Nous avons des blocs déjà construits, d’autres en stock ou en cours de production. Je n’ai pas le bilan en tête», explique notre interlocuteur. 

Avec une dizaine de coffrages de formats différents, le rythme de production des blocs destinés au quai est de 6 blocs par jour en moyenne. Chaque bloc reste dans son coffrage (une sorte de moule géant) entre 18h et 20h. Quand il est décoffré, il reste sur place pendant 30 ou 40 heures, c’est le laboratoire qui désigne le bon moment pour la manutention.

La production des nouveaux blocs se fait parallèlement à la récupération des anciens blocs à remplacer. «C’est une opération complexe. On procède au cas par cas, en fonction de l'état et de la disposition de chaque bloc», explique à Médias24 une source du chantier.

Où en est donc cette opération? «Nous sommes à plus de 86%», nous répond-on. Le vendredi 11 mai, les équipes poursuivaient l’opération d’évacuation du ballast qui a coulé suite à la fissuration des blocs.

  

L'opération d'évacuation du ballast (vue à partir du quai charbonnier)

En même temps, l’opération de réglage de l’assise était en cours... 

Un plongeur actionne un équipement qui permet de mettre à niveau le sol de l’assise qui accueillera le nouveau quai.

Le plongeur se prépare à aller dans l'eau pour l'opération de réglage de l'assise.

Opération de réglage de l’assise (suite)

Opération de réglage de l’assise (suite)

Quoi qu’il en soit, sur cette partie du chantier, il reste beaucoup à faire. Si la digue principale, le quai de service et le reste de l’ouvrage sont quasi-finis, le peu qui reste à faire ne prendra que quelques semaines. C'est le travail que nécessite encore le quai charbonnier qui est important.

Sur place, nous avons pu constater qu’une grande partie de la digue principale est, en effet, finalisée. «Il reste quelques parties que nous terminerons d’ici quelques semaines tout au plus», nous assure-t-on. Il est question donc de finaliser l’extrémité de la digue -qui mesure rappelons-le 2,2 km de long- et quelques tronçons. «Si vous revenez lundi tout cela sera terminé», explique notre guide. «Si vous revenez dans un mois, beaucoup de choses auront changé», ajoute-t-il. Les équipes se mobilisent pour couler le béton et finir une fois pour toutes le passage principal.

Une partie de l'extrémité de la digue, appelée musoir, en attente de coulage de béton

Le mur extérieur est également en cours de finalisation. Plusieurs ouvertures qui étaient aménagées pour faciliter le déplacement sur le chantier vont être fermées. Ces pans du mur seront coulés, ensuite ce dernier sera renforcé et protégé par la pose des accropodes. Le mur de la digue est en cours de finalisation. "On pose jusqu’à 80 à 100 blocs par jour", nous est-il expliqué.

Pose d'un bloc sur le mur extérieur

À ce rythme, et malgré l’importance des efforts à consentir pour reconstruire le quai charbonnier, tous nos interlocuteurs répètent en chœur que «l’achèvement des travaux se fera en fin d’année». Ils assurent que ce délai sera maintenu, car «les moyens techniques et humains ont été renforcés et les équipes travaillent H24».

Il reste donc un peu plus de 7 mois à la SGTM pour livrer l’ouvrage à son propriétaire. Entrera-t-il en service en même temps? Ce n’est pas certain. Car nous ne parlons, depuis l’ouverture, de ce dossier que de la phase de construction des gros-œuvres. Après la phase de construction suivra la phase d’aménagement et de viabilisation du port (les bureaux, les routes internes, les postes de la douane et de la police, l’électricité ...). Et cela, c’est une autre paire de manches.

Le quai charbonnier a pour objectif l'approvisionnement de la centrale électrique de Safi (photo) en charbon.

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