
Président du Green Impact Expo & Summit 2025 (GIES25) -Fédération du transport et de la logistique (CGEM)

Régionalisation avancée : vers un pacte national pour une mobilité durable
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Le 17 janvier 2025 à 12h04
Modifié 17 janvier 2025 à 12h04La tenue des deuxièmes Assises nationales de la régionalisation avancée marque une étape décisive dans la redéfinition du développement territorial au Maroc. À travers son message, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, appelle à accélérer la mise en œuvre des compétences régionales, conformément à la loi organique n°111-14 et à son application partielle à travers la Charte nationale de la déconcentration administrative.
Dans le contexte mondial actuel, marqué à la fois par la nécessité de maintenir la compétitivité économique, de faire face à la pression démographique et d’anticiper les risques climatiques, le transport émerge comme un levier majeur pour répondre à ces défis. Il ne s’agit plus seulement de développement d’infrastructures et de moyens, mais de déployer une approche systémique de mobilité inclusive, sûre, respectueuse de l’environnement et apte à soutenir la vitalité économique de chaque territoire.
Le transport, un levier stratégique pour la cohésion territoriale, la compétitivité et l'inclusion sociale
Le transport, lorsqu’il est pensé de manière stratégique, se révèle un formidable catalyseur de développement et de compétitivité. À l’échelle nationale, il améliore les chaînes d’approvisionnement et réduit les coûts logistiques, tout en fluidifiant les échanges commerciaux.
Au niveau international, il renforce l’attractivité du Maroc comme hub régional pour les investissements, soutenu par des technologies innovantes, telles que l’intelligence artificielle et les plateformes numériques. Le succès de Tanger Med en est la preuve la plus éclatante : grâce à une planification réfléchie et à des investissements ciblés, ce port s’est hissé au rang de hub maritime essentiel en Méditerranée, créant de la valeur ajoutée et élevant la compétitivité du Royaume sur la scène mondiale. Mais cette dynamique ne doit pas être cantonnée aux seuls grands projets : chaque région peut développer son propre écosystème de transport et favoriser un modèle qui conjugue performance économique et équilibre territorial.
Dans la perspective de la dynamique structurelle d’une croissance soutenue, l’industrie marocaine, notamment à l’export, aura bientôt à se conformer aux nouvelles réglementations internationales en matière de carbone. S’engager dans la voie d’un transport bas-carbone devient dès lors un levier de compétitivité crucial et une réponse à la stratégie nationale bas-carbone.
Le Maroc, conscient de ces enjeux, amorce déjà cette transition : adoption progressive du cadre de mobilité électrique, élargissement de l’offre de transports publics, développement de corridors logistiques massifiés et intégration des outils d’IA et de l’innovation dans la chaîne de valeur. Cette orientation rejoint la volonté exprimée par Sa Majesté le Roi de renforcer l’attractivité des territoires, tout en soutenant la vision bas-carbone du Royaume dans le cadre de l’Accord de Paris.
Sur le plan social, le transport n’est pas qu’un moyen de déplacement : il joue un rôle déterminant dans l’inclusion et la cohésion. Il relie les zones rurales aux centres urbains, limite l’exode rural et garantit un accès équitable à l’éducation, à la santé et à l’emploi. A travers ce maillage logistique, il contribue à ancrer les populations dans leurs territoires et à redistribuer plus équitablement la création de valeur. C’est un facteur de résilience essentiel pour un pays comme le nôtre, soumis à des aléas climatiques de plus en plus marqués.
Mobilité décarbonée : rempart contre le changement climatique
La région Afrique du Nord, avec un réchauffement 20% plus rapide que la moyenne mondiale, subit de plein fouet des sécheresses aggravant le stress hydrique devenu structurel et divers événements climatiques extrêmes. Le transport, deuxième émetteur de gaz à effet de serre et premier consommateur d’énergie fossile, se retrouve comme un important levier de mitigation et d’adaptation face au changement climatique : il lui incombe d’évoluer vers des modèles plus sobres en carbone, afin de contribuer à l’effort mondial de lutte contre le réchauffement climatique et de limiter la vulnérabilité des populations les plus exposées. Dans cette perspective, des systèmes de transport résilients et intelligents s’imposent comme une priorité absolue. Une telle évolution exige bien sûr des infrastructures adaptées, mais aussi une gouvernance qui associe étroitement pouvoirs publics, élus régionaux, secteur privé et société civile.
Régionalisation avancée : une feuille de route pour un transport inclusif à l’horizon 2030
La régionalisation avancée, avec son corollaire la déconcentration administrative, fournit justement ce cadre institutionnel pour concrétiser les projets de mobilité durable. En vertu de la loi organique n°111-14, les régions se voient confier des compétences propres en matière de transport, ce qui leur permet de développer des solutions adaptées à leurs réalités locales. Pour rendre cette mission pleinement opérationnelle, il est cependant nécessaire de garantir une convergence entre décentralisation et déconcentration administrative, de sorte que les Conseils régionaux disposent effectivement des pouvoirs, des ressources et de l’expertise nécessaires. Dans le même esprit, la Charte nationale de la déconcentration administrative ne peut être un simple texte : elle doit se traduire par un transfert réel des attributions et des décisions vers les territoires.
