La finance participative va-t-elle booster le taux de bancarisation au Maroc ?
L’arrivée des banques participatives au Maroc va-t-elle donner un coup de pouce au taux de bancarisation au Maroc? Une question à laquelle une étude réalisée par Kantar TNS essaie de répondre.
"La bancarisation au Maroc n’est pas un problème de conviction, c’est un phénomène économique et social. Il est vrai qu’on peut trouver un certain nombre de gens qui ont des principes qui ne sont pas en accord complètement avec la finance classique mais qui se sont accommodés du système existant". C’est l’une des conclusions tirées par Driss Farissi, Directeur Général de Kantar TNS Maroc lors de la présentation ce 7 décembre d’une partie des résultats de la première enquête sur les banques participatives au Maroc.
Le taux de bancarisation ne changera pas énormément
Autrement dit, il ne faut pas s’attendre à une explosion du taux de bancarisation au Maroc avec l’avènement de la finance participative.
Le point du taux de bancarisation a, d’ailleurs, soulevé un grand débat lors de la présentation des résultats de cette enquête et principalement par rapport à la méthode de calcul utilisée. "Le taux publié par la banque centrale (71%) est obtenu en divisant le nombre de comptes bancaires sur la population marocaine. Cependant, il y a des personnes qui ont plusieurs comptes. De notre côté, nous avons essayé de trouver le nombre de Marocains qui ont un ou plusieurs comptes et c’est ainsi que nous avons trouvé le chiffre 37%", s’est justifié Driss Farissi.
En tout cas, ce qui est certain c’est qu’ils sont 12,6 millions de Marocains à avoir au moins un compte bancaire. Pour info, les banques marocaines cumulent 24,2 millions de comptes à fin juin dernier.
Cela dit, sur les 63% des Marocains qui ne sont pas bancarisés, 6% seulement seraient prêts à devenir clients d’une banque participative, alors que 57% n’ont pas l’air séduits. Quand la même question est posée aux personnes bancarisées, les réponses sont intéressantes et devraient être murement étudiées par les banques classiques.
Car 25% souhaitent avoir un nouveau compte chez les banques participatives, contre 12% qui ne sont pas du tout attirés. Parmi ceux qui sont séduits par cette nouvelle industrie financière, 11% veulent carrément migrer et fermer l’ancien compte, contre 14% qui expliquent vouloir avoir les deux.
Manque de vulgarisation
Les initiateurs de cette enquête ont aussi voulu savoir ce qui intéresse le plus dans la finance participative. L’achat d’un bien immeuble arrive en tête des intentions des Marocains interrogés avec un taux de 29%, contre 22% pour un crédit personnel, même si ce n’est pas un service offert par les banques participatives. "Nous avons aussi relevé que 52% des prospects intéressés s’attendent à des produits moins chers que ceux de la finance classique," ajoute Driss Farissi.
Le manque d’éducation et de vulgarisation autour de cette nouvelle industrie financière a été aussi soulevé par le cabinet lors de cette étude. D’ailleurs, 7% de l’échantillon choisi a déjà lu, vu ou entendu parler de la finance participative alors 21% répondent aussi par l’affirmative quand la question porte sur la finance islamique. Ce manque de communication se confirme quand nous apprenons que 14%, seulement, des Marocains ont déjà entendu ou vu une publicité sur une banque participative au Maroc.
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