La titrisation au Maroc attend des jours meilleurs
Le marché de la titrisation au Maroc a connu plusieurs périodes depuis ses débuts au Maroc et il s’est relativement bien développé. C’est à partir de 2013 que le marché a connu sa vraie mutation.
Entre 2002 et 2017, les émissions en titrisation ont approché les 16 milliards de DH. Sur ce montant faible, 74% ont été réalisés sur les 5 dernières années, soit presque 12 milliards de DH. "Nous estimons que nous sommes en dessous de ce que devrait présenter la titrisation au Maroc", a déclaré Houda Chafil, Directrice Générale de Maghreb Titrisation lors d’un débat organisé mercredi 13 décembre par la filiale de la CDG.
Ce qu’il faut retenir, c’est que jusqu’à 2012, les actifs proposés étaient exclusivement des créances bancaires et en très grande majorité ceux du CIH. En 2013, le gouvernement a apporté des amendements majeurs à la loi 33-06 qui régit la titrisation. Après cette période, le marché a connu l’arrivée des créances d’un autre type, à l’instar des créances commerciales ou encore des actifs immobiliers.
"Le marché a connu un point d’inflexion très important en 2013, avec une diversification aussi bien des actifs que des établissements initiateurs des opérations de titrisation", rappelle la DG de Maghreb Titrisation.
À partir de 2013, les entreprises et établissements publics, ONEE principalement, ont commencé à s’intéresser à la titrisation avant qu’un premier opérateur privé, Label'vie en l’occurrence, opte pour cet instrument. "Nous avons aussi des créances sur crédits à la consommation qui ont été réalisé pour la première fois au Maroc est dans la région par le Crédit Agricole du Maroc", déclare Houda Chafil.
En tout cas, à fin octobre, Maghreb Titrisations gère un encours de 4,4 milliards de DH. Les actifs immobiliers présentent 22% du portefeuille global, les créances hypothécaires et les créances commerciales pèsent presque 70% de l’encours.
À voir la taille du marché de la dette privée, la titrisation ne représente qu’une toute petite partie. En 2017, par exemple, et à fin novembre, les opérations de titrisation ne représentent que 7% du volume global. Là encore, le chiffre reste assez modeste, mais il est en constante progression. Selon Houda Chafil, au début de l’aventure, ce taux ne dépassait que rarement les 2%. Autrement dit, le niveau actuel est très encourageant mais le potentiel de croissance est énorme.
"Compte tenu des relais de croissance qui se proposent à nous comme la finance participative et l’engouement qui l’accompagne, le marché de la titrisation peut très bien connaître de meilleurs jours", explique la DG de Maghreb Titrisation.
Il est réellement difficile de connaître le potentiel exact que peut attirer le marché de la titrisation, mais l’on peut avoir une petite idée, selon Houda Chafil. "Il suffit de voir la taille des bilans des banques, des établissements publics et celui des plus gros opérateurs privés pour voir qu’il y a des centaines de millions de DH qui peuvent devenir des opérations de titrisations", conclut la DG de Maghreb Titrisation qui s’attend à une meilleure implication de l’ensemble de l’écosystème.
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