Le système financier marocain en débat à Rabat

Le 24 avril 2018 à 9h59

Modifié 24 avril 2018 à 9h59

Le rôle du système financier marocain dans la croissance économique a été au centre d'un débat, organisé lundi 23 avril par Bank Al-Maghrib.

"Le système financier marocain se positionne aux premiers rangs des pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (Mena)", a indiqué, lundi à Rabat, le directeur général de Bank Al-Maghrib, Abderrahim Bouazza.

Cette position est attribuée aux politiques et aux mesures entreprises par les pouvoirs publics durant les dernières décennies, a expliqué M. Bouazza, à l'ouverture de la 3e édition des Journées internationales de macroéconomie et de finance (JIMF). Ces journées sont organisées les 23 et 24 avril à Rabat par Bank Al-Maghrib, l'Université Cadi Ayyad de Marrakech et le Centre des sciences économiques "The Bernoulli" de l'Université de Bâle (Suisse) sur le thème de "la finance au service de la croissance".

Toutefois, l’expérience vécue lors de la dernière décennie nous interpelle, a–t-il souligné, ajoutant qu’après une phase de croissance rapide du crédit de 16% en moyenne entre 2005 et 2011, le financement de l’économie par le système bancaire a ralenti autour de 3% en moyenne entre 2012 et 2017, à cause des facteurs liés tant à la demande qu’à l’offre du crédit.

Il a indiqué que Bank Al-Maghrib a conduit à une politique monétaire "accommodante" et a mis en place des dispositifs spécifiques pour soutenir le financement des PME, faisant savoir que le gouvernement a de son côté renforcé les systèmes de garantie des crédits bancaires bénéficiant aux PME ainsi que les mesures d’accompagnement de cette catégorie d’entreprises.

Et d’ajouter que dans le but de renforcer la résilience du système bancaire et financier marocain face aux chocs, la réglementation prudentielle applicable aux banques a été renforcée et un cadre de surveillance "macro-prudentielle" a été mis en place pour maîtriser les risques systémiques.

"Si le système financier n’a pas été affecté directement par la crise financière internationale, il en a subi les effets à travers les canaux réels", a-t-il noté, rappelant que la croissance économique non agricole a ralenti suite à la crise et s’est située en moyenne autour de 3% au cours des cinq dernières années, contre presque 5% entre 2001 et 2008.

"Ce niveau de croissance ne permet pas de résorber le chômage en particulier celui des jeunes qui reste très élevé", a encore fait observer M. Bouazza.

Pour sa part, M. Said Tounsi, professeur à l’université Mohammed V -Rabat, a souligné, dans son exposé sur les risques des bulles financières au Maroc, que le marché financier marocain est caractérisé par un faible degré d’attractivité et de développement, ainsi que des dysfonctionnements profonds tels que le niveau bas de liquidité et sa forte concentration sur quelques valeurs (les secteurs banques et télécommunications représentent à eux seuls 55% de la capitalisation boursière).

Les problèmes structurels de faible liquidité au Maroc, qui reste un marché "frontière" (marché naissant), sont de nature à causer des retraits massifs de capitaux internationaux des marchés financiers marocains lors des crises mondiales, a-t-il indiqué.

De son côté, Moustapha Zaki, directeur du laboratoire de Recherche INRDD de l'Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech, a relevé que les réformes entreprises dans le système financier au Maroc ont contribué à la stabilité, la solidité, la compétitivité et à la performance du système.

"Ce système est suffisamment diversifié et structuré relativement aux pays de la région du MENA et de Sud de la Méditerranée", a-t-il ajouté.

Les 3e Journées internationales de macroéconomie et de finance ont pour objectif de créer un espace d’échange et de débat constructif entre les décideurs, les universitaires et les professionnels autour de la thématique "finance et croissance".

Le programme comporte plusieurs exposés et débats sur le "Crédit et cycles économiques", "Les banques et intermédiation financière", "Les banques et la politique monétaire", "Le taux de change et les prix des actifs, "Le développement financier et croissance" et "les politiques publiques et les méthodes empiriques". 

(Avec MAP)

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