Eric Holder, premier ministre de la Justice noir des Etats-Unis, démissionne

(AFP)

Le 25 septembre 2014

Le premier ministre de la Justice noir de l'histoire des Etats-Unis, Eric Holder, quittera prochainement son poste après près de six années marquées par des questions, une réforme pénale réussie mais aussi des critiques intenses des conservateurs américains.

Son départ de l'administration de Barack Obama n'est pas une surprise, Eric Holder l'ayant évoqué à plusieurs reprises ces derniers mois. Le 82e Attorney General, 63 ans, avait été nommé en décembre 2008 par Barack Obama, dont il est proche. Seuls deux autres ministres seront restés plus longtemps à la tête du département de la Justice, qui chapeaute le système judiciaire fédéral et le FBI.

Son engagement en faveur de la lutte pour les droits civiques date du début de sa carrière. Étudiant à l'Ecole de droit de Columbia à New York, il a notamment travaillé comme avocat au sein de l'association de défense des Noirs NAACP. Son premier emploi lui est donné par le département de la Justice, dans un bureau anticorruption.

La suite de sa carrière le fait passer du siège au parquet, en passant par un cabinet privé. Il est nommé juge par le président Ronald Reagan en 1988, puis procureur fédéral de la capitale Washington par Bill Clinton en 1993. Le président Clinton le nomme ensuite numéro deux du département de la Justice, premier Noir à ce poste.

Eric Holder fait un détour par le privé durant l'administration Bush, dans le cabinet Covington & Burlington. C'est Barack Obama qui le rappelle au service public après son élection à la Maison Blanche.

"Le ministre n'a pas de projet immédiat une fois qu'il aura démissionné", a indiqué dans un communiqué un responsable de la Justice en annonçant la démission, qui doit être officialisée jeudi par le président. "Il souhaite, toutefois, rester activement impliqué dans certaines des causes auxquelles il a consacré son temps".

En particulier: "continuer à aider à restaurer la confiance entre les autorités et les communautés de minorités", dit ce responsable, qui souligne qu'Eric Holder "conserve des liens profonds avec les grandes organisations de défense des droits civiques".

- Vote de défiance au Congrès -

Sous son égide, le département de la Justice a poursuivi plusieurs Etats du Sud qui avaient adopté des lois électorales jugées discriminatoires. Il s'en était aussi pris à des lois contre les sans-papiers.

Deux affaires ont également fait ressurgir les questions raciales aux Etats-Unis: en février 2012, la mort d'un jeune adolescent noir en Floride, Trayvon Martin, tué par balles par un vigile de quartier qui sera acquitté l'année suivante; et la mort de Michael Brown, cet été dans le Missouri, sous les balles d'un policier blanc.

Eric Holder s'est rendu à Ferguson pour tenter d'apaiser les tensions, après plusieurs jours d'émeutes. La justice fédérale a lancé une enquête sur le comportement de la police locale, non seulement au moment de l'altercation avec Michael Brown, mais plus généralement sur l'existence éventuelle de pratiques discriminatoires.

Son bilan inclut aussi une réforme du système pénal américain qui a permis depuis l'année dernière la première baisse de la population carcérale depuis 1980. Et le soutien à la légalisation du mariage gay dans les affaires portées devant la Cour suprême.

Perçu comme un progressiste partisan par de nombreux conservateurs, ses relations avec le Congrès furent des plus délicates. La Chambre des représentants, dominée par les républicains, a ainsi formellement voté en juin 2012 la défiance contre Eric Holder, une première historique.

Il était accusé d'outrage au Congrès pour n'avoir pas pleinement collaboré à l'enquête parlementaire sur une sombre opération des services américains de lutte contre le trafic d'armes avec le Mexique, qui avait tourné au fiasco en 2009.

Eric Holder restera à son poste jusqu'à la confirmation de son successeur, probablement dans plusieurs mois. D'ici là, le département de la Justice a annoncé de nouvelles règles contre les discriminations raciales dans les enquêtes fédérales, et un rapport sur la peine de mort.

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Le 25 septembre 2014

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