Brésil: Marina Silva s'apprête à soutenir Aecio Neves au 2e tour de la présidentielle

(AFP)

Le 12 octobre 2014

Marina Silva va annoncer dimanche son très probable soutien de poids à l'opposant social-démocrate Aecio Neves, rival de la présidente de gauche Dilma Rousseff pour le second tour disputé de l'élection présidentielle du 26 octobre.

Mme Silva a convoqué une conférence de presse à 10h30 (13h30 GMT) à Sao Paulo, quelque heures après qu'Aecio Neves ait publiquement accepté samedi d'inclure dans son programme des mesures à caractère social et écologique défendues par cette dissidente du Parti des travailleurs (PT, gauche) au pouvoir depuis 12 ans au Brésil.

Un temps donnée favorite surprise de cette élection, Marina Silva, qui prônait "une nouvelle politique" en rupture avec le jeu des grands partis, a finalement été la grande perdante du premier tour, dont elle a terminé troisième derrière Mme Rousseff et M. Neves.

Mais son score de 21,3%, représentant 22 des 142,8 millions d'électeurs brésiliens, l'a en grande partie positionnée en arbitre du second tour.

Marina Silva, une ancienne militante du PT qui fut ministre de l'Environnement (2003-2008) de l'ex-président Lula, a déjà exclu de soutenir Dilma Rousseff, en disant vouloir respecter la volonté de changement exprimée par une majorité de Brésiliens.

Mais elle a négocié durement tout au long de la semaine son éventuel soutien au candidat du Parti social-démocrate brésilien (PSDB) Aecio Neves, qui prône un virage libéral pour relancer l'économie en panne du géant d'Amérique latine.

Marina Silva, qui avait assumé la candidature du Parti socialiste brésilien (PSB) après la mort de son allié Eduardo Campos, en août dans un accident d'avion, a conditionné son soutien à M. Neves à l'adoption d'une vingtaine des mesures qui figuraient dans son propre programme électoral.

Après des tractations difficiles qui ont conduit Mme Silva a reporter ses consignes de vote initialement attendues jeudi, les deux camps ont fini par s'entendre sur une base de programme commune.

M. Neves a officialisé cet accord samedi à Recife (Nord-Est), le fief du défunt Eduardo Campos, où il a rencontré des membres de sa famille et des dirigeants du PSB qui ont déjà annoncé mercredi leur ralliment.

Le sénateur Neves a lu un document dans lequel il endosse une séries d'engagements chers à Marina Silva: oeuvrer activement en faveur du développement durable, amplifier la réforme agraire, accélérer le processus de démarcation des terres indigènes, présenter au parlement une réforme politique interdisant à certains élus, dont le président, de concourir à un second mandat.

Selon des informations de presse, Marina Silva et son parti écologiste naissant, Rede Sustentablidade, n'exigent plus pour leur part que M. Neves renonce à son engagement controversé de ramener de 18 à 16 ans l'âge de la responsabilité pénale pour les adolescents auteurs des crimes les plus graves.

Les électeurs du plus grand pays d'Amérique latine sont divisés entre fidélité aux importantes conquêtes sociales et améliorations du niveau de vie qui ont marqué les 12 ans de gouvernements du PT, et partisans nombreux d'une alternance.

La prise de position de Mme Silva pourrait faire pencher la balance le 26 octobre.

Dilma Rousseff a assez nettement remporté le premier tour du 5 octobre, avec 41,59% des voix devant M. Neves (33,55%).

Mais le second tour s'annonce extrêmement disputé. Car M. Neves, soutenu par la droite classique qui veut déloger la gauche du pouvoir, va également bénéficier de nombreux reports de voix de déçus de la gauche ayant voté pour Mme Silva.

Les deux premiers sondages effectués après le premier tour et divulgués jeudi ont pour la première fois donné M. Neves en légère avance sur Mme Rousseff (46% contre 44%), comprise dans la marge d'erreur de +/-2% de ces enquêtes d'opinion.

Alors que Marina Silva ne s'est pas encore prononcée, 64% à 66% de ses électeurs ont indiqué qu'ils voteraient le 26 octobre pour Aecio Neves, 18% seulement pour Dilma Rousseff, tandis que 18% voteraient nul ou blanc.

La présidente Dilma Rousseff est fragilisée par la situation économique du Brésil, entré en recession au premier semestre.

Mais aussi par les révélations sur le scandale retentissant du système généralisé de pots-de vin versés par l'entreprise pétrolière nationale Petrobras à des élus de sa majorité, qui a éclaté en pleine campagne électorale.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Le 12 octobre 2014

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.