180 projets étaient en lice dans sept catégories pour cette 3^ème édition. Au final, 30 prix ont été octroyés à des microprojets dans la restauration, la boulangerie-pâtisserie, la réparation de machines, la broderie, la poterie ou le petit commerce. Leur géographie va de Tamesloht (Marrakech) à Derb Soltan (Casablanca) en passant par El Hajeb,  Ouarzazate ou Bab Boujloud à Fès.

Présidé par Mhamed Grine, le jury de cette année a réussi le tour de force de visiter sur le terrain, sur l’ensemble des régions du pays, des dizaines de projets. Des histoires d’hommes et de femmes avec un  esprit d’entreprise plus grand que leurs moyens financiers.

Organisée par la Fédération nationale des associations de microcrédit (FNAM) et le CMS, Centre Mohamed VI de soutien à la micro-finance solidaire, la manifestation a également été l’occasion de faire le point sur le secteur et d’en entrevoir les évolutions futures.

La FNAM regroupe 13 associations avec un encours de 5 milliards de DH à ce jour et qui ont contribué à créer plus de 6.000 emplois. Le secteur de la micro-finance marocain est considéré comme le plus important dans la région MENA. L’écrivain et acteur social Rida Lamrini, présent à Tanger, est considéré comme le pionnier du secteur au Maroc.

Le président de la FNAM Tarik Sijilmassi, par ailleurs PDG du Crédit Agricole, a souligné «les progrès de la réglementation, la nécessité de développer une stratégie qui ait un impact social et le besoin de communiquer pour faire connaître ce qui se fait».

Inclusion financière et intégration sociale

L’inclusion financière et l’intégration sociale sont au cœur de la microfinance. La tenue de l’édition 2014 a été l’occasion d’écouter Anne-Laure Behaghel initiatrice de Smart Campaign de développer divers arguments pour une meilleure protection des micro-entrepreneurs.

«Développer des produits financiers adaptés, éviter le surendettement, transparence et tarification responsable  sont aujourd’hui nécessaires» a-t-elle insisté. Smart Campaign délivre des certifications, 26 à ce jour, dont huit à des associations marocaines.

De son côté, le directeur général du fonds Jaida (CDG) Abdelhakim Farah a présenté un modèle d’écosystème de l’inclusion financière. «Celui-ci partirait d’études régionales pour déterminer les besoins, préparer des projets en kit et des formations et les adapter aux projets économiques en cours dans le pays ». M. Farah faisait notamment allusion aux plans sectoriels.  Jaida développe cette approche en rapport avec les plans Maroc Vert et Maroc Halieutis en déterminant des projets de micro-entreprise et en adaptant ses modèles de financement.

En 2014, le Maroc fait partie de 10 pays dont les performances et l’impact social du secteur du microcrédit seront passées à la loupe par la Social Performance Task Force, un consortium d’institutions financières et d’ONG actives dans le secteur.