Un séisme diplomatique: ruptures en chaîne avec le Qatar accusé de soutenir le terrorisme

L'Arabie saoudite, l'Egypte, Bahreïn et les Emirats arabes unis ont tour à tour annoncé lundi la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de "soutien au terrorisme", y compris Al-Qaïda, le groupe Etat islamique (EI) et les Frères musulmans.

Un séisme diplomatique: ruptures en chaîne avec le Qatar accusé de soutenir le terrorisme

Le 5 juin 2017 à 4h39

Modifié le 5 juin 2017 à 4h39

L'Arabie saoudite, l'Egypte, Bahreïn et les Emirats arabes unis ont tour à tour annoncé lundi la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de "soutien au terrorisme", y compris Al-Qaïda, le groupe Etat islamique (EI) et les Frères musulmans.

Le Qatar a aussi été exclu de la coalition militaire arabe opérant au Yémen sous commandement saoudien. Ce séisme diplomatique est intervenu 15 jours après une visite à Ryad du président américain Donald Trump qui a demandé aux pays musulmans d'agir de manière décisive contre l'extrémisme religieux.

L'agence officielle saoudienne SPA a annoncé que Ryad rompait ses relations diplomatiques et fermait ses frontières avec le Qatar pour "protéger sa sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l'extrémisme".

Un responsable saoudien a précisé que son pays "rompait ses relations diplomatiques et consulaires avec le Qatar, ferme ses frontières terrestres et maritimes ainsi que son espace aérien" avec son voisin du Golfe.

"L'Arabie saoudite a pris cette mesure décisive en raison des sérieux abus des autorités de Doha tout au long des dernières années (...) pour inciter à la désobéissance et nuire à sa souveraineté", a-t-il ajouté.

"Le Qatar accueille divers groupes terroristes pour déstabiliser la région, comme la confrérie des Frères musulmans, Daech (acronyme en arabe de l'EI) et Al-Qaïda", a accusé ce responsable saoudien.

Egalement via son agence officielle, Bahreïn a justifié sa décision en accusant Doha d'"ébranler la sécurité et la stabilité (de son royaume) et de s'ingérer dans ses affaires" intérieures.

Au Caire, l'Egypte a également annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec le Qatar qu'elle accuse de soutenir "le terrorisme".

Le gouvernement du Caire a "décidé de mettre fin à ses relations diplomatiques avec l'Etat du Qatar qui insiste à adopter un comportement hostile vis-à-vis de l'Egypte", a indiqué le ministère des Affaires étrangères égyptien.

Le communiqué égyptien annonce la fermeture des frontières "aériennes et maritimes" avec le Qatar.

Bahreïn et les Emirats arabes unis ont aussi rompu leurs liens avec le Qatar, que la coalition militaire arabe au Yémen a par ailleurs exclu, également pour son "soutien au terrorisme", citant explicitement dans un communiqué Al-Qaïda et l'EI, bien implantés au Yémen.

Ces développements sont un sérieux revers pour le Qatar qui, indépendamment de son rôle régional, se targue d'organiser la Coupe du Monde de football en 2022.

Hackers?

Ces développements sont intervenus alors que les autorités qataries ont affirmé la semaine dernière avoir été victime de "hackers" ayant publié sur le site internet de l'agence de presse officielle QNA de faux propos attribués à l'émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.

Ces propos controversés rompaient avec le consensus régional sur plusieurs sujets sensibles, notamment l'Iran, vu comme un allié stratégique alors qu'il vient d'être accusé par l'Arabie saoudite d'être "le fer de lance du terrorisme".

Ils contenaient aussi des commentaires négatifs sur les relations entre l'administration de Donald Trump et le Qatar, pourtant un proche allié des Etats-Unis. Et également des commentaires négatifs au sujet des relations du Qatar avec l'Arabie saoudite et les Emirats. L'explication "hackers" n'avait pas beaucoup convaincu.

La visite du président Trump à Ryad, son premier déplacement à l'étranger, avait été couronnée par la signature d'un accord sur "une vision stratégique" pour renforcer les relations économiques et de défense entre le royaume saoudien et les Etats-Unis.

Dans un discours le 21 mai à Ryad devant des dirigeants du monde musulman, M. Trump avait appelé à "chasser" les extrémistes et "les terroristes", en référence aux groupes jihadistes, auteurs d'attaques dans plusieurs pays. Il avait aussi demandé à la communauté internationale "d'isoler" l'Iran.

Le Qatar s'est plaint d'être victime d'une campagne hostile, notamment aux Etats-Unis, concernant son soutien présumé aux groupes islamistes.

La dernière crise ouverte dans le Golfe remonte à 2014 lorsque trois pays du CCG (Arabie, Bahreïn et Emirats) avaient rappelé leur ambassadeur à Doha pour protester contre le soutien présumé du Qatar aux Frères musulmans.

Le Qatar et sa chaîne Al Jazeera sont accusés régulèrement d'avoir joué un rôle négatif dans les révolutions arabes et d'avoir soutenu financièrement et militairement les Frères musulmans et les groupes extrémistes; et de continuer enfin à le faire en Libye. L'audience et l'image d'Al Jazeera ont très fortement régressé dans les pays ayant connu des révolutions. En Tunisie, il arrive que des équipes d'Al Jazeera, travaillant dans la rue, soient prises à partie par les badauds.

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