Etats-Unis: Hillary Clinton, nouveau chapitre sur les routes de l'Iowa

(AFP)

Le 15 avril 2015

Au coeur de l'Iowa, Hillary Clinton entame un nouveau chapitre de sa longue carrière politique. Les yeux rivés vers la Maison Blanche, elle affiche sa volonté d'"engager la conversation" avec les Américains. Mais reste évasive sur son programme.

L'énergie singulière des débuts de campagne, l'envie de se lancer enfin après des mois de préparations: l'excitation était palpable mardi lorsque l'ancienne secrétaire d'Etat lorsque est entrée dans le petit café garni de livres de la petite ville de Le Claire.

Au premier jour de sa deuxième campagne présidentielle, elle a raconté le plaisir d'avoir fait le voyage par la route, souligné qu'il coïncidait avec "l'arrivée, enfin, du printemps", multiplié les anecdotes, assuré vouloir "écouter ce que les gens ont en tête, leurs inquiétudes".

Face à des étudiants, quelques heures plus tard, elle multiplie les questions, relance, s'étonne, plaisante, évoque l'arrivée de sa petite-fille pour expliquer sa décision d'être une nouvelle fois candidate à la Maison Blanche: "Je veux que tous les enfants dans ce pays aient leur chance et c'est l'une des principales raisons pour lesquelles j'ai décidé d'être candidate".

Mercredi, elle devait jouer la même partition, toujours avec une équipe resserrée, lors d'une rencontre prévue avec les dirigeants et employés d'une petite entreprise de distribution de fruits et légumes à Norwalk, petite ville proche de Des Moines, capitale de l'Iowa, Etat de trois millions d'habitants situé au centre des Etats-Unis.

Le contraste est saisissant avec sa précédente campagne durant laquelle elle a souvent donné le sentiment de vivre dans une bulle, retranchée derrière une nuée de conseillers, déconnectée du terrain.

"Mme Clinton semble déterminée à prouver - peut-être jusqu'à l'excès - qu'elle ne répétera pas les erreurs de sa campagne de 2008", résumait mercredi le New York Times.

Ses adversaires politiques dénoncent une mise en scène artificielle qui -assurent-ils - se fissurera d'ici l'élection de novembre 2016. Et, au moment où la candidate Clinton tente de se projeter vers l'avenir, lui rappellent inlassablement son passé.

- "Décennies à Washington" -

Le président du parti républicain pour l'Iowa, Jeff Kaufmann, a accueilli l'arrivée de l'archi-favorite du camp démocrate par une série de questions.

"Comment une personne qui est au coeur des intrigues de Washington depuis des décennies peut-elle offrir une nouvelle approche si nécessaire ? Comment les habitants de l'Iowa peuvent-ils vous faire confiance quand vos décennies à Washington ont été marquées par des scandales et des controverses sans fin ?"

Au-delà des analyses divergentes de son parcours, c'est sur son programme que l'ancienne sénatrice est désormais attendue.

Face aux étudiants réunis à Monticello, elle a décliné quatre grands "combats": construire "l'économie de demain", soutenir les familles, réparer un système politique "qui ne fonctionne plus", et protéger les Etats-Unis contre "les menaces que nous voyons et celles qui se profilent à l'horizon".

Interrogée sur son calendrier, elle est restée évasive, évoquant des propositions dans "les semaines et les mois à venir".

Seule petite piste: elle a affiché sa volonté de réformer le financement de la vie politique américaine, "même s'il faut un amendement de la constitution", mais n'est pas allée plus loin sur un sujet sur lequel nombre de candidats - dont Barack Obama - ont multiplié les promesses sans lendemain.

La référence à une promesse non tenue de son ancien rival renvoie à un défi de taille face auquel la candidate Clinton devra répondre: comment, dans les 18 mois de campagne à venir, se positionner vis-à-vis de Barack Obama, trouver le ton juste ?

"Il est extrêmement difficile, après une présidence de deux mandats (du même parti), de se présenter comme le candidat du changement", souligne Brendan Nyhan, professeur de Sciences politiques au Dartmouth College.

A l'exception du républicain George H. W. Bush, élu en 1988 après deux mandats de Ronald Reagan, aucun parti n'a réussi a conserver la Maison Blanche sur trois mandats successifs depuis la Seconde guerre mondiale.

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Le 15 avril 2015

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