Bureaux de change: «Sans soutien, nous sommes condamnés à disparaître» (Abdeslam El Yamlahi)

M. Ett. | Le 15/9/2020 à 15:47

Les bureaux de change au Maroc pâtissent de l’arrêt de leurs activités à cause de la fermeture des frontières. L'ouverture partielle de celles-ci depuis juillet n'a pas eu d'impact sur la profession. Abdeslam El Yamlahi, président de la Fédération nationale des associations régionales des bureaux de change (FNAR) nous parle de la situation et des demandes adressées à différents responsables publics. 

Avec le confinement de la population et la fermeture des frontières, et ainsi l’arrêt de l’activité touristique, les bureaux de change au Maroc ont énormément souffert de la crise sanitaire et continuent d'en souffrir.

Ces "oubliés de la crise" sont au nombre de 781 bureaux, couvrant la totalité du territoire et employant 5.000 personnes.

Contacté par LeBoursier, Abdeslam El Yamlahi, président de la Fédération nationale des associations régionales des bureaux de change (FNAR), nous indique que «l’activité des bureaux de change a baissé de 95% à 100%".

"Nous avons souffert d’un arrêt total de l’activité pendant la période du confinement. Et la légère réouverture des frontières marocaines a eu un impact insignifiant sur notre activité. Il y a uniquement la RAM et Air Arabia qui ont lancé quelques vols. Il n’y a pas de touristes et quasiment pas de MRE cette année. Les marocains ne sont pas autorisés à voyager pour le moment. Nous n’avons donc plus de sources de revenus », explique notre interlocuteur.

"Notre activité dépend de l’activité touristique. Les hôtels ont pu quand même respirer un peu avec le tourisme local pendant la période estivale. Ce n’est pas le cas pour notre activité. Nous n’avons pas d’autres alternatives et nous n’avons pas d’autres moyens de relance", continue-t-il.

Abdeslam El Yamlahi nous indique que: "Nos collègues sont au bord de la faillite. Nous employons 5.000 personnes. Il y a eu quelques licenciements. Mais on a déployé un grand effort pour préserver les postes d’emploi".

Face à ces difficultés, la FNAR s’est adressée à plusieurs organismes. "On a saisi plusieurs responsables afin de les alerter sur notre situation, notamment le chef du gouvernement, le président du CVE (Comité de Veille Economique), le président de la CGEM (la Confédération générale des entreprises du Maroc), le président de la FCMCIS (Fédération des chambres marocaines de commerce, d’industrie et de service), etc. Pratiquement tous les responsables sont au courant de nos difficultés, mais nous n’avons reçu aucune réponse à l’exception de l’Office des changes qui vient de nous fixer un rendez-vous afin d’exposer notre situation".

Notre interlocuteur souligne par ailleurs que: "Nous avons bénéficié des indemnités du Fonds Covid-19 pour les mois de mars, avril, mai et juin. Mais, malheureusement, depuis le mois juillet, on n’a rien touché, malgré notre réclamation».

Elargir le champ d’activité des bureaux de change 

Abdeslam El Yamlahi nous indique que parmi les propositions et les demandes adressées aux différents responsables précités, il y a une demande essentielle qui pourrait permettre aux bureaux de change de résister dans ce contexte de crise. "Nous demandons à ce qu’on nous autorise à élargir notre champ d’activité afin de diversifier un peu nos revenus et compenser les pertes cumulées sur l’activité de change. Nous voudrons traiter, en plus des changes, les opérations de paiements comme les établissements de paiement", nous précise-t-il.

"Nous ne demandons pas d’aides financières. Nous voulons travailler et faire tourner nos points de service. Nous voulons être capables de produire et de contribuer à la relance de l’économie. Nous demandons à ce qu’il y ait une solidarité. Sans soutien, nous sommes condamnés à disparaître", conclut notre interlocuteur.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 29/4/2024 à 14:30

    Le retrait des banques françaises du Maroc renforcera la compétition sur le marché

    Le Crédit Agricole et la Société Générale se sont désengagés du Maroc, et leur retrait aura, à terme, un impact sur la concurrence au sein du marché. Cette dernière se renforcera avec l'arrivée dans l'actionnariat d'acteurs locaux, plus indépendants, agiles, réactifs et déterminés à gagner des parts de marché.
  • | Le 26/4/2024 à 15:26

    Dislog Group clôt l'acquisition de CMB Plastique auprès de Mutandis

    La transaction a été bouclée pour un total de 330 MDH. L'objectif, à terme, est de changer le positionnement de CMB Plastique. L'usine de préformes deviendra une entité qui vendra aux clients de Dislog Group, in situ, des bouteilles fabriquées avec leurs bouchons et étiquettes, leur permettant ainsi de variabiliser leurs coûts de production.
  • | Le 25/4/2024 à 15:04

    Maroc Telecom : des résultats au 1er trimestre conformes aux prévisions et des menaces persistantes

    Le groupe a affiché une légère hausse de ses revenus et une stagnation de sa profitabilité à fin mars. Ces résultats sont sans surprise. Le groupe, dans le sillage de la Coupe du monde 2030, devra fortement investir dans la 5G qui se fait encore attendre. La menace de l'amende est toujours présente, malgré l'appel de la décision judiciaire dans son litige avec Wana.
  • | Le 25/4/2024 à 10:01

    Maroc Telecom. Hausse des revenus au 1er trimestre, profitabilité stable

    Le groupe affiche une légère hausse de ses revenus à fin mars 2024, poussés par les filiales Moov. La profitabilité globale du groupe reste stable sur la période à 1.528 MDH. Les revenus au Maroc reculent de 1,3%, notamment du fait de la baisse du Mobile.
  • | Le 24/4/2024 à 14:10

    L'or à des niveaux historiques, Managem en profitera

    L'once d'or flirte désormais avec les 2.400 dollars. Du jamais vu. Cette hausse va à contre-courant de la situation macroéconomique actuelle. Factuellement, l'accélération de la hausse du cours ne trouve pas de raison fondamentale, excepté les inquiétudes géopolitiques au Proche-Orient. Managem, dont la moitié des revenus proviennent de l'or, devrait profiter de cette bonne dynamique des prix.
  • | Le 24/4/2024 à 9:03

    Bitcoin : hausse attendue d'ici la fin de l'année grâce au halving

    Historiquement, le halving tire le cours du bitcoin à la hausse. Cependant, cet effet n'est pas instantané. D'ailleurs, le cours du bitcoin n'a que peu évolué depuis le dernier halving en date du 20 avril. L'offre baissera de facto et les prix à moyen terme seront tirés à la hausse si le niveau de demande actuelle demeure soutenue par les ETF.