Abdelaziz Nouaydi refuse la Légion d’Honneur en soutien à Gaza
L’avocat marocain Abdelaziz Nouaydi a exprimé son soutien à la cause palestinienne par un geste fort. Il vient de refuser la Légion d’Honneur en raison du soutien de François Hollande au gouvernement israélien, alors même que l’offensive israélienne contre Gaza a fait des centaines de morts palestiniens.
Abdelaziz Nouaydi refuse la Légion d’Honneur en soutien à Gaza
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H.M.
Le 24 juillet 2014 à 13h49
Modifié 27 avril 2021 à 22h30L’avocat marocain Abdelaziz Nouaydi a exprimé son soutien à la cause palestinienne par un geste fort. Il vient de refuser la Légion d’Honneur en raison du soutien de François Hollande au gouvernement israélien, alors même que l’offensive israélienne contre Gaza a fait des centaines de morts palestiniens.
C’est dans une lettre adressée à Charles Fries, ambassadeur de France au Maroc, que l’ancien président de l'association Adala (dont il reste président d’honneur) et initiateur du projet de mémorandum pour la réforme de la justice a exprimé son refus de recevoir la Légion d’Honneur.
Joint au téléphone par notre rédaction, M. Nouaydi explique que ce "refus est surtout motivé par la position du président français qui a exprimé sa solidarité avec le gouvernement Israélien".
Hollande soutient Israël et interdit des manifestations
Dans la lettre qu’il a adressée à l’ambassade de France le 22 juillet et dont Médias 24 a eu copie, ce Professeur de Droit et sciences politiques et avocat au barreau de Rabat donne plus de détails quant à ses motivations :
"Je ne peux aujourd'hui qu'exprimer mes excuses pour ne pas accepter cette distinction en raison de la position prise par le Président de la République Française qui a exprimé au Premier ministre israélien "la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza" et qui a ajouté : "Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces”, selon le communiqué de l'Elysée, cité par Reuters".
Mais la position de François Hollande sur cette agression israélienne, qui rompt au passage avec la tradition de la gauche socialiste française, n’est pas la seule raison avancée par Me Nouaydi. Dans sa lettre envoyée le 22 juillet, l’ancien président de l’association Adala évoque également le refus du gouvernement français de laisser les sympathisants pro-palestiniens défiler dans les rues parisiennes.
"C'est une solidarité et un soutien à l'agression contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, doublée d'une interdiction de manifestants à Paris qui veulent exprimer leur solidarité avec les victimes de cette agression". Une agression qui a fait 718 victimes palestiniennes, dont une majorité de civils, en 16 jours de bombardements israéliens (à ce jeudi matin).
Renvoi des dirigeants israéliens devant la Cour pénale internationale
Plus loin, M.Nouaydi ajoute que si François Hollande était resté en "harmonie" avec les principes des droits de l'Homme et du droit international en général, et avec les engagements de la France en particulier (Charte des Nations Unies, des Conventions de Genève et du Traité de Rome sur la Cour pénale internationale en particulier), il "aurait dû œuvrer pour le renvoi des dirigeants politiques et militaires israéliens devant la Cour pénale internationale".
Contacté par nos soins, Alexandre Diebolt, conseiller de l'ambassadeur de France au Maroc, nous déclare que l’ambassade ne souhaite pas faire de commentaires.
D’autres ont refusé la Légion d’Honneur par le passé
Ces dernières années sont marquées par plusieurs cas de refus de la plus haute distinction française. En ce début d’année, Jo Spiegel (maire de Kingersheim), ou encore le dessinateur Jacques Tardi ont refusé la Légion d'Honneur. Ce dernier avait déclaré qu’il voulait "rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit".
En 2012, Annie Thébaud-Mony, sociologue française de la santé, connue pour ses recherches et son travail associatif sur les maladies professionnelles, avait refusé la Légion d'honneur pour protester contre l'"indifférence" autour de la santé au travail et l'impunité des «crimes industriels".
Sous Nicolas Sarkozy, deux journalistes, Marie-Eve Malouines (France Info) et Françoise Fressoz (Le Monde), avaient préféré "rester à l'écart des honneurs".
Sur Wikipédia, il existe même une catégorie "Personnalité ayant refusé la Légion d'honneur". On y trouve des personnalités comme Aragon, Camus, Monet, Beauvoir, Marie et Pierre Curie, ou encore Jacques Prévert.
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