Les engagements financiers pris récemment, dans le cadre de la convention mobilisant un budget de plus de 11 milliards de DH signée pour la période 2025-2029, confirment cette volonté de passer à l’action. Le renouvellement de la flotte avec 3.500 nouveaux bus et la modernisation des transports urbains et intercommunaux montrent qu’une dynamique est en marche pour répondre aux exigences d’une mobilité toujours plus verte et plus inclusive. Dans ce processus, le secteur privé a également son rôle à jouer, en proposant des mécanismes de financement innovants, en investissant dans les infrastructures et les technologies et en assurant la performance opérationnelle, qu’il s’agisse de gestion déléguée ou de partenariats public-privé.
Les défis sont d’autant plus grands que le Maroc, en tant que pôle régional attractif, se prépare à de grands chantiers d’infrastructures dans la perspective de l’organisation de la Coupe du Monde 2030. Les projets d’autoroutes, de lignes ferroviaires, d’aéroports et de ports ne sont pas seulement des prouesses techniques ; ils constituent autant d’opportunités de positionner le Royaume comme l’un des pays les plus avancés en matière de mobilité et de gouvernance territoriale. Dans son message, Sa Majesté le Roi Mohammed VI souligne d’ailleurs que cette évolution rapide du système de transport résulte de la dynamique accrue du pays et de sa vocation à accueillir des manifestations internationales d’envergure. Il s’agit là d’un moment historique à saisir pour faire du transport une vitrine du savoir-faire marocain, tout en renforçant la lutte contre le changement climatique et en assurant un développement économique inclusif.
Secteur privé : catalyseur d’un développement régional intégré pour une mobilité durable
Toutefois, l’efficacité de ces investissements et de ces projets dépendra de la capacité de toutes les parties prenantes à coopérer. Dans son Message Royal, le Souverain insiste sur la nécessité d’une approche intégrée et participative, associant les collectivités territoriales, l’État, le secteur privé et la société civile. Une telle synergie doit permettre l’élaboration de stratégies de financement innovantes, adaptées aux besoins de chaque région, et la concrétisation de solutions logistiques et technologiques adaptées aux réalités du terrain. Au-delà de considérations strictement économiques, l’objectif demeure de rendre chaque territoire plus équitable, en garantissant des services de transport à la hauteur des aspirations des citoyens.
Dans un monde où la compétitivité se conjugue âprement avec l’exigence de durabilité, le transport s’érige en tant que pilier du projet de société marocain. Il relie les enjeux climatiques, l’inclusion sociale et la croissance économique dans un même élan. La régionalisation avancée offre une opportunité unique de décliner ces ambitions à l’échelle locale, de façon à la fois pragmatique et concertée. Mais cette ambition ne pourra se concrétiser que si chacun –État, régions, secteur privé, société civile– assume sa part de responsabilité et s’engage dans une gouvernance partagée.
Le secteur privé, réuni au sein de la Fédération du transport et de la logistique (CGEM), se déclare prêt à assumer pleinement son rôle de partenaire stratégique. Sa responsabilité sociétale l’incite à accompagner les collectivités territoriales dans l’émergence de filières vertes et dans l’adoption de pratiques plus respectueuses de l’environnement. Son expertise en matière d’ingénierie, de financement, d’innovation et d’intelligence collective peut considérablement accélérer la transition vers un modèle de transport décarboné, qui servira à la fois la compétitivité, l’équité et la préservation des ressources naturelles. Cette dynamique gagnera assurément d’autant plus en cohérence que l’application de la mise en œuvre de la Charte de la déconcentration administrative est effective, permettant aux régions de s’approprier leurs prérogatives constitutionnelles, en phase avec un développement économique équitable et pérenne.
Green Impact Expo & Summit 2025 : le rendez-vous de l’avenir du transport durable
Dans cet élan collectif, le Green Impact Expo & Summit 2025 se positionne comme un lieu de convergence, d’échange et de construction de projets concrets. C’est une étape où se rencontrent décideurs publics, élus régionaux, acteurs privés, société civile et acteurs internationaux, afin de faire émerger les solutions de mobilité dont le Maroc a besoin pour répondre aux défis du XXIᵉ siècle. Cette plateforme permettra de cristalliser les innovations, les financements et les synergies nécessaires à un saut qualitatif dans la gouvernance territoriale et la transition écologique.
Elle témoigne, enfin, de la volonté du Royaume d’inscrire la dimension environnementale et sociale au cœur du développement économique : un véritable triptyque qui unit compétitivité, inclusion et préservation des ressources. En adoptant pleinement cette triple exigence, le Maroc se donne les moyens de bâtir un futur plus fort, plus juste et plus vert, conformément aux hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et à la feuille de route que s’est fixé le pays pour asseoir une croissance durable et inclusive.
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