Les propriétaires des terres Guich des Oudayas manifestent le 21 mai
Confrontée à une grande vague d’expropriations de ses terres, la population des Guich des Oudayas, à Rabat, s’indigne. Multipliant les manifestations, elle franchit une nouvelle étape en demandant un arbitrage du Roi du Maroc.
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Amine Belghazi
Le 15 mai 2014 à 10h45
Modifié 15 mai 2014 à 10h45Confrontée à une grande vague d’expropriations de ses terres, la population des Guich des Oudayas, à Rabat, s’indigne. Multipliant les manifestations, elle franchit une nouvelle étape en demandant un arbitrage du Roi du Maroc.
L’association Ahle Jamaat Guich Oudaya s’insurge devant la politique prédatrice du ministère de l’Intérieur, en connivence avec le lobby de l’immobilier et des élus locaux. En effet, durant plusieurs années, les terres propriété des Guich des Oudayas ont été illégalement expropriées par le ministère de l’Intérieur (qui n’a pas la tutelle sur ces terres), et vendues à des sommes symboliques à la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), ou transférées à titre de compensation aux fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, considérés, à tort, comme ayant droits et membres de la tribu des Guich à indemniser.
Pour rappel, le dahir du 27 avril 1919, régissant la tutelle sur les terres collectives, exclut dans son article 16 la tutelle du ministère de l’Intérieur sur les terres Guich. A ce titre, la population des Guich réclamera l’annulation des actes antérieurs de passation de terrains, et la suspension de tous les actes qui prendront effet à l’avenir.
Les Oudiyistes réclameront, à l’occasion de la sortie prévue le 21 mai devant la direction des affaires rurales à Hay Ryad à Rabat, l’établissement d’une commission ministérielle et d’une autre commission parlementaire pour enquêter sur la cession des terres Guich enregistrées sous le titre foncier 22747R.
De plus, ils demandent au ministre de la Justice d’ouvrir une enquête indépendante en vue de poursuivre et de sanctionner les auteurs des infractions. Par ailleurs, ils appellent les autorités judiciaires à revoir les jugements prononcés à l’égard des Oudaya, considérés comme occupants illégaux de leurs propres terres, et condamnés à des peines d’emprisonnement.
Conscients aussi de l’importance des mutations sociales, les collectivistes des Guich des Oudayas réclament l’arrêt de l’utilisation des orf (usages coutumiers) qui excluent les femmes de la propriété des terrains Guich.
Au final, les membres des Guich des Oudayas réclament l’ouverture d’un dialogue constructif entre les différents partenaires en vue de trouver une solution urgente à ce problème qui plonge, actuellement, plusieurs familles dans la précarité.