Bourse: A quand le retour des investisseurs étrangers?
Après le recul des investissements étrangers sur la place Casablancaise en 2017, la tendance n'a pas l'air de s'inverser en ce début d'année 2018 vu la situation de liquidité sur le marché. Une situation plutôt "calme" est prévue sur les prochains mois. Détails.
A fin 2017, les volumes d'achat des étrangers (personnes morales et personnes physiques) au niveau du marché central s’élèvent à 4,4 MMDH, en retrait de 11,4% par rapport à 2016. Ce volume constitue 11% du volume global d'achat d'actions, contre 12,4% un an auparavant.
Quant au volume de vente des titres sur ce compartiment, il s’établit à 4,9 MMDH contre 4,1 MMDH en 2016. Ce volume représente 15,5% du volume global de vente au lieu de 12,8% l'année précédente.
Ces chiffres révèlent la positive nette vendeuse des étrangers et leur désengagement progressif du marché marocain.
Sur le marché de blocs, les entreprises étrangères ont totalisé un volume d’achat de titres de 25,4 MDH, en progression de 15,5%. En face, le volume des ventes sur ce compartiment s’établit à 600 MDH contre 3,5 MMDH un an auparavant, soit un recul de 82%.
Il faut noter que ce soit pour le volume d’achat ou de vente, la part des investisseurs étrangers est quasi-nulle sur le marché de blocs en 2017 (0,1% des volumes totaux).
Les résultats semestriels peuvent améliorer la situation
Concernant 2018, un trader d’une grande banque de la place nous confirme que la situation devrait rester inchangée, autrement dit "calme", accompagnée de faibles volumes étant donné la faible liquidité et l'absence d’événements majeurs pouvant inverser la tendance.
Du moins jusqu’à la publication des résultats semestriels par les sociétés cotées en septembre prochain. Notre interlocuteur précise que ces derniers pourraient booster un peu les volumes.
Notons que la quasi-absence des introductions en Bourse joue un rôle considérable dans le désengagement des investisseurs étrangers du marché marocain. Dans ce sens, notre source rappelle que la seule introduction en Bourse qui a eu lieu (celle d'Immorente) n’a pas connu un grand succès.
Aussi, «pour les investisseurs étrangers, le marché marocain reste un peu cher», ajoute notre interlocuteur.
Il explique qu’il peut y avoir des opérations techniques sur le marché de la part des investisseurs étrangers, telles que des aller-retour afin qu'ils revalorisent leur portefeuille mais pas des transactions réelles significatives.
Par ailleurs, notre trader ajoute : «Si le Maroc organise la coupe du Monde 2026, cela pourrait être un bon catalyseur pour le marché».
Le retour du Maroc dans le MSCI Emerging Markets: On n'y est toujours pas !
Il est à noter que ce retrait des institutionnels étrangers s’est reflété dans le déclassement du Maroc vers le Frontier Markets en novembre 2013 après plus de 10 ans de présence dans l’indice MSCI Emerging Markets.
Il est vrai que la place Casablancaise prépare actuellement son retour dans le MSCI Emerging Markets mais elle n’y est toujours pas, selon notre source.
«Le retour dans le MSCI Emerging Markets n'aura pas lieu en 2018 vu la faiblesse des volumes et des rendements sur le marché», conclut notre interlocuteur.
Pour sa part, Karim Hajji, DG de la Bourse de Casablanca, nous indique «quand la situation de la liquidité sur le marché sera confortable, le retour au marché émergent sera automatique ».