Algérie, Ali Benflis veut rouvrir la frontière avec le Maroc

Lors d’un meeting tenu à Annaba mercredi soir, le candidat aux élections présidentielles algériennes et ancien premier ministre Ali Benflis a proposé la réouverture de la frontière entre les deux pays, fermée depuis août 1994, près 20 ans. Il a toutefois énoncé des "préalables".  

Algérie, Ali Benflis veut rouvrir la frontière avec le Maroc

Le 11 avril 2014 à 10h34

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

Lors d’un meeting tenu à Annaba mercredi soir, le candidat aux élections présidentielles algériennes et ancien premier ministre Ali Benflis a proposé la réouverture de la frontière entre les deux pays, fermée depuis août 1994, près 20 ans. Il a toutefois énoncé des "préalables".  

Le meeting d’Annaba, ville située à l’est d’Alger près de la frontière tunisienne était en grande partie consacré à la construction maghrébine et c’est dans ce contexte que Ali Benflis, 69 ans, a déclaré que "président, je rouvrirai la frontière terrestre avec le Maroc".

Néanmoins, Benflis a parlé de préalables, «trouver d’abord des solutions aux problèmes bilatéraux liés à la drogue et à la sécurité», souligne El Watan. Quelques jours auparavant, un membre de l’équipe du candidat avait également fait des déclarations en ce sens à la presse.

Une frontière fermée depuis 20 ans

Ces déclarations faites à Annaba, dans l’est algérien, ont une portée plus politique que celles réalisées jusqu’à présent, dans l’ouest algérien, par d’autres candidats mineurs dont Louisa Hanoun sur la nécessité de rouvrir les frontières.

A Tlemcen et à Oran, ce genre de promesses électorales peut revêtir un aspect strictement électoraliste, la population, ayant des liens avec le Maroc, est plus sensible à ce type d’arguments.  Certains cercles considèrent également l’ancien premier ministre proche de certains milieux du DRS, le Département du renseignement et de la sécurité.

Benflis a élaboré sur  la portée stratégique de la construction du Maghreb et le retour à la normale qui «ne doit pas se faire au détriment du peuple sahraoui». «Ce problème doit trouver sa solution dans le cadre des instances internationales» a-t-il indiqué, comme c’est le cas actuellement.

Lors du meeting d’Annaba, Benflis a proposé «la libre circulation des personnes, avec une carte d’identité et un passeport communs, comme cela se fait dans les ensembles régionaux», ainsi qu’un modèle universitaire maghrébin de type Erasmus.

2 points de PIB perdus chaque année pour chacun des pays

D’après des estimations partagées, la fermeture de la frontière maroco-algérienne depuis 20 ans coûte deux points de croissance de PIB à l’économie de chacun des pays. A cela, il faut ajouter des dépenses militaires importantes par l’Algérie qui figure désormais dans le club des 15 principaux pays acheteurs d’armes dans le monde avec près de 12 milliards de dollars dépensés en 2013. Le budget marocain, inférieur à 3,5 milliards de dollars, le situe autour de la 35e place.

La fermeture des frontières et les relations agitées qu’entretiennent Alger et Rabat  depuis des années ont également un impact négatif sur la situation sécuritaire au Sahara et au Sahel, notamment aux frontières algériennes avec le Mali et la Libye.

Candidat il y a 10 ans contre l’actuel président Abdelaziz Bouteflika, Benflis était arrivé second avec un  6,4% des votes. Jamais un second tour n’a été nécessaire dans le cadre d’un scrutin présidentiel algérien. Mais cette fois-ci selon Le Monde et l’historien Mohammed Harbi, Benflis est aussi perçu comme le candidat du DRS, le Département du renseignement et de la sécurité.

Au début du mois de février 2014, ténors du FLN et «voix» officieuses du DRS s’étaient affrontés de manière très violente par interviews et déclarations interposés à la presse. La situation avait nécessité de rendre public un communiqué de la présidence algérienne appelant à plus de sérénité et moins de violence dans les débats.

Les Algériens s’apprêtent à voter le jeudi 17 avril prochain dans le cadre d’une élection présidentielle à laquelle se présentent six candidats mais l’actuel locataire du palais de La Mouradia, Abdelaziz Bouteflika, part largement favori. Malade et candidat à un 4e mandat, l’actuel président et ancien chef de la diplomatie algérienne est aussi largement contesté.

De nombreux partis politiques appellent au boycott du scrutin et le mouvement de la société civile Barakat réussit à mobiliser contre la candidature Bouteflika. Cependant, candidat d’une importante partie de l’appareil militaire et sécuritaire et des milieux d’affaires, Bouteflika pourrait être élu le 17 avril sans avoir tenu … un seul meeting électoral en raison de ses ennuis de santé. Mais déjà plusieurs groupes et mouvements appellent à la «préparation de l’après 17 avril» avec des mouvements de protestation et de révolte populaires.

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