Celle-ci se serait établie à 4,7% pour ladite période, au lieu de 2,2% lors de la même période l’année précédente. Les détails.

Résilience de la demande extérieure, en faveur de la balance commerciale

Le quatrième trimestre 2015 aurait connu un allégement du déficit de la balance commerciale de 0,6% en glissement annuel, en raison de la hausse plus conséquente des exportations par rapport aux importations.

En effet, les exportations nationales de biens, en valeur, se seraient améliorées de 8,9% en variation annuelle, tirées par une demande extérieure toujours résiliente face à la modération du commerce mondial, note le HCP. Les exportations ont été particulièrement soutenues par les expéditions des produits de l’automobile, suivies par celles des produits agricoles et agro-alimentaires, puis par celles du secteur des phosphates et dérivés.

Les importations se seraient, pour leur part, redressées de 4,6%, après cinq trimestres successifs de baisse, alimentées par les acquisitions des biens d’équipement, des biens de consommation et des demi-produits (matières plastiques, papier et carton). Les importations des produits énergétiques auraient poursuivi leur tendance baissière, malgré la hausse des achats de gasoil et fuel, notamment grâce à la baisse des cours mondiaux de pétrole.

Une demande intérieure dynamique

Par ailleurs, la demande intérieure privée serait restée dynamique à fin 2015, avec un affermissement des dépenses de consommation des ménages de 3,5% en variation annuelle, au lieu de 3,3% un trimestre auparavant. Cet affermissement alimenté, en partie, par un accroissement d’environ 5,1% des crédits à la consommation et de 4,2% des transferts des MRE, aurait profité aux importations de consommation, dont la hausse se serait établie à 5% au quatrième trimestre 2015.

De son côté, l’investissement productif aurait affiché un accroissement de 3,7% au quatrième trimestre 2015, en variation annuelle. Cette évolution est attribuable à un léger redressement des investissements en construction et travaux publics, en ligne avec le renforcement de 8,8% des ventes de ciment et l’accroissement de 2,3% des crédits à l’immobilier.

L’investissement en produits industriels aurait, quant à lui, conservé son rythme de croissance modérée, dans un contexte marqué par le renforcement des importations des biens d’équipement et de l’atténuation du rythme de baisse des crédits à l’équipement.

Une production agricole modérée et une croissance tirée par les services

Au quatrième trimestre 2015, le rythme de progression des activités agricoles se serait légèrement modéré, atteignant 14,5% après avoir culminé à +15,9% au troisième trimestre. Cette modération se serait accompagnée par une hausse des prix, l’indice des prix à la consommation des légumes frais ayant augmenté de 8,7% au cours des mois d’octobre et novembre 2015, en variation annuelle. Les prix de la production animale auraient également poursuivi leur expansion, amorcée au mois de juillet.

La valeur ajoutée hors agriculture se serait légèrement améliorée au quatrième trimestre 2015, pour atteindre 2,1% au lieu de 1,7% un trimestre auparavant. Ce sont les services marchands, stimulés par l’amélioration de la demande intérieure, qui en auraient constitué la composante la plus dynamique.

Les industries manufacturières auraient réalisé une croissance de 2% en variation annuelle, favorisée par la bonne performance des industries agroalimentaires (+3,2%).

Les industries du textile et du cuir auraient, quant à elles, légèrement ralenti, marquant un accroissement de 1,4%, tandis que celles de la chimie et parachimie auraient enregistré une hausse modeste ne dépassant pas 1% en glissement annuel. Le HCP rapporte que les autres industries auraient, en revanche, continué de pâtir de la contraction des activités du raffinage.

L’activité électrique aurait affiché une hausse de 4,3% au quatrième trimestre 2015 en variation annuelle, au lieu de 5,8% un trimestre plus tôt. Cette performance aurait traduit principalement une consolidation de la production des centrales thermiques privées, confortée par le reflux des cours internationaux du charbon. L’activité des centrales publiques serait restée en retrait, en ligne avec la contraction de l’utilisation des carburants et de l’eau dans le processus de production.

Enfin, au niveau des services, la communication et le commerce auraient conservé leur dynamique enclenchée au début de l’année, portant leur contribution à la croissance économique globale à 0,4 point.

Ralentissement des crédits à l’économie et repli du marché boursier

Selon le HCP, le quatrième trimestre 2015 a connu un ralentissement des crédits à l’économie. La masse monétaire aurait évolué au même rythme que celui enregistré au troisième trimestre (+5,3% en glissement annuel).

Le HCP note toutefois un allégement du déficit de la liquidité des banques et une amélioration de leur trésorerie, suite à la hausse des réserves de change, dont la couverture aurait assuré près de sept mois d’importations. Les créances sur l’économie auraient quant à elles évolué au ralenti, affichant une hausse estimée à 0,9%.

Enfin, le HCP note le repli du marché des actions, un repli qu’il qualifie de "conjoncturel". Les indices MASI et MADEX auraient régressé d’environ 7,2% et 7,5% respectivement, en glissement annuel. La capitalisation boursière aurait fléchi de près de 6,5% et la liquidité du marché boursier aurait sensiblement reflué, suite au recul de plus de la moitié du volume des transactions.