AMO/Ramed : une nouvelle politique, de nouveaux enjeux

Le ministre El Houssaine Louardi a présidé mercredi  la 12e session du conseil d’administration de l’ANAM et le 3e conseil d’administration relatif au Ramed. L’occasion de réorienter les visions et rectifier le tir.

AMO/Ramed : une nouvelle politique, de nouveaux enjeux

Le 23 janvier 2014 à 8h30

Modifié 23 janvier 2014 à 8h30

Le ministre El Houssaine Louardi a présidé mercredi  la 12e session du conseil d’administration de l’ANAM et le 3e conseil d’administration relatif au Ramed. L’occasion de réorienter les visions et rectifier le tir.

A fin 2013, il y avait plus de 6 millions de bénéficiaires du Ramed (régime d’assistance médicale), contre moins de 2,5 millions une année plus tôt. Parmi eux, 82% de pauvres et 18% classés dans la catégorie vulnérable. Cela étant, les chiffres sont plus alarmants que prévus. En effet, dans son estimation une année plus tôt, on s’attendait du côté du ministère à une toute autre proportion (55% pour la catégorie vulnérable contre 45% de pauvres).

Il ressort aussi que la tranche d’âge qui bénéficie le plus du programme Ramed est comprise entre 10 et 20 ans, et que la population globale est répartie équitablement entre les milieux rural et urbain.

Pourtant, plusieurs dysfonctionnements ont été relevés au terme de cette année d’exercice. Parmi eux, «202.000 adhérents bénéficient à la fois du Ramed et de l’AMO» a déclaré le Pr. El Houssaine Louardi lors de cette conférence. Sans s’arrêter sur ce simple constat, le ministre promet de poursuivre ces fraudeurs pour le remboursement des sommes dues au titre des prestations remboursées.

D’ailleurs, dorénavant, il ne sera plus possible de bénéficier des deux programmes. Le ministère de la santé et l’Anam (agence nationale de l’assurance maladie) travaillent activement avec le ministère de l’intérieur pour élaborer un système d’information intégré qui ne permettra plus aux titulaires d’une carte d’assuré, de prétendre à une deuxième.

Vers une couverture santé universelle en 2018

Concernant les projections futures, les ambitions sont grandes. En effet, une nouvelle feuille de route 2014-2018 pour atteindre la couverture santé universelle est lancée. Elle sera déclinée en 6 axes. Il s’agira tout d’abord d’accompagner les réformes de santé, puis d’harmoniser les régimes. Viendra ensuite l’étape de l’accélération de l’extension aux autres catégories, avant de réformer la gouvernance de la couverture médicale de base et de l’Anam. S’ensuivra une refonte du cadre réglementaire qui contribuera à l’atteinte de l’objectif de la couverture universelle.

Il est entre autres prévu la création d’un organisme gestionnaire du Ramed, ainsi qu’un renforcement du rôle de l’Anam en tant que régulateur de la couverture médicale de base.

L’AMO, vers une meilleure gestion des ressources

L’année 2013 a connu un déséquilibre entre les recettes et les dépenses du régime, mais l’Anam promet de redresser la barre. En effet, les chiffres montrent que si les recettes ont progressé de 10%, les dépenses, elles, ont crû de 17%, situation annonciatrice d’une crise future.

Autre chiffre, 7,6 millions de personnes bénéficient de l’assurance maladie obligatoire, en progression moyenne de 7% entre 2006 et 2012. Parmi cette population, 3% sont atteints d’affections de longue durée, et engendrent près de la moitié des dépenses de l’AMO.

Pour y remédier, J. Hazim a plusieurs tours dans son sac. «La sensibilisation contre le cancer les autres maladies lourdes permettra de réduire le taux d’atteinte par les ALM. Ce qui permettra à la caisse de réduire considérablement le niveau des dépenses, et de s’éloigner de la situation de déséquilibre» déclare le directeur général de l’Anam au micro de Médias 24.

Pour l’heure, les chiffres montrent que la part restant à la charge de l’assuré est passée de 29 à 32% entre 2009 et 2012. Néanmoins, cette donne est en train de s’inverser avec l’impulsion du Ramed et la généralisation progressive de l’AMO.

Toutefois, cette tendance doit être accompagnée par deux mesures indispensables : la maîtrise des coûts à travers la négociation avec les prestataires de soins, la continuité de la politique du médicament (notamment la baisse des prix) et la lutte contre la fraude. La deuxième action consiste à réguler les prix par familles de soin et à renforcer les contrôles (ou les sanctions) dans plusieurs disciplines.


 

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