Des scientifiques américains alarmistes sur les impacts d’astéroïdes

La Terre a subi 26 impacts d’astéroïdes entre 2000 à 2013, provoquant des détonations équivalentes à des explosions atomiques. Les scientifiques américains du B612 alertent désormais sur les risques futurs.  

Des scientifiques américains alarmistes sur les impacts d’astéroïdes

Le 24 avril 2014 à 10h25

Modifié le 11 avril 2021 à 2h35

La Terre a subi 26 impacts d’astéroïdes entre 2000 à 2013, provoquant des détonations équivalentes à des explosions atomiques. Les scientifiques américains du B612 alertent désormais sur les risques futurs.  

La Nasa a minimisé la fréquence des impacts d’astéroïdes sur la Terre. Cela ne fait aucun doute pour les membres de la fondation américaine B612, constituée d’anciens astronautes et d’experts de la détection et protection spatiale. Ces scientifiques indiquent en effet que des astéroïdes frappent notre planète dix fois plus fréquemment que ce qui était supposé. Ils dénombrent, carte à l’appui, pas moins de 26 collisions d’objets célestes entre les années 2000 et 2013, dont la puissance serait équivalente à des explosions atomiques, précisent les experts de B612, à la BBC.

La détection par infrasons

Cofondé par l’ancien astronaute de la Nasa, Ed Lu, l’organisme avance un chiffre suggérant que deux impacts majeurs se produisent tous les ans en moyenne à la surface de la Terre. Une donnée alarmante qui s’appuie parallèlement sur les travaux de l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires, (Otice) soutenu par l’ONU. Cet organisme exploite en effet un réseau de capteurs d’infrasons, dont la mission est d’enregistrer les détonations atomiques. Leur système est formel. Au cours de la dernière décennie, l’Otice relève 26 explosions toutes imputables à des chutes d’astéroïdes, dont la puissance s’échelonne entre 1 et 600 kilotonnes. A titre indicatif, la puissance de la déflagration qui a balayé la ville d’Hiroshima au Japon s’élevait à 15 kilotonnes…

Si les spécialistes de la détection entendent alerter sur ces dangers célestes, ils rassurent toutefois en soulignant que la plupart des astéroïdes enregistrés se sont partiellement désintégrés en entrant dans l’atmosphère terrestre. Quant aux débris – de taille plus ou moins importante – ils se sont majoritairement écrasés dans des régions inhabitées du globe (au nord de l’océan Pacifique, l’océan Indien etc.), n’entraînant ainsi que des dégâts mineurs.

La communauté scientifique ainsi que la population retiendront néanmoins l’incident marquant qui a secoué la ville russe de Tcheliabinsk. Le 15 février 2013, un objet céleste de près de 20 mètres de large s’écrase sur le sol, provoquant une onde de choc terrible. De nombreux dégâts matériels ont été constatés et près d’un million de blessés ont été déplorés. Le bolide dont la masse était estimée à près de 10.000 tonnes s’était en partie désintégré à une vingtaine de kilomètres d’altitude. Mais le phénomène a toutefois libéré une puissance de l’ordre de 440 kilotonnes selon les données du Jet Propulsion Laboratory, organisme de la Nasa.  Bien que l’impact ait marqué les esprits, il reste bien en deçà de précédents impacts et de potentiels à venir. Pour le B612, la Terre est menacée par des météorites de plusieurs mégatonnes, susceptibles de détruire des villes entières, environs tous les cents ans.   

Ed Lu rappelle alors « l’événement de Tougounska », du 30 juin 1908. Cette région reculée de Sibérie a été dévastée suite à un impact d’astéroïde de plus de 40 mètres de large, dont la puissance était 30 fois supérieure à celle de Tcheliabinsk. Le spécialiste précise que le choc est perçu comme un violent tremblement de terre, avant de souligner que nous disposons de la technologie suffisante pour anticiper les séismes. « Nous devrions et pourrions faire de même pour les météorites ».

Surveillance et anticipation

A cet effet, le B612 évoque le colossal projet qu’il mène : l’aboutissement du télescope spatial Sentinel doté d’une fonction infrarouge. Ce satellite d’observation devrait être mis en orbite en 2018 autour de Vénus mais orienté vers la Terre, afin de capter l’ensemble des météorites du système solaire qui échappent actuellement aux télescopes. Bémol, le coût de ce super télescope représente environ 250 millions de dollars, et devrait être en partie financé par des dons privés. Les mauvaises langues s’empresseront alors de remettre en cause l’objectivité véritable des chiffres annoncés par le B612 et questionneront les menaces soulevées par l’organisme…

Si le doute est permis, il n’en reste pas moins que le télescope Wise de la Nasa assure avoir repéré près de 20.000 météorites, de 100 à 1.000 mètres de largeur. Une bonne nouvelle cependant : ces astéroïdes sont identifiés et suivis à la trace par les équipes de surveillance spatiale.

L’ancien astronaute Ed Lu affirme que dans ce domaine la question du timing est primordiale. « Plus la présence de l’astéroïde est détectée précocement, et plus facilement nous parvenons à composer avec cette menace ». Parmi les démarches envisagées, percuter l’astéroïde avec un objet lourd pour le dévier, ou lancer un « tracteur gravitationnel ». Ce dernier outil implique le positionnement d’un appareil spatial à proximité de l’astéroïde à risque qui aura vocation à détourner le rocher de sa trajectoire. Ces deux approches requièrent néanmoins une importante anticipation. Car, « le plus dur reste tout de même la détection des météorites. Essayer de repérer un élément de la taille d’un petit immeuble dans une immensité noire et opaque, est incroyablement complexe » révèle Ed Lu, qui n’en démord pas et insiste sur la nécessité de multiplier les appareils de surveillance.  

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