L’équipementier français Bontaz construit une nouvelle usine à El Jadida

Yves Bontaz, qui avait menacé d’investir au Maroc plutôt qu’en France lors de la présidentielle de 2012, concrétise ses projets. L’usine prévue pour 2015 pourra employer à terme 1.200 salariés et complète un premier site de production ouvert en novembre.  

L’équipementier français Bontaz construit une nouvelle usine à El Jadida

Le 10 mars 2014 à 13h55

Modifié 10 mars 2014 à 13h55

Yves Bontaz, qui avait menacé d’investir au Maroc plutôt qu’en France lors de la présidentielle de 2012, concrétise ses projets. L’usine prévue pour 2015 pourra employer à terme 1.200 salariés et complète un premier site de production ouvert en novembre.  

La capitale de Doukkala a décidément le vent en poupe. Après l’ouverture de sa première usine, au parc de Jorf Lasfar, opérationnelle depuis le mois de novembre, l’équipementier automobile Bontaz, poursuit son expansion avec une nouvelle usine de haute technologie. Retour sur l’histoire d’un projet et de son initiateur.

Le nouveau projet de Bontaz Maroc, leader dans la conception et la réalisation de clapets, gicleurs, électrovannes et de décolletage de précision, a été acté jeudi 6 mars et sera achevé au premier trimestre 2015. Selon Redouane Salmoune, directeur de Bontaz Maroc, la nouvelle usine sera spécialisée dans le décolletage, technique de fabrication de pièces dites « de révolution » (boulons, axes…).

« C’est un projet de haute technologie ! », fanfaronne le directeur de la boite. Le coût d’investissement ? « On préfère pour le moment ne pas le dévoiler », nous a-t-il répondu. Tout ce que l’on sait, c’est que le nouveau site emploiera quelque 150 personnes au démarrage.

Le groupe français, présent en Corée du Sud, aux Etats-Unis, en Chine, au Japon, au Brésil, en Inde, en République tchèque et en Tunisie, était installé depuis 2012 sur un atelier provisoire dans la zone industrielle d’El Jadida, avant d’ouvrir, en novembre 2013, sa première usine à Jorf Lasfar. Spécialisée dans l’assemblage, le travail des tubes, le brasage et le contrôles fonctionnels, l’unité compte aujourd’hui 250 employés. Le groupe français a investi 20 M DH dans cette usine qui s’étend sur 9.000 M2.

« Nous passerons à 500 avant la fin de l’année et à 900 en 2015 », nous annonce Redouane Salmoune. A terme, l’entreprise pourrait atteindre 1.200 personnes.

L’histoire d’un libé-râle

« Si Hollande passe, je ne construis pas mon usine à Marnaz. » L’auteur de cette phrase n’est autre que Yves Bontaz, fondateur du groupe d’équipement automobile et qui a tenté de se présenter à la présidentielle de 2012. Hélas pour lui, Hollande est passé. Hélas pour la France, le Savoyard, qui compte trois sites en France, n’a pas hésité à mettre sa menace à exécution dès septembre 2012. Et c’est au Maroc qu’il a choisi d’élire domicile. Horreur et damnation ! Toute la gauche française s’indigne et Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, monte au créneau, jugeant inadéquat la décision du patron. "Ce n'est pas très sérieux de se comporter comme cela », a-t-il lâché.

En homme de parole, ultra-libéral certes, mais homme de parole, Yves Bontaz refuse de reculer et se fend d’un communiqué au vitriol ripostant du tac au tac aux mots du Premier ministre. "La gauche et la CGT n'ont pas à me donner des leçons", a-t-il lancé d’emblée. Pour lui, la gauche fait comme si la France vivait en autarcie, oubliant qu’il appartient à chacun de choisir où investir. « Avec les décisions de Hollande le pays va devenir un champ de ruines. Hollande et Montebourg sont la risée du pays l'étranger car ils n'y connaissent rien en économie. »

C’est que Yves Bontaz, 76 ans, est un self-made-man qui se refuse à badiner avec l’argent. Né en Haute-Savoie, il entame sa carrière professionnelle en tant qu’ouvrier, avant que son père, agriculteur, ne vende une vache et un cheval pour lui acheter sa première machine de décolletage. « Puis deux machines, puis trois », dit-il dans une interview accordée au site Enquête & Débat en 2012. « J'ai démarré avec 500 francs en poche. Je me suis fait tout seul », se plait-il à répéter à qui veut l’entendre.

Aujourd’hui, l’ex-ouvrier emploie 1 .800 salariés répartis dans 10 pays, dont 300 personnes en France. "J'ai créé 350 emplois en France, combien en ont créé ceux qui me critiquent ? Ces donneurs de leçons n'ont qu’à faire leur part et essayer de se mettre à leur compte, il manque 500 000 emplois non pourvus en France. Après ils pourront parler. Les Français ont-ils réfléchi à la question. Que se passerait-il si, un jour, plus personne ne voulait devenir employeur ? Un collectivisme avec des salaires de 300 € par mois comme à Cuba ou en Corée du Nord », maugrée Bontaz dans sa réponse à Jean-Marc Ayrault.

Le patron du groupe automobile avait également publié deux livres en 2012, « M. Hollande, pourquoi chassez-vous les entrepreneurs de France ? » et « Après les flonflons, les rêves s'envoleront ! - 60 questions à M. Hollande », où il fustige le président français l’accusant de faire fuir le patronat - qu’il considère comme son adversaire - à cause de « la lourdeur du système fiscal français. »

 


 

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