Pour la Banque mondiale, la région Mena doit miser sur l’économie de la connaissance
Malgré les efforts mis en place pour innover les économies, la région Mena est en retard par rapport aux autres pays émergents.
Pour la Banque mondiale, la région Mena doit miser sur l’économie de la connaissance
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Mélanie Xuereb
Le 6 juin 2013 à 11h35
Modifié 6 juin 2013 à 11h35Malgré les efforts mis en place pour innover les économies, la région Mena est en retard par rapport aux autres pays émergents.
Dans le cadre de la conférence internationale sur l’économie du savoir organisée à Rabat les 4 et 5 juin 2013 par l’ISESCO (Islamic Educational, Scientific and Cultural Organization), en coopération avec le Centre pour l’intégration en Méditerranée (CMI) et la Banque mondiale, une nouvelle étude appelée «Transformer les économies arabes : la voie de la connaissance et de l’innovation» a été présentée.
Pourquoi fonder sa stratégie de croissance sur la connaissance et l’innovation ?
Les économies du monde arabe doivent faire face à de nombreux défis : un niveau élevé de chômage en particulier chez les jeunes, l’insuffisance des politiques de protection sociale qui exacerbe les inégalités, la sécurité alimentaire qui reste une préoccupation pour les ménages les plus pauvres, l’urbanisation qui va engendrer des problèmes sociaux et les changements climatiques vont exacerber les problèmes d’approvisionnement en eau.
Selon cette étude, un taux de croissance de 7% serait nécessaire pour éviter de nouvelles dégradations de la situation de l’emploi, ce qui en l’état actuel est inatteignable pour les économies du Mena. Elles vont donc devoir réorienter leurs structures productives de façon à augmenter la productivité et l’innovation de l’ensemble des secteurs économiques et de la société. La transition vers une économie de la connaissance suppose un changement systémique global de toute l’économie. La région Mena a évolué moins vite que le reste du monde. Si bien que selon l’étude, elle présenterait une «compétitivité faible en connaissance». Il faut donc dans les années à venir intensifier les efforts, réduire l’inadéquation des compétences et réorienter l’économie vers les secteurs les plus compétitifs.
Comment mettre en place l’économie de la connaissance et de l’innovation ?
La mise en place d’une économie de la connaissance suppose des réformes dans différents domaines :
- Améliorer le climat des affaires et la gouvernance : les trois facteurs ayant le plus d’impact sur le climat des affaires dans le monde arabe sont : le manque d’accès au financement, une réglementation du travail trop restrictive et une bureaucratie gouvernementale inefficace. La région a l’un des taux de création d’entreprises les plus bas du monde. Le Maroc a ainsi une densité de création d’entreprise plus de deux fois inférieure à celle du Brésil et du Chili ;
- Dispenser une meilleure éducation pour le plus grand nombre : l’éducation est la base d’une économie fondée sur la connaissance et l’innovation. Le problème dans la région se situe au niveau de la qualité de l’éducation et l’insuffisance de lien entre l’éducation et l’emploi. Les réformes doivent donc viser à améliorer l’éducation de base, développer la formation professionnelle et les liens éducation-emploi et réorienter l’enseignement supérieur vers les sciences et l’ingénierie (plutôt que les sciences sociales).
- Stimuler l’innovation et la modernisation technologiques : jusqu’à présent l’effort d’innovation dans les pays arabes reste modeste et essentiellement financé par le secteur public. Les priorités pour les années à venir sont : soutenir les innovateurs, adapter les structures de recherche en les mettant au service de l’économie, renforcer les liens entre universités et entreprises, et organiser la façon de tirer profit des connaissances mondiales.
- Développer une société de l’information : de gros progrès ont été faits dans la téléphonie mobile et dans l’accès à Internet. La poursuite du développement de la société de l’information dans la région nécessite une augmentation de la pénétration du haut débit, une utilisation des applications des TIC de manière plus efficace y compris pour le secteur public, et une amélioration des compétences en TIC pour accroitre la compétitivité et l’employabilité.
En plus de ces réformes qui touchent l’économie dans son ensemble, certains secteurs dont le potentiel de croissance et de création d’emplois est fort doivent faire l’objet d’une attention particulière. Par ailleurs, la mise en place de sites dynamiques rassemblant une masse critique de compétences, d’entreprises et de moyens financiers est un puissant instrument de développement. Ces sites existent dans le monde arabe, mais malheureusement, ces parcs ne fonctionnent pas comme des pôles d’innovation, et restent principalement des opérations financières. Il faut donc dans ces zones renforcer la coopération universités-entreprises, ainsi que la coopération entre les multinationales opérant dans les zones franches et les entreprises locales pour favoriser le transfert de technologies.
L’intégration régionale au service de la stratégie fondée sur l’innovation
Dans l’optique du développement d’une stratégie fondée sur l’innovation, une plus grande intégration des pays du bassin méditerranéen apparaît comme un important levier pour faciliter la transition vers le nouveau modèle économique puisqu’elle permettrait de réduire les coûts des échanges et du commerce des biens et services, de la finance et de l’information, élargir les possibilités de croissance du marché et de l’emploi, soutenir la modernisation de l’enseignement, la recherche et la technologie dans le monde arabe.
Le diagnostic pour le Maroc
Le Maroc a fait des efforts louables pour réorienter son économie, notamment la mise en œuvre de réformes réglementaires dans le secteur de la téléphonie mobile et la construction de parcs et zones industrielles technologiques pour attirer les IDE. Il est allé assez loin dans la mise en place d’une série de plans nationaux visant à stimuler la diversification sectorielle et spatiale de l’économie. Ces plans ont mobilisé différents secteurs du gouvernement et aussi des pouvoirs locaux. Mais les priorités pour accélérer la transition vers une économie de la connaissance sont une meilleure coordination au plus haut niveau du gouvernement, un élargissement de la communauté des agents de changement au-delà du noyau initial des réformateurs et des organismes gouvernementaux qui ont initié les plans et une large mobilisation de toute la population. Celle-ci devrait plus particulièrement faciliter les progrès qui sont encore nécessaires dans l’environnement général des affaires et de la gouvernance afin de créer un climat de confiance.
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