La quasi-stagnation du déficit de la balance commerciale à fin 2017 est expliquée par la hausse aussi bien des importations (+32,2 MMDH) que des exportations (+31,6 MMDH), selon la note des indicateurs mensuels au terme de l’année 2017, élaborée par l’Office des changes.

Quant au taux de couverture des importations par exportations, celui-ci a gagné 1,5 point en passant de 75,9% à fin 2016 à 77,4% à fin 2017.

Source: Office des changes

La facture énergétique s'alourdit

Concernant les importations, ceux-ci ont connu une décélération du rythme de progression. Après un accroissement de 9,9% en 2016, les importations ont augmenté de 6,4% en 2017 en se situant à 435,3 MMDH contre 409 MMDH un an auparavant.

Cette croissance est imputable essentiellement à la hausse de la facture énergétique qui représente 56,8% de la hausse totale des importations. L’approvisionnement en produits énergétiques s’élève à 69,5 MMDH contre 54,5 MMDH en 2016, en hausse de 27,4%. Cette hausse des expliquée par l’accroissement des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils (+8,1 MMDH), selon l’Office.

Pareillement, la croissance des importations touche d’autres groupes de produits également. Il s’agit des achats de produits finis de consommation (+5,2%), de demi-produits (+3,8%), de produits bruts (+15,8) et de biens d’équipement (+2%). En revanche, les importations de produits alimentaires ont connu une baisse de 4,7%, relative au recul des achats de blé (-34,7%) et d’orge (-56,9%).

Hors produits énergétiques, les importations n’augmentent que de 3,2%.

Source: Office des changes

Hausse généralisée des exportations

Du côté des exportations, celles-ci ont atteint 245,1 MMDH en 2017, soit une progression de 9,4% par rapport à l’année 2016, après +2,7% une année auparavant. 

Cette croissance est attribuable, selon l’Office, à la hausse des exportations de l’ensemble des secteurs, notamment des ventes de: 

-Phosphates et dérivés: 44 MMDH contre 39,6 MMDH, soit +11,1%. En dépit de la quasi-stabilité de leur part dans le total des exportations au cours des deux dernières années (18% contre 17,7% en 2016), les ventes de phosphates et dérivés ont progressé de 4,4 MMDH en 2017. 

Cette évolution provient essentiellement de la bonne tenue des ventes des engrais naturels et chimiques qui atteignent un niveau record en 2017 (25 MMDH au lieu de 21 MMDH en 2016).

-Automobile: 58,6 MMDH contre 54,6 MMDH, soit +7,3% ;

-Agriculture et agro-alimentaire: 51,9 MMDH contre 48,5 MMDH en 2016, soit +7% ;

-Textile et cuir: 37,5 MMDH au lieu de 35,3 MMDH, soit +6,1% ; 

-Aéronautique: 11,1 MMDH contre 9,2 MMDH, soit +20%; 

-Electronique: 9,1 MMDH au lieu de 8,4 MMDH, soit +7,6%.

-Les exportations du secteur pharmaceutique s’améliorent de 5,7% pour se situer à près de 1,2 MMDH

Source: Office des changes

Croissance des recettes voyages de 8,5%

S’agissant des recettes voyages, celles-ci ont atteint 69,7 MMDH en 2017 au lieu de 64,2 MMDH un an auparavant, en progression de 8,5%. Ces recettes ont enregistré un taux d’accroissement annuel moyen de +4,9% au cours des cinq dernières années.

De leur côté, les dépenses voyages ont augmenté de 19,1% en atteignant 17 MMDH au lieu de 14,3 MMDH en 2016.

Ainsi, la balance voyages laisse apparaître un excédent de 52,6 MMDH contre 49,9 MMDH en 2016, en croissance de 5,4%.

Les recettes MRE augmentent de 4,5%

Les envois de fonds effectués par les Marocains Résidants à l’Etranger (MRE) s’élèvent à 65,4 MMDH contre 62,6 MMDH en 2016, soit une hausse de 4,5%.

Ces envois ont enregistré un taux d’accroissement annuel moyen de +3,1% sur la période 2013-2017.

Régression des recettes relatives aux IDE de 14,9%

Concernant les recettes au titre des Investissements Directs Etrangers (IDE) au Maroc, celle-ci s’inscrivent en baisse : 30,1 MMDH en 2017 contre 35,4 MMDH une année auparavant, soit -14,9%.

Parallèlement, les dépenses ont régressé à un rythme plus important: 5,7 MMDH contre 14,2 MMDH un an auparavant, soit -60,1%. 

Ainsi, le flux des IDE a progressé à 24,4 MMDH au lieu de 21,2 MMDH en 2016, soit +15,4%.

Les Investissements Directs Marocains à l’Etranger en croissance de 63,7%

Le flux des Investissements Directs Marocains à l’Etranger, quant à lui, s’établit à 9,3 MMDH contre 5,7 MMDH un an auparavant, soit une augmentation de 63,7%.

Cette hausse est expliquée, selon l’Office, par l’accroissement des investissements directs marocains réalisés à l'étranger (+2,4 MMDH). Les cessions d'investissements directs marocains à l'étranger, quant à eux, ont baissé de 1,2 MMDH.

Notons par ailleurs qu’à fin décembre 2017, les réserves internationales nettes ont atteint 240,9 MMDH contre 249,2 MMDH à fin 2016. Selon l’Office des changes, les avoirs officiels de réserve s’établissent à 244,3 MMDH contre 253,5 MMDH à fin 2016 et les engagements extérieurs à court terme en monnaie étrangère se situent à 3,4 MMDH contre 4,2 MMDH à fin décembre 2016.