Assurances: Où en est le deal Saham-Sanlam?

Sara El Hanafi | Le 8/5/2018 à 15:51

Les milieux d'affaires se posent des questions sur la recevabilité de l’offre de Sanlam par le régulateur, qui pourrait y voir une menace plus qu’une opportunité pour le marché marocain de l’assurance. En réalité, les délais de réponse de l'ACAPS ne sont pas encore échus.

Deux mois après l’annonce de la cession de Saham Finances, le pôle assurances du groupe Saham, au sud-africain Sanlam, le microcosme marocain des affaires est dans l’expectative. Et pour cause: le régulateur marocain des assurances, à savoir l’ACAPS, n’a toujours pas accordé son autorisation, nécessaire à l’aboutissement du deal.

En effet, la cession est suspendue à l’obtention des autorisations réglementaires. Le dossier de demande d’autorisation, qui devait être déposé fin mars selon Saham, octroie à l’ACAPS un délai de 30 jours pour y répondre, conformément à la loi. Le calendrier de l'opération vise à ce que le closing de l’opération se fasse vers juillet et au plus tard vers novembre 2018.

Contactée par nos soins, une source autorisée à Saham répond: "nous sommes toujours dans les délais prévus par la loi. Il n'y a pas de retard".

Une source autorisée de l’ACAPS nous répond de son côté que l’Autorité est tenue par la loi de ne pas communiquer sur les dossiers en instruction.

Elle ajoute toutefois: "Nous sommes dans les délais". 

Saham Assurances est leader de l’assurance Non Vie au Maroc, avec une part de marché de 17,4% en 2017. La part de marché globale de l'assureur est de 12,4%, ce qui le place à la quatrième position.

Une force de frappe qui d’ailleurs sera sûrement renforcée sur le segment de la Vie, eu égard au leadership du groupe Sanlam sur ce segment qu’il compte apporter à sa filiale marocaine. Saham Assurances a terminé l’année 2017 sur une part de marché de 6% en Vie, contre 5,4% en 2016.

Différentes rumeurs et conjectures avancent l'hypothèse d’un possible blocage de l’opération en raison du pays d’origine de l’acquéreur, à savoir l’Afrique du Sud, dont les relations politiques avec le Maroc sont marquées parfois de tensions. Les Sud-Africains viennent de déclarer qu'ils n'appuieront pas la candidature marocaine à la coupe du monde 2026 et ce, "pour des raisons politiques".

Cela étant, de plus en plus d’opérateurs sud-africains viennent investir dans le Royaume (Hôtel Mazagan, Anfa Place, entre autres), et les relations économiques entre les deux pays semblent s'améliorer. Les sud-africains voient dans le Maroc une porte d’entrée à l’Afrique du Nord et de l’Ouest, et un havre de stabilité institutionnelle et macro-économique, tout comme il a été qualifié par Ian Kirk, président de Sanlam, cité dans le communiqué annonçant l’opération. Dans sa politique africaine, le Maroc parie sur le renforcement des relations politiques et économiques et il a multiplié les ouvertures en direction de pays réputés hostiles.

Rappelons que Sanlam est monté progressivement dans le capital de Saham Finances, passant par plusieurs paliers: 30% puis 45%, avant de porter sa participation à 100%. La nouvelle opération sera effectuée pour 1,05 milliard de dollars.

Saham Finances contrôle:

-Saham Assurances (à près de 53,4%),

-les activités d’assistance (70% pour Saham Assistance et 100% pour Isaaf Santé),

-et les activités de réassurance et de TPA (tiers payant assistance).

Saham Finances détient par ailleurs toutes les filiales africaines d’assurances du groupe, qui est présent dans près de 20 pays africains. En tenant compte du Moyen Orient, Saham opère dans 26 pays.

La décision de l'ACAPS semble imminente.

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