Croissance économique et performance boursière: jamais l’une sans l’autre
A l’exception de Wafa assurance, les résultats nets de toutes les entreprises cotées qui ont, jusqu’à présent, publié leurs résultats annuels pour l’année 2017 sont dans le vert. L’indice MASI continue d’afficher une performance au-dessus des 13.000 points. Qu’est-ce qui favorise donc ces performances? Eléments de réponse.
La croissance économique favorise la progression des résultats des entreprises et donc des indices boursiers.
‘’La croissance économique et son impact sur les résultats des sociétés cotées restent les principaux stimulants de la performance de l’indice MASI. Il n’y a pas de croissance boursière en l’absence d’une croissance des bénéfices des sociétés cotées’’, nous déclare Ayoub Msikine, directeur chez un investisseur institutionnel de la place .
Il ajoute: ‘’En théorie, il y a plusieurs stimulants, mais la croissance des résultats réalisés par les sociétés cotées restent l'élément déterminant dans la performance de la bourse. Cette croissance est corrélée à celle de l’économie nationale, en hausse avec 4,7% en 2017, contre 1,2% en 2016’’.
Dans le cadre de la présentation des résultats annuels de 2017 de CIH, Ahmed Rahhou, PDG du CIH, avait déclaré que ‘’L’économie est un tout’’. ‘’Nos résultats font ressortir une baisse du risque, cela montre que les entreprises se portent bien’’ continue-t-il en ajoutant que ‘’la croissance des dépôts bancaires, pour sa part, reflète l’argent des entreprises et des particuliers’’.
‘’Une mi-satisfaction au niveau de la croissance’’, selon Attijari Global Research
Selon une note macroéconomique d’Attijari Global Research (AGR), le niveau de la croissance est peu satisfaisant: ‘’le taux de croissance global prévu du PIB de 3,2% demeure inférieur au rythme de [4,0%-4,5%] que l’on prétend ‘normatif’ à l’économie marocaine. Il faudrait néanmoins souligner la progression très appréciable du PIB non agricole qui semble emprunter une tendance haussière et qui devrait atteindre 3,7% après 3,2% en 2017. Celle-ci devant contre balancer le recul du PIB agricole de -0,8% contre une hausse de 16,1% en 2017’’.
Néanmoins, les analystes d’AGR soulignent que ‘’face à un environnement peu clément, l’économie marocaine se montre forte’’.
Bourse de Casablanca: La performance n’est pas encore pleine
Du côté de la bourse de Casablanca, le marché se porte légèrement bien. L’indice phare de la place Casablancaise avance avec un rythme assez remarquable. Toutefois, les volumes échangés s’avèrent modestes.
‘’Le MASI est la performance consolidée des cours. A présent, il avoisine les 13.000 points, un niveau historique qu'on n'a pas connu durant les sept dernières années. Entre 2008 et 2009, le MASI avoisinait les 15.000 points avant d'afficher un creux entre 2013 et 2014’’, nous précise M. Msikine en ajoutant que ‘’la baisse du MASI entre 2013 et 2014 est expliquée par la baisse de la capitalisation boursière suite aux sorties massives non totalement compensées par les IPO (Initial Public Offering)’’.
‘’Le hic, le trend haussier auquel on assiste à présent n’est pas soutenu par le volume de transactions qui reste très timide et c’est pour cela qu’on ne peut pas confirmer la bonne performance de la bourse’’, continue-t-il.
Qu’en est-il de la réaction du marché?
Les investisseurs sont en mode attentiste. ‘’Ils préfèrent garder leurs actions en attendant la confirmation de la hausse des taux en 2018. Aussi, certains opérateurs anticipent un impact positif de la réforme du régime des changes sur les performances de l'économie et notamment des sociétés exportatrices’’, précise Ayoub Msikine.
Selon lui: ‘’Il s'agit en quelque sorte, d'une entente tacite entre les détendeurs d'actions qui ne veulent pas les proposer à la vente, ce qui ne favorise pas la relance des volumes de transactions".
‘’En gros, la performance n’est pas encore pleine. On a un indice boursier qui atteint des niveaux historiques mais sur des volumes très réduits. On assistera inévitablement à une correction de cette hausse quand les transactions seront relancées’’ conclut-il